Cela fait 26 ans que la France est dans l’illégalité en n’appliquant pas correctement la directive européenne sur la coupe des queues des cochons. L’inaction ne peut plus durer.
Stop à la coupe de queues de cochons
Face à l’ennui, à la promiscuité et au confinement, ces animaux sensibles et particulièrement intelligents, développent des troubles du comportement et en viennent notamment à mordre la queue de leurs congénères. Ainsi, quelques jours après leur naissance, tous les cochons ont la queue coupée sans aucune anesthésie.
Il est prouvé scientifiquement que la coupe de la queue, réalisée à vif, est extrêmement stressante et provoque une douleur intense. Les porcelets l’expriment clairement par des cris très aigus, une tendance à la prostration et à l’isolement, une baisse d’appétit, des démonstrations d’agressivité. Cette pratique provoque également chez eux des modifications du comportement habituel couplées à une augmentation dans le sang de la concentration des hormones du stress et une accélération du rythme cardiaque.
CIWF dépose plainte contre la France
Pourtant interdite depuis 1994, la coupe des queues systématique des cochons (caudectomie) est effectuée dans 99% des élevages en France. Non seulement illégale, la coupe des queues systématique des cochons est également cruelle et absurde.
Devant un tel manque de volonté de l’Etat de faire respecter cette directive, CIWF a déposé plainte contre la France le 7 août 2020 auprès de la Commission européenne.
Le rapport d'audit européen confirme les lacunes de la France
Les lacunes de la France en matière de caudectomie, dénoncées par CIWF depuis de nombreuses années, ont été confirmées officiellement par le rapport d'audit de la Commission européenne en 2019. Cet audit avait constaté que « très peu de mesures tangibles ont été prises pour améliorer la conformité aux dispositions de la Directive Porcs pour réduire la caudophagie et éviter la coupe des queues des porcs en routine. » Il avait souligné « un besoin urgent d'amélioration des conditions d'élevage dans le secteur porcin. »soutenu par « un pourcentage élevé des non-conformités. ».
Pourtant, plus d’un an après, le Plan d’action français en réponse à l’audit n’est toujours pas à la hauteur.
La France a travaillé sur un plan d’action, avec les filières. CIWF a participé à ce groupe de travail mais ses remarques n’ont pas été entendues. Ce qui est proposé dans ce plan d’action ne suffira pas à faire évoluer les pratiques : mettre fin à la caudectomie et respecter les exigences règlementaires.
La France n’a aucune vision ni ambition pour un élevage de porcs durable
Pour CIWF, le gouvernement français et la filière repoussent encore une fois le moment d’agir. Résultat, les animaux en souffrent et les éleveurs seront, à moyen terme, mis à mal.
Ce qui est proposé par la France dans son plan d’action risque, de fait, d’orienter le choix des éleveurs vers les matériaux de manipulation les moins appropriés et de justifier des pratiques pourtant insatisfaisantes. Alors que les citoyens s’interrogent de plus en plus sur les pratiques d’élevage, il est temps d’intégrer le bien-être animal comme une composante à part entière de l’élevage de demain. Pour les animaux, mais aussi l’avenir de l’élevage.
Ce sont les conditions d’élevage qu’il faut adapter, pas les animaux. Il est temps de sortir du modèle d’élevage intensif, néfaste pour les animaux, l’environnement et notre santé.
La majorité des cochons en France sont encore élevés en élevage intensif
En France, environ 95% des cochons sont élevés en systèmes intensifs, soit environ 22 millions de cochons chaque année. Enfermés dans des bâtiments surpeuplés sans jamais sortir, sans litière adaptée, souffrant d’ennui et de stress, les cochons développent des troubles du comportement et en viennent à mordre la queue de leurs congénères pour s’occuper. Pour éviter ces morsures, leur queue est coupée à la naissance. Il est pourtant possible, avec de meilleures conditions d’élevage, d’éviter ces morsures.