Publié 17/05/2016
Après le vide sanitaire imposé par le gouvernement pour faire face à un nouvel épisode de grippe aviaire, les élevages de canards et oies pour la production de foie gras peuvent se remplir à nouveau depuis hier. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture a reçu en seulement trois jours, plus de 50 000 cartes postales de touristes lui demandant de mettre fin à cette pratique cruelle de gavage.
Les 50 000 cartes envoyées à Stéphane Le Foll pour lui demander de cesser la production de foie gras proviennent des Pays Bas, d'Italie, Pologne, République Tchèque et Grande Bretagne, et ont été envoyées suite à une campagne menée par différents bureaux de CIWF en Europe. Les touristes y déclarent aimer la France mais se disent être fortement agacés par la souffrance animale causée par le gavage des oies et canards pour la production de foie gras et demandent à la France de ne pas reprendre cette production cruelle.
La période de vide sanitaire imposée par le gouvernement depuis le 18 avril dans 18 départements du Sud-Ouest pour tenter d'enrayer un nouvel épisode de grippe aviaire prend fin, et des canetons et oisons pourront être réintroduits dès le lundi 16 mai.
Un répit de courte durée
Le répit n'aura été que de courte durée pour les palmipèdes, mais il aura permis d'épargner entre 9 et 12 millions d'animaux.
Ce vide sanitaire a conduit à une perte estimée de 30% de la production annuelle de foie gras en France. Pour compenser ces pertes annoncées le gouvernement a promis une enveloppe de 130 millions d'euros pour les accouveurs et producteurs de palmipèdes touchés. Une somme qui devra être assumée par les contribuables français.
Une pratique illégale et pas d'alternative possible
La France produit 72% de la production mondiale de foie gras. Chaque année en France, plus de 37 millions de canards et 700 000 oies sont forcés à ingérer une grande qualité de nourriture. Et pour produire du foie gras, il n'existe pas d'alternative. Les animaux doivent être gavés de force. Deux ou trois fois par jour, un tube, rempli de bouillie de maïs est enfoncé jusqu'au jabot des animaux, ce qui rend les foies gavés jusqu'à 10 fois plus gros qu'un foie sain.
Le droit européen est clair : le gavage, qui provoque des souffrances et des blessures établies scientifiquement, est illégal. La réglementation européenne sur la protection des animaux dans les élevages stipule que les animaux ne peuvent être alimentés « de telle sorte qu'il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ». Les conséquences du gavage sur la condition des oiseaux est largement documentée : blessures et infections de l'œsophage, diarrhées, insuffisance respiratoire, fonction hépatique altérée ou encore fractures osseuses. Selon les statistiques de la filière française, la mortalité des oiseaux est multipliée par 7 ou 9 en période de gavage. La production de foie gras est d'ailleurs interdite dans de nombreux pays d'Europe et du monde (Allemagne, Autriche, Pays Bas, Pologne, Italie, Argentine, Israël...). La France doit emboiter le pas de ses voisins au plus vite.
CIWF France demande au Gouvernement de se positionner en faveur du bien-être animal en interdisant la production de foie gras.
Contact presse
Claire Hincelin – claire.hincelin@ciwf.fr - 01 79 97 70 53 - 06 26 07 55 43