L’enquête de CIWF dévoile un commerce international cruel
CIWF a découvert que des animaux parcourent des milliers de kilomètres depuis la Roumanie et la Hongrie via Israël et l’un des postes-frontières les plus explosifs au monde, pour finir dans des abattoirs gazaouis. Étant donné ses infrastructures, Gaza a des abattoirs terriblement élémentaires. Ceux-ci ne disposent d’aucun matériel de contention approprié, et leur personnel ne semble absolument pas formé aux bonnes pratiques d’abattage. En conséquence de quoi, les animaux subissent une extrême souffrance lors de leur mise à mort*. (voir la vidéo)
De plus, il existe un risque pour la santé humaine de consommer de la viande d'animaux abattus dans des conditions déplorables. C'est ce qu'avait révélé notre dernière enquête réalisée au Liban : un scandale alimentaire lié à l'abattoir de la Quarantaine à Beyrouth - fermé depuis.
Des exportations invisibles dans les chiffres officiels européens Les données de l'UE** indiquent qu'aucun animal vivant n'est exporté vers la bande de Gaza. Pourtant, d’après les chiffres des autorités israéliennes, rien que sur les 10 premiers mois de 2014, 27 000 animaux européens sont entrés dans les Territoires palestiniens.
Or, la législation européenne de protection des animaux ne s’applique pas aux animaux exportés vers des pays tiers. La Commission Européenne reconnait d’ailleurs qu’elle ne peut rien faire pour protéger les animaux européens une fois qu’ils ont quitté le territoire de l’Union. Néanmoins, l’UE exporte environ 3,4 millions d'animaux chaque année - bovins, porcs et moutons.
Les souffrances endurées par ces animaux sont vraiment épouvantables. Ce commerce d'animaux vivants doit être remplacé par un commerce de la viande pour réduire la souffrance des animaux. CIWF mobilise donc ses sympathisants pour demander de mettre fin au commerce d'animaux vivants, via une pétition en ligne.
Léopoldine Charbonneaux, Directrice de CIWF France
* Description de l’enquête : attention images choquantes - dans cette vidéo on voit :
- des infrastructures inadaptées et un personnel non formé
- des bovins tirés violemment de l’arrière des camions à l’aide de cordes, attachés à des piliers
- des animaux qui luttent pour se maintenir debout, même une fois égorgés
- une extrême souffrance pendant plusieurs minutes après s'être écroulés Des animaux sont aussi exportés vers l’Egypte, la Lybie, le Liban et la Syrie, et sont abattus dans des conditions tout aussi difficiles
** chiffres Eurostat
Campagne contre l'exportation des animaux vivants
CIWF demande la fin des transports longues-distances des animaux vivants et demande à ce que les animaux d'élevage soient élevés et abattus aussi près que possible de leur lieu de naissance. Pour CIWF, le transport de la viande doit remplacer celui des animaux. CIWF demande :
- la réduction de la durée maximale de transport des animaux d'élevage au sein de l'UE
- l'interdiction des exportations d'animaux vivants de l'UE vers les pays tiers
- l’application des normes internationales (OIE) sur le bien-être des animaux d'élevage durant le transport et l'abattage.
Notre dernière enquête sur l’exportation d’animaux vivants de l’UE vers des pays tiers, menée en partenariat avec Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich révèle des conditions inacceptables. Il ressort clairement de cette enquête que les jeunes veaux souffriront tant que l’exportation d’animaux vivants se poursuivra.
Enquête : les veaux européens exportés vers Israël
Pour tout animal, parcourir une distance de 4000 km pour être « engraissé » puis abattu est intolérable. Tel est pourtant le douloureux sort des jeunes veaux fragiles et non sevrés exportés vers Israël et Gaza depuis l’Europe. Ces jeunes sont affamés, épuisés, battus et maintenus dans des conditions épouvantables avant d’être brutalement mis à mort suivant des pratiques contraires à la législation européenne.
Les découvertes de l’enquête
Le voyage de ces jeunes bovins débute en Hongrie, Roumanie et Lituanie. En Lituanie, nous avons vus des veaux faibles et même mourants en attente d’être exportés. Ces jeunes particulièrement vulnérables sont chargés dans des camions en direction de ports situés en Roumanie et en Slovénie. Durant ces trajets, la réglementation est à maintes fois violée de façon flagrante - en l’occurrence ici, les animaux étaient privés d’eau et de nourriture. Les conducteurs enfreignaient la réglementation et agissaient sans égard pour la souffrance de leurs passagers.
