Publié 26/11/2018
CIWF dévoile une enquête sur les terribles conditions d’élevage et d‘abattage des poissons en Europe. Truites, bars, dorades, entassés par milliers dans des bassins en béton ou dans des cages en mer, survivant dans des eaux où les maladies et les parasites prolifèrent, puis abattus selon des méthodes cruelles et illégales. CIWF appelle le ministre de l’agriculture à modifier la réglementation sur l’abattage des poissons d’élevage.
Voir la vidéo d’enquête sur ciwf.fr/poissons
L’horreur de l’élevage intensif des poissons
Les images tournées par CIWF dans des élevages de truites, bars et dorades en Europe ont permis de dévoiler les conditions d’élevage et d‘abattage inacceptables. Entassés dans des bassins en béton hors sol ou dans des cages en mer, ces poissons passent leur courte vie les uns sur les autres, dans des eaux où les maladies et les parasites prolifèrent. Les poissons morts flottent à la surface, alors que les survivants se débattent autour d’eux.
Plus de la moitié des poissons destinés à la consommation humaine proviennent d’élevages piscicoles. En France des millions de poissons d’élevages sont abattus chaque année. Cela représente plus de 50 000 tonnes de poisson par an.
Des méthodes d’abattage cruelles ET illégales
Les méthodes d’abattage couramment utilisées pour les poissons sont si cruelles, qu’elles sont considérées comme illégales selon les textes européens[1] qui stipulent que les animaux ne doivent pas souffrir inutilement au moment de l’abattage. Leur mort est souvent lente et douloureuse par asphyxie, écrasement ou éviscération, en pleine conscience. Tout comme les mammifères, les poissons devraient être étourdis efficacement avant d’être mis à mort.
Les bars et les dorades sont généralement simplement jetés dans des bacs remplis de glace, où ils essayent désespérément de survivre alors que la glace bouche leurs branchies et les empêche de respirer. Ils peuvent rester ainsi conscients pendant de longues minutes et ils sont toujours en vie lorsque qu’ils sont placés dans des caisses pour être vendus.
Nos enquêteurs ont aussi vu des truites agonisantes, se débattre dans de l’eau sanglante après qu’on leur ait tranché la gorge, une méthode d’abattage inacceptable.
Les méthodes d’abattage des truites, bars et dorades sont cruelles en France. Certains pays, tels le Royaume-Uni ou les Pays-Bas utilisent des méthodes moins douloureuses, comme l’étourdissement électrique ou par percussion ; les poissons d’élevage britanniques et norvégiens sont généralement étourdis avant d’être tués. La France doit suivre leur exemple et inscrire dans ses textes ces normes d’abattage pour toutes les espèces.
Pour Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France : « Des millions de poissons souffrent silencieusement dans les élevages piscicoles industriels d’Europe. Grands oubliés parmi les animaux d’élevage, les poissons sont pourtant comme les mammifères, des êtres sensibles, capables de ressentir la douleur et le stress. La France doit inscrire dans ses textes des normes d’abattage plus respectueuses, comme l’ont fait d’’autres pays en Europe ».
Plus de 3 Français sur 4 (76 %) souhaitent que les poissons bénéficient d’une protection similaire à celle des autres animaux que l’on consomme[2]
CIWF a lancé ce jour une action d’interpellation pour demander au ministre de l’agriculture Didier Guillaume d’introduire dans la réglementation française des normes d’abattage plus respectueuses des poissons.
Agir sur ciwf.fr/poissons
[1] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32009R1099&from=EN chapitre II article 3.1
[2] Sondage ComRes pour CIWF, La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences, C’EST ASSEZ !, la Fondation Brigitte Bardot, Welfarm et Eurogroup mai 2018