Selon le sondage officiel de la Commission européenne elle-même, intitulé "Eurobaromètre" et publié aujourd’hui, c’est bien à une écrasante majorité que les Européens sont favorables à l'interdiction des cages individuelles pour les animaux d'élevage (et 94% des Français !). Et 84% des Européens souhaitent que le bien-être des animaux d'élevage soit mieux protégé dans leur pays (et 92% des Français !). Malgré ce soutien massif, la Commission européenne n'a pas publié ses propositions d'interdiction des cages comme elle l'avait promis. En réponse, le comité de citoyens de l'ICE "Pour une ère sans cage" , soutenu par CIWF, a déclaré qu'il allait maintenant envisager de prendre les premières mesures en vue d'une action en justice.
Action en justice pour inaction !
En 2018, sept citoyens de toute l'Europe (France, Grèce, Allemagne, Italie, Pologne, Pays-Bas et République tchèque) ont lancé l'initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée "Pour une ère sans cage". Cet outil démocratique vise à accroître l'engagement des citoyens européens dans les décisions politiques de l'UE. L'initiative coordonnée par CIWF a été signée par 1,4 million de citoyens et a permis d'obtenir un engagement historique de la part de la Commission européenne : « mettre fin à l’élevage en cage d’ici 2027 ».
Les textes promis pour mettre fin à l'élevage en cage, entre autres, devaient être présentés en septembre dans le cadre d'une révision historique de la législation. Mardi, après de nombreuses occasions manquées au cours des dernières semaines, la Commission n'a de nouveau pas présenté la proposition promise lorsqu'elle a annoncé son programme de travail.
Les sept citoyens, soutenus par CIWF, vont maintenant préparer des démarches juridiques pour remédier à l'inaction de la Commission.
Alors que la Commission s’est engagée auprès de ses concitoyens, la présidente von der Leyen semble préférer écouter le lobby de l'agro-industrie. La proposition historique visant à interdire les cages est rédigée et prête à être mise en œuvre et il n'y a aucune raison de la retarder davantage. CIWF soutient le comité de l'initiative citoyenne européenne dans l'évaluation de ses options juridiques. La Commission doit réagir maintenant pour les citoyens de l'UE et pour protéger la crédibilité de l’institution qu’elle représente.
Un soutien quasi total de l'opinion publique
Le sondage Eurobaromètre, qui repose sur 26 376 entretiens réalisés dans tous les pays de l'UE entre le 2 et le 26 mars 2023, montre un soutien sans appel des citoyens européens (plus marqué encore de la part des citoyens français, il est quasiment total) :
- 94 % des Européens pensent que les animaux ont besoin d'un environnement adapté (et 97% des Français)
- 89 % des Européens pensent que l'UE doit mettre fin aux mutilations (89% des Français également)
- 60% des Européens interrogés sont également prêts à payer plus cher pour des produits respectueux du bien-être des animaux (et 65% des Français)
Yvan Savy directeur de CIWF France conclut :
Nous nous réjouissons de la publication du dernier sondage officiel de l'UE sur le bien-être des animaux, car il permet de chiffrer ce que tout le monde sait : les citoyens se soucient des animaux d’élevage à une écrasante majorité. 89% des Européens sont favorables à l'interdiction de l’élevage en cage, et en France, c’est même quasiment la quasi-totalité des citoyens avec 94% !
Les lobbies de l’agro-industrie ont réussi à faire croire qu’ils étaient les porte-parole des agriculteurs voire des citoyens consommateurs. Or, le statu quo qu’ils prônent n'aide pas les agriculteurs à se préparer à l'avenir et à relever les défis imminents pour un élevage durable, respectueux des animaux, des humains et de la planète et il trahit la volonté des citoyens dont la majorité d’entre eux sont prêts, malgré le contexte actuel, à payer plus cher pour des produits respectueux des animaux.
L’Union Européenne doit se montrer à la hauteur des enjeux actuels et ne plus trahir ses concitoyens. Sans quoi, cette dangereuse défiance envers nos institutions européennes serait renforcée.