Publié 20/07/2020
Qu’ils concernent les poissons sauvages ou d’élevages, les 5 labels les plus répandus dans le monde (ASC, MSC, BAP, FOS et Global GAP) sur les poissons annoncent s’attacher à protéger les stocks existants et font référence aux impacts environnementaux, ce qui est absolument essentiel, mais ils ne prennent absolument pas en compte le bien-être animal. Des centaines de milliards, voire des milliers de milliards de poissons d'élevage ou sauvages souffrent, condamnés à l'ennui, à la surpopulation, affamés et voués à une mort lente et douloureuse. Ils ne sont pas protégés par les Labels. CIWF appelle ces labels à prendre des mesures pour le bien-être des poissons.
Voir notre enquête vidéo :
Les consommateurs potentiellement floués par les labels
A la recherche de meilleurs standards en matière de durabilité et bien-être des poissons, de nombreux consommateurs, croyant bien faire, se tournent vers les labels existants. Les labels apportent certes des garanties sur la durabilité des stocks de poissons, et sur les impacts environnementaux, deux sujets majeurs, mais aucunement sur le bien-être animal.
CIWF a enquêté sur les critères d’exigence en matière de bien-être animal des 5 labels les plus importants au monde (ASC, MSC, BAP, FOS et Global GAP) et dévoile aujourd'hui une réalité méconnue : les poissons labellisés subissent, comme les autres, de nombreuses souffrances.
Les pratiques autorisées par certains de ces labels incluent :
- D’'affamer les poissons jusqu'à 14 jours ;
- d'entasser les poissons dans des bassins ou des cages marines ;
- d’infliger une mort lente et douloureuse sans étourdissement adéquat ;
- de tirer sur les phoques pour les éloigner des piscicultures.
D’après un sondage en ligne réalisé en juin 2020, près de 75% des Français estiment que mettre en danger la faune sauvage, maintenir le poisson à jeun et le tuer avec un processus long et douloureux - tant pour les poissons capturés que pour les poissons d'élevages - est inacceptable.
Pas de loi pour protéger les poissons : les labels doivent prendre le relais
Puisque les lois, à ce jour, ne garantissent pas le bien-être des poissons, les entreprises et les labels doivent jouer un rôle fondamental pour mettre fin aux conditions d’élevage et d’abattage inacceptables des poissons. Près de 70% des Français (69%) ne savent pas si ces labels prennent en compte le bien-être des poissons, d’après un récent sondage YouGov pour CIWF[1]. De plus, 81% des participants pensent que les systèmes de certification devraient prendre des mesures pour renforcer les normes de bien-être des poissons ou les introduire quand ils ne figurent pas parmi leurs exigences. CIWF France et tous ses bureaux à travers le monde (Etats-Unis, Pays-Bas, Italie, Pologne, Espagne, Allemagne...) demandent aux labels d'améliorer leurs standards en matière de bien-être animal, et d'éviter toute souffrance inutile.
Interpeller les labels sur ciwf.fr/LabelsPoissons
Informations complémentaires
Les labels :
MSC : Le label Marine Stewardship Council (MSC) représente 12% du poisson sauvage certifié dans le monde.
ASC : Le label Aquaculture Stewardship Council’s (ASC) certifie 1% des poissons d'élevages dans le Monde, soit des centaines de millions de poissons chaque année.
BAP : Best Aquaculture Practice (BAP) certifie 1% du poisson d'élevages mondial soit des centaines de millions de poissons chaque année. .
Global GAP : Le Global Good Aquaculture Practices certifie 3% de l'aquaculture mondiale, ce qui représente plusieurs centaines de millions de poissons chaque année.
FOS : Le label Friend of the Sea’s certifie 1% des poissons d'élevages dans le monde, soit des centaines de milliers de poissons par an.
Les pratiques autorisées et inacceptables pour CIWF
Pour chacune des pratiques inacceptables, nous avons défini les points d'amélioration nécessaires. Voici le niveau de bien-être garanti par chaque label.
[1] Sondage YouGov pour CIWF effectué entre le 5 et 8 Juin 2020 sur 1008 français adultes représentatifs de la population française.