J’ai escaladé un côté du camion et, à travers les barreaux, mon regard s’est posé sur un veau épuisé, recroquevillé dans un coin du véhicule. Ce veau d’à peine quelques semaines exhalait un râle terrible. A l’évidence, il souffrait. Mais il avait si peu de valeur que personne n’aurait songé à appeler un vétérinaire pour le soigner. Je désespérais de tristesse à l’idée que c’était peut-être sa mère, dont il avait été séparé peu après sa naissance, qui lui manquait si cruellement.
Un enquêteur
En arrivant aux ports, les veaux et les bovins plus âgés sont embarqués de force sur des passerelles très inclinées pour monter à bord de navires bétaillères rouillés. Terrifiés par ce dispositif, ils rechignent à monter, ce qui leur vaut des coups de la part des employés.
Une fois en mer, les choses empirent. Deux organisations israéliennes de protection animale - Glass Walls et Israel Against Live Transport - font état de cadavres de veaux et de bovins européens échoués sur les plages israéliennes. Il est en effet d’usage de jeter les cadavres des animaux morts en mer par-dessus bord.
Il n’existe pas de statistiques officielles sur le nombre d’animaux européens morts en mer. Toutefois, selon un journal Israélien, les corps de 32 veaux ont été retrouvés à bord d’un bateau arrivé en Israël plus tôt cette année. Par ailleurs, les chiffres obtenus par nos enquêteurs et l’organisation israélienne Let the Animals Live montrent que la mort de veaux pendant la quarantaine est monnaie courante pour 8 cargaisons sur 10 au départ de l’Europe - jusqu’à 21 bovins morts dans l’un des cas recensés. Ce qui est terrible, c’est que la souffrance des autres animaux est passée sous silence au seul motif qu’ils ont survécu.
La Cour de Justice de l’UE a récemment jugé que la législation européenne sur le transport des animaux d’élevage doit être appliquée sur l’ensemble du trajet - même après que l’animal ait quitté le territoire de l’UE. Or, notre enquête montre que ce jugement est resté lettre morte jusqu’à présent. Les animaux souffrent car les autorités européennes n’ont pas la volonté de mettre un terme à ces souffrances.
Comme le montre notre enquête, les bovins ayant survécu à la quarantaine peuvent être envoyés dans des élevages insalubres pour y être engraissés. Dans certains établissements, les animaux sont enfermés et laissés à eux-mêmes, avec des visites limitées du personnel. Ces animaux peuvent ainsi avoir faim. Et si un animal se blesse ou est malade, il peut se passer une période indéterminée avant que quelqu’un s’en aperçoive.
Au terme de toutes ces souffrances, les animaux subissent une mort cruelle. Ils sont envoyés dans des abattoirs en Israël, à Gaza et en Cisjordanie où ils sont brutalement manipulés - des pratiques contraires au droit européen - puis égorgés alors qu’ils sont pleinement conscients, sans étourdissement.
Ces voyages et leurs fins représentent une véritable torture pour les animaux. Ce commerce est injustifiable et la seule solution est d’interdire l’exportation d’animaux vivants en provenance de l’UE.
Les jeunes veaux que je suivais furent immédiatement chargés dans un camion après avoir passé 5 jours en mer. Je ne pouvais pas m’empêcher de craindre qu’au terme de ce voyage infernal, une mort effroyable les attendait entre les murs d’un abattoir israélien ou de Gaza.
Cette enquête révèle les terribles conditions de transport de ces jeunes animaux vulnérables, en violation de la réglementation européenne (Règlement CE 1/2005). Ces veaux âgés de seulement 10 jours sont transportés sur des distances pouvant atteindre près de 3000 km et plus de 40h de route. Il ressort clairement de cette enquête que les jeunes veaux souffriront tant que ces longs transports continueront.
En 2015, plus d’1,3 millions de veaux non sevrés ont été transportés entre les pays européens. Issus de l’industrie du lait, les veaux mâles qui ne produiront pas de lait ou les femelles qui ne serviront pas au renouvellement du cheptel, sont vendus pour un prix dérisoire, entre 10 et 150€. La majorité des veaux partent d’Allemagne, de France, de Pologne ou d’Irlande, pour être engraissés notamment aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. La France est le 2ème exportateur européen de veaux non sevrés.
Enquête sur les transports longues distances des veaux non sevrés
Deux ans d'enquête
Sur une période de deux ans, nos partenaires Tierschutzbund Zurich et Animal Welfare Foundation ont enquêté sur les transports longues distances des veaux non sevrés, depuis leurs points de départ, les élevages laitiers et les marchés aux bestiaux, jusqu’à leurs destinations : des centres d’engraissement. Ils ont suivi du début à la fin 10 transports, et 7 trajets impliquaient la France (point de départ, d’arrivée ou traversée du pays). Le constat est sans appel.
