Publié 17/08/2016
Les premières victimes de l'industrie laitière
La France est le 2ème exportateur européen de veaux non sevrés. Cette enquête révèle les terribles conditions de transport de ces très jeunes animaux, en violation des réglementations françaises et européennes (Règlement CE 1/2005). Issus de l’industrie du lait, les veaux âgés de seulement 10 jours sont transportés sur des distances pouvant atteindre près de 3000 km et plus de 40h de route. Aux côtés des associations allemandes AWF et TSB qui ont réalisé cette enquête, CIWF exige l’interdiction des transports longues distances pour les veaux non sevrés.
Voir la vidéo de l’enquête : http://bit.ly/2bhyOHr
Une enquête de longue haleine
En 2015, plus d’1,3 millions de veaux non sevrés ont été transportés entre les pays européens. La majorité des veaux partent d’Allemagne, de France, de Pologne ou d’Irlande, pour être engraissés notamment aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Sur une période de deux ans, nos partenaires Tierschutzbund Zurich et Animal Welfare Foundation ont enquêté sur les transports longues distances des veaux non sevrés, depuis leurs points de départ, les élevages laitiers et les marchés aux bestiaux (dont celui de Château-Gontier en France), jusqu’à leurs destinations : des centres d’engraissements. Ils ont suivi du début à la fin 10 camions, et 7 trajets impliquaient la France (point de départ, d’arrivée ou traversée du pays). Le constat est sans appel.
Cette enquête, diffusée en France en exclusivité par CIWF révèle les terribles conditions de transport de ces jeunes animaux vulnérables, en violation de la réglementation européenne. La France est le 2ème exportateur européen de veaux non sevrés. La grande majorité des veaux français sont envoyés vers l’Italie ou l’Espagne.
Voir la vidéo de l’enquête : http://bit.ly/2bhyOHr
Ce que montre l’enquête :
Les veaux non sevrés sont les plus jeunes victimes des transports longues distances. Issus de l’industrie du lait, les veaux mâles qui ne produiront pas de lait ou les femelles qui ne serviront pas au renouvellement du cheptel, sont vendus pour un prix dérisoire, entre 10 et 150€. Ainsi, âgés de seulement 10 jours, les veaux sont transportés sur des distances pouvant atteindre près de 3000 km et plus de 40h de route.
Ils sont aussi bien transportés par des températures en dessous de zéro que par une chaleur extrême.
- Les systèmes d’abreuvement ne sont pas adaptés pour les veaux non sevrés, qui devraient boire du lait tiédi ou un substitut de lait.
- Au cours des voyages qui durent souvent plus de 25 heures, ils ne sont jamais nourris à bord des véhicules
- Les camions sont parfois surchargés, et il n'y a jamais assez d'espace en hauteur. Les animaux ne peuvent pas tenir leur tête droite ou se coucher pour se reposer.
- Les veaux sont souvent tirés par la queue ou les oreilles, ou encore frappés avec des bâtons lors des déchargements.
- En route, les veaux déjà faibles, deviennent malades ou se blessent. Les plus affaiblis meurent pendant le trajet, d’autres dans les jours qui suivent leur arrivée dans le centre d'engraissement.
Des conditions de transports illégales
Cette enquête prouve qu’il est impossible de transporter des veaux non sevrés durant plus de 8h en respectant le bien-être animal. La réglementation européenne n’est pas et ne peut pas être appliquée. Elle est systématiquement violée pour les animaux non sevrés car l’alimentation correcte des veaux non sevrés est techniquement impossible.
Les animaux non-sevrés ont besoin d’un régime à base de lait, avec des exigences particulières au regard de la qualité de la nourriture et de la manière dont celle-ci leur est administrée. Ces exigences ne peuvent être remplies dans des véhicules de transport. Malgré cela, ces animaux sont régulièrement transportés pendant 19 heures et plus, sans aucun accès à de la nourriture ou du liquide.
Le transport longue distance d’animaux non-sevrés est en infraction avec le principe de base du Règlement 1/2005 stipulé à l’article 3: « Nul ne transporte ou ne fait transporter des animaux dans des conditions telles qu'ils risquent d'être blessés ou de subir des souffrances inutiles. »
CIWF demande l’interdiction des transports de veaux non sevrés au-delà de 8 heures et l’application stricte du Règlement 1/2005.
Contact presse
Claire Hincelin – claire.hincelin@ciwf.fr - 01 79 97 70 53 - 06 26 07 55 43
DPEnqueteVeauxFrance.pdf: