La loupe

Le Parlement européen échoue totalement dans la protection des animaux d'élevage pendant le transport

News Section Icon Publié 20/01/2022

20.01.2022, Bruxelles - Le Parlement européen a trahi les citoyens européens en ignorant des années d'appels publics à une interdiction des exportations d'animaux vivants et d'animaux vulnérables au sein de l'Union européenne dans ses recommandations sur le transport des animaux aujourd'hui.

 

 

Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France, a déclaré :

"Ces recommandations ne font pas grand-chose pour mieux protéger les animaux des conditions très souvent épouvantables, et parfois mortelles, qu'ils doivent endurer pendant le transport au sein de l'UE ou lorsqu'ils sont exportés vers des pays tiers. Alors que la Commission européenne prépare actuellement une révision de l'ensemble de la législation européenne sur le bien-être des animaux, le Parlement a manqué une occasion unique d'exercer son influence en faveur de meilleures conditions de transport des animaux, réclamées depuis longtemps par les citoyens européens. Les députés européens qui ont voté contre le progrès devraient porter la culpabilité d'avoir été capturés par des intérêts particuliers étroits qui veulent maintenir un statu quo, cruel, au lieu d'écouter les citoyens qu'ils sont censés représenter, qui demandent de réelles améliorations."

 

Les animaux d'élevage souffrent pendant le transport parce qu'ils sont entassés les uns contre les autres pendant des trajets souvent longs et épuisants, dans des conditions climatiques régulièrement difficiles, parfois extrêmement chaudes ou froides. Les températures bouillantes à l'intérieur des camions, le manque d'air frais et le fait que les animaux doivent rester dans leur urine et leur fumier pendant tout le trajet sont monnaie courante. Des dispositifs d'alimentation et d'abreuvement inappropriés, ou la difficulté d'y accéder, peuvent laisser les animaux affaiblis par la faim et la soif.

Dans ces conditions, il n'est pas rare que certains animaux périssent en transit, et dans les pires catastrophes, des milliers meurent. En 2019, plus de 14 000 moutons destinés à l'exportation se sont noyés lorsque le cargo qui les transportait a chaviré dans le port de Midia, sur la mer Noire, en Roumanie.

 

Le vote d'aujourd'hui signifie que le Parlement n'a pas réussi à protéger le bien-être des animaux non sevrés et en gestation. Les très jeunes animaux tels que les veaux peuvent encore être transportés à partir de l'âge de 4 semaines ou même plus jeunes, souffrant de la faim, de la soif et du stress thermique qui affecte lourdement leur système immunitaire vulnérable. Aucun soin particulier ne sera non plus apporté aux animaux en gestation, qui finissent parfois par mettre bas dans des conditions terribles à bord de véhicules ou de navires.

 

"L'UE a de sérieux problèmes pour faire respecter ses normes en matière de bien-être animal à l'intérieur de ses propres frontières, et dans les pays tiers, elle n'a aucune compétence", a commenté Léopoldine Charbonneaux. "La réalité est que la plupart des pays tiers vers lesquels l'UE exporte des animaux vivants n’ont pas de normes de bien-être (ou faibles normes) pour les animaux d'élevage, et aucune n'est proche de celles de l'UE. L'absence d'interdiction des exportations permet à la violence perpétrée contre les animaux à l'étranger de se poursuivre sans relâche."

 

Plus de trois millions d'animaux vivants sont exportés chaque année de l'UE vers des pays tiers. Les trajets par route et/ou par mer sont particulièrement longs et éprouvants vers des pays tels que la Turquie, le Liban, la Libye et l'Algérie, considérés comme à haut risque pour le bien-être des animaux. Des cas de cruauté extrême dans les pays tiers sont signalés à maintes reprises, mais il est impossible pour l'UE de faire appliquer sa législation sur la protection des animaux au-delà de ses frontières.

 

CIWF demande instamment à la Commission européenne d'inclure les dispositions suivantes lorsqu'elle présentera sa proposition de révision de la législation européenne sur le transport des animaux l'année prochaine :

  • Interdire les exportations d'animaux vivants vers les pays tiers par tous les modes de transport et les remplacer par le commerce de viande, de carcasses et de matériel génétique.
  • Adopter des mesures visant à réduire le transport d'animaux vivants au sein de l'UE :
    • Pas de transport d'animaux non sevrés
    • Pas de transport d'animaux en gestation si plus de 40% de la période de gestation prévue est déjà passée 
    • Le transport maritime ne doit être effectué que selon des règles très strictes, toujours en présence d'un vétérinaire à bord et avec des plans d'urgence réalisables 
    • Des fourchettes de température spécifiques à chaque espèce et à chaque catégorie (par exemple, allaitantes/non allaitantes, en fin de cycle de production, etc.) dans lesquelles le transport peut avoir lieu ;
    • L'introduction de limites absolues de temps de transport de 4 heures pour les volailles et les lapins et de 8 heures pour toutes les autres espèces.

 

Notes aux rédacteurs

-Le Parlement européen a créé une commission spéciale en 2019 après une série de catastrophes liées au transport.

-La Commission de l'UE révise la législation européenne sur le bien-être animal, y compris en matière de transport, dans le but de présenter des propositions au quatrième trimestre 2023. Les recommandations du Parlement seront prises en considération par la Commission dans ses travaux préparatoires. La Commission a déclaré que ses propositions interdiraient les cages, comme le demandait l'ICE.

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