Les découvertes de cette enquête
Cette enquête prouve qu’il est impossible de transporter des veaux non sevrés durant plus de 8h en respectant le bien-être animal. La souffrance des animaux est inévitable durant les transports longues distances et la réglementation européenne n’est pas et ne peut pas être appliquée.
Les conditions de transport sont insupportables pour les veaux :
- Ces jeunes animaux vulnérables sont aussi bien transportés par des températures en dessous de zéro que par une chaleur extrême.
- Aucun camion n’était équipé d’un système d’abreuvement adapté pour les veaux non sevrés, qui devraient boire du lait tiédi ou un substitut de lait.
- Au cours des voyages qui durent souvent plus de 25 heures, ils ne sont jamais nourris à bord des véhicules
- Les camions sont parfois surchargés, et il n'y a jamais assez d'espace en hauteur. Les animaux ne peuvent pas tenir leur tête droite ou se coucher pour se reposer.
- Les veaux subissent trop souvent le traitement brutal des employés : tirés par la queue ou les oreilles, ou encore battus avec des bâtons lors des déchargements.
- En route, les veaux déjà faibles, deviennent malades ou se blessent. Les plus affaiblis meurent pendant le trajet, d’autres dans les jours qui suivent leur arrivée dans le centre d'engraissement.
La réglementation européenne sur le transport des animaux est systématiquement violée pour les animaux non sevrés : l’alimentation correcte des veaux non sevrés est techniquement impossible.
La France est le 1er exportateur européen d’animaux vers la Turquie. Pourtant, une enquête menée sur cinq ans révèle les terribles conditions de transport de ces animaux, en violation de la réglementation européenne. CIWF France se mobilise auprès des autorités françaises pour faire cesser ces exportations.
Une enquête de grande ampleur
Pendant cinq ans, nos partenaires Tierschutzbund Zurich, Animal Welfare Foundation et Eyes on animals ont inspecté à la frontière turque plus de 350 camions bondés, transportant des bovins et des ovins élevés en Europe et destinés à être abattus, engraissés ou utilisés pour la reproduction en Turquie. Le résultat de l’enquête est alarmant : 89% des camions transportant des animaux français étaient en infraction à la législation européenne.
Des souffrances intolérables
Le constat est sans appel et les images révèlent une souffrance que l’on peine à envisager.
- Les camions, avec les animaux à bord, restent bloqués à la frontière pendant des jours, parfois plus d’une semaine, en plein soleil et sous des températures souvent caniculaires.
- Les véhicules sont souvent mal équipés, provoquant des blessures ou empêchant les employés de fournir de l’eau en quantité suffisante aux animaux.
- Les animaux, déjà éprouvés par le manque d’espace et la chaleur, souffrent de la faim, de la soif et de l’accumulation des excréments, si bien qu’ils sont parfois forcés de les manger.
- Beaucoup d’animaux sont malades et certains meurent avant de passer la frontière, dans les pires souffrances. Leurs corps ne sont souvent même pas retirés des camions.
- Finalement, épuisés ou blessés, ils sont parfois frappés, trainés par les pattes.
CIWF France se mobilise pour faire cesser ces pratiques illégales
Ces conditions de transport sont illégales au regard de la législation européenne, laquelle exige que le transport soit conforme avant de l’approuver pour l’exportation. Or, les autorités françaises et européennes sont au courant de ces problèmes, mais ne font rien. Pire, la France continue d’approuver ces exportations et souhaite même les renforcer. En 2015, la France a exporté plus de 80000 bovins.
Au regard de tous ces dysfonctionnements, CIWF France a lancé une action pour mettre fin aux exportations d’animaux vivants vers la Turquie. Grâce à votre mobilisation, ce sont des milliers d’emails qui ont été adressés au Ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll, pour lui demander de ne plus approuver ces exportations.
Au total, entre 2010 et 2015, ce ne sont pas moins de 900 000 moutons, 850 000 bovins et 5 000 chèvres qui ont été transportés de l’UE vers la Turquie dans ces conditions. En 2016, ces exportations devraient encore être plus nombreuses. Il est donc urgent d’y mettre un terme.
Comment agir ?
CIWF demande la la fin des exportations d’animaux vivants hors de l’UE. Joignez vos forces aux nôtres, signez contre les exportations d'animaux vivants hors de l'UE.