Publié 25/02/2019
Paris, le 26 février 2019 – Avec l’ouverture du Salon de l’agriculture, et à l'heure où le Ministre de l'agriculture ne cesse de clamer qu'il faut cesser de faire de l’agribashing, CIWF appelle aussi à des politiques courageuses pour que cesse la complaisance à l’égard des modes d’élevage intensifs que rejettent les Français. Ils soutiennent une véritable transition de nos productions d’élevage et ils le disent : selon notre dernier sondage IFOP, 87% sont opposés aux élevages d’animaux en cages[1] et 85% sont prêts à réduire leur consommation de viande pour acheter des produits plus respectueux du bien-être animal.
87% des Français sont opposés aux élevages en cage
En France l’élevage n’est pas que l’image d’Epinal que l’on peut voir s’afficher au Salon de l’agriculture. Nombreux sont les éleveurs à avoir fait le choix de modes de productions respectueux des animaux, mais une partie non négligeable de l’élevage made in France reste encore intensif. Et les chiffres sont choquants : environ 80% des animaux sont en élevages intensifs. En France, 68% des poules sont encore élevées en cage (contre en moyenne 54% en Europe), 99% des truies sont en cases de mises bas, 99% des lapins sont en cages…. Pourtant, les Français demandent de meilleures conditions d’élevage : d’après le dernier sondage IFOP pour CIWF, 87% des Français sont opposés aux élevages en cages. En Europe, le mouvement contre ce type d’élevage se fait de plus en plus fort : ils sont plus de 550 000 à avoir signé l’Initiative Citoyenne Européenne portée par CIWF et plus de 140 ONG européennes depuis septembre.
Le message que CIWF porte à l’occasion du Salon de l’agriculture au gouvernement français est simple : entendez le message des Français. Pas d’agribashing, mais pas de complaisance à l’égard de productions d’un autre âge. La politique agricole doit être cohérente avec cette demande.
Une réelle volonté des Français de modifier leurs habitudes alimentaires
Les consommateurs sont à ce titre assez cohérent. 85 % des Français se disent prêt à réduire leur consommation de viande et à acheter des produits plus respectueux des animaux[2]. Pour cela, encore faut-il qu’ils puissent avoir une information claire et objective sur les produits issus d’élevage, notamment par l’étiquetage. Car les Français ont une réelle méconnaissance de la réalité de l’élevage en France. Par exemple, notre sondage montre encore que seuls 13% des Français savent que 99% des lapins élevés en France sont en cage. Noyés sous les informations, emballages, mentions qui peuvent induire en erreur, ils n’ont pas la possibilité de faire des choix éclairés lors de leurs achats pour les orienter vers des produits plus respectueux des animaux. Au contraire de l’agribashing, il faut informer les consommateurs, pour les encourager à faire évoluer les filières par leurs achats.
C’est pour cela que CIWF a travaillé durant près de 2 ans avec deux autres ONG de protection animale et une enseigne pour développer un étiquetage sur le bien-être animal (www.etiquettebienetreanimal.fr). Les premiers produits étiquetés, des poulets, sont en rayons depuis décembre. Cette initiative pionnière se veut un exemple pour l’action publique.
Pour une Politique Agricole Commune qui intègre le bien-être animal
Il faut également orienter les politiques publiques, et la première d’entre elle, la Politique Agricole Commune, pour qu’elle serve à rémunérer les agriculteurs qui s’engagent dans une réelle transformation de leur production.
A ce jour, le bien-être animal n’est tout simplement pas pris en compte dans la PAC. Il est nécessaire de la transformer et c’est ce que CIWF porte, avec un collectif de 34 associations et organisations paysannes au sein de la plateforme Pour une Autre PAC. Celle-ci est présente au Salon de l’agriculture (Hall 4 Allée D Stand 17) pour faire passer le message : il faut donner les moyens à la transition agricole et alimentaire.
Contact presse
Claire Hincelin – claire.hincelin@ciwf.fr - 01 79 97 70 53 - 06 26 07 55 43
[1]Sondage IFOP pour CIWF France.L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 21 février 2019.
[2] idem
20190225CPSIA.pdf: