Paris, 31 mars 2022. La France est parmi les pays européens les plus en retard dans la transition hors-cage. A un mois des élections présidentielles, un récent sondage IFOP révèle que 84% des Français estiment que « l’élevage en cage est une des pires pratiques d’élevage de l’élevage intensif, et qu’il faut y mettre fin ». Cette injonction est forte, quelles que soient les intentions de vote : de 79% pour les Français ayant l’intention de voter pour E. Zemmour à 93% pour les Français ayant l’intention de voter pour Y. Jadot. 71% des Français estiment même que la fin de l’élevage en cage « doit faire partie des priorités de la future / du futur Président dès son investiture ».
CIWF adresse une lettre ouverte “Avec nous, l’élevage sera sans cage !” à notre prochain(e) Président(e) de la République pour que la France rattrape son retard en Europe et qu’elle engage des mesures concrètes pour la transition vers l’élevage hors-cage. Les crises, de natures très différentes, que nous ne cessons de traverser mettent de plus en plus en lumière la fragilité de notre agriculture et des systèmes d’élevage intensifs en particulier. Au-delà des atteintes évidentes de bien-être animal, l’élevage intensif pose de sérieuses questions environnementales, sanitaires et de souveraineté alimentaire. Les Français ne s’y trompent plus…
Pour 84% des Français, l’élevage doit être sans cage !
Selon un récent sondage IFOP, pour 84% des Français, « l’élevage en cage est une des pires pratiques d’élevage et il faut y mettre fin ». Et cette injonction est forte à gauche comme à droite, quelles que soient les intentions de vote des Français : de 79% pour les Français ayant l’intention de voter pour E. Zemmour à 94% pour les Français ayant l’intention de voter Y. Jadot ; et 84% des Français ayant l’intention de voter pour E. Macron.
La fin de l’élevage en cage doit même faire partie des priorités du prochain quinquennat pour une grande majorité des Français : 71% d’entre eux « souhaitent que la fin de l’élevage des animaux en cage fasse partie des priorités du nouveau président de la République dès son investiture » ! Les jeunes de moins de 35 ans, les femmes et les catégories populaires sont les catégories de la population les plus en attente (78%, 78% et 76%). En revanche, le sondage ne révèle absolument aucun clivage entre les habitants de l’agglomération parisienne, les urbains de province et les ruraux (70%, 71%, 70%), de quoi faire définitivement voler en éclat le fameux cliché sur le bobo parisien qui inventerait un problème inexistant aux yeux des « vrais Français ».
La volonté citoyenne est forte et européenne ! Le succès de l’Initiative Citoyenne Européenne que nous avons coordonnée pour mettre fin à l’élevage en cage l’a montré avec force (signée par 1,4 million de citoyens européens), et la réponse la Commission européenne le 30 juin 2021 est claire : elle s’est engagée à présenter d’ici 2023 une proposition législative visant à bannir les cages pour une entrée en vigueur en 2027.
C’est possible, et c’est réel en Europe !
Beaucoup d’Etats membres n’ont pas attendu la Commission européenne pour agir : l’Allemagne, La Suède, le Luxembourg, l’Autriche, la Belgique ou encore les Pays-Bas ont déjà mis en place des mesures réglementaires pour sortir peu à peu les animaux des cages.
La France a des leviers pour engager cette transition. Un récent rapport de l’institut européen IEEP (Institute for European Environmental Policy), expert des sujets sur le développement de la politique environnementale en Europe, fait un état des lieux sur l'élevage en cage en France et sur les principaux freins et leviers pour une transition vers un élevage sans cage en France. La nouvelle PAC via les plans stratégiques au niveau national (PSN) permettrait de mieux utiliser les subventions agricoles de l’UE et les mettre au service de la transition vers une agriculture sans cage. Grâce aux nouveaux « éco-régimes », la France a la possibilité, si elle le souhaite, de soutenir les élevages qui répondent à des normes plus strictes en matière de bien-être animal. Selon le même sondage IFOP, 86% de Français seraient favorables à ce que toutes les aides publiques dans le domaine agricole, en France, soient désormais conditionnées à la transition vers des élevages hors cage !
CIWF appelle les Français à rejoindre le mouvement citoyen « Avec nous, l’élevage sera sans cage » et à signer la lettre ouverte adressée à la future ou au futur Président.
Elevage hors-cage : la France fait figure de mauvais élève en Europe !
En France, plus de 84 millions d'animaux d’élevage passent une partie, voire la totalité de leur vie en cage (poules, truies, veaux, lapins, canards, oies, cailles…). Les cages causent des problèmes évidents en termes de bien-être animal, les animaux ne pouvant adopter leurs comportements naturels les plus basiques (les truies ne peuvent même pas se retourner sur elles-mêmes, …).
La France fait figure de mauvais élève en la matière, elle est seulement à la 15e place quand de grands producteurs tels que l’Allemagne et les Pays Bas sont respectivement 4e et 5e du classement.
Les cages représentent une des pires pratiques de l’élevage intensif, un système de production qui au-delà des questions de bien-être animal, pose de sérieuses questions environnementales (climat, pollutions, perte de biodiversité, déforestation), de santé publique (risques de zoonoses, antibiorésistance), et de souveraineté alimentaire (dépendances aux importations pour nourrir le bétail par exemple). Les crises, de natures très différentes, que nous ne cessons de traverser depuis quelques années mettent de plus en plus en lumière la fragilité d'un système d’élevage intensif. Les Français ne s’y trompent plus et l’élevage intensif est devenu un sujet de campagne présidentielle…