Rapport d'impact 2023/2024

Convaincre les politiques de placer le bien-être des animaux d’élevage au-dessus des intérêts privés est difficile. Mais grâce à VOUS, nous y sommes parvenus !

L’interdiction des exportations d’animaux vivants destinés à l’engraissement et à l’abattage en
provenance de Grande-Bretagne a été inscrite dans la loi ! Cette victoire fait suite à 50 ans de campagne acharnée !

Mais ce commerce d’une violence inouïe se poursuit dans le monde entier. Les animaux sont transportés par route et par mer, pendant des jours, ou des semaines, et endurent un véritable calvaire (surpopulation, épuisement, faim, soif, peur,
stress…), des souffrances auxquelles certains ne survivront pas.

En 2024, notre campagne en Europe et dans le monde a eu un impact considérable grâce à vous :

• La Commission européenne a publié des propositions visant des exigences plus strictes sur le transport des animaux. C’est à saluer, mais il faut aller plus loin.
• Le gouvernement australien a annoncé une date limite pour l’exportation de moutons vivants par voie maritime, la législation devant être mise en place d’ici le 1er mai 2028.

Au sujet de notre journée annuelle de sensibilisation pour la fin des exportations d'animaux vivants le 14 juin : 

14 000 citoyens ont vu ou partagé notre vidéo...

Plus de 120 ONG's de 31 pays ont participé à notre journée internationale de sensibilisation pour la fin des exportations d'animaux vivants. 

Les citoyens européens ont envoyé 464 586 cartes postales numériques aux ministres de l'Agriculture des pays de l'UE qui bloquent la révision de la législation européenne en matière de transport, et la France en fait partie !

Et après 

Il est temps que le reste du monde suive l'exemple de la Grande-Bretagne. Nous avons déjà réalisé un changement historique et, avec votre aide, nous pouvons le refaire et nous le referons.

En Europe, le comité des citoyens de l’Initiative Citoyenne Européenne « Pour une nouvelle ère sans cage », initiée et coordonnée par CIWF, a lancé une action en justice inédite exigeant que la Commission européenne respecte la démocratie et tienne sa promesse de légiférer pour interdire l’élevage en cage dans toute l’Europe.

Cette action en justice est financée par CIWF. Elle n'aurait pas été possible sans la générosité de nos donateurs à travers le monde. Si notre comité obtient gain de cause, la Commission sera contrainte par la Cour de justice de l’UE d’établir un calendrier clair et raisonnable pour présenter ses propositions législatives.

Grâce à vous, en décembre 2022, nous avons recueilli 400 000 signatures appelant les gouvernements britannique et écossais à mettre fin à l'ère des cages. En conséquence, en avril 2024, le gouvernement écossais a finalement lancé une consultation de l'industrie sur l'interdiction de l'utilisation de cages pour loger les poules pondeuses destinées à la production d'œufs. Le gouvernement britannique, lui, est toujours à la traîne et nous continuons à faire pression sur lui pour qu'il suive l'exemple de l'Écosse.

Aux États-Unis, nous avons aidé 4,6 millions de familles bénéficiant d'une aide alimentaire gouvernementale à se procurer des œufs de poules élevées hors-cage. Par ailleurs, nous avons contribué à faire en sorte que la législation californienne, phare contre le confinement des animaux d'élevage, soit défendue avec succès devant la Cour suprême des États-Unis, la plus haute juridiction du pays. De telles réalisations ne seraient pas possibles sans vous à nos côtés.

Et après 

Une chose est sûre : nous ne nous arrêterons pas tant que toutes les cages ne seront pas vides et, ensemble, nous continuerons à demander des comptes à ceux qui détiennent le pouvoir. 

La campagne Parlons poissons, menée par CIWF, se
poursuit et continue d’exiger une protection du bien-être des poissons à travers le monde. En 2024, une étude inédite, co-écrite par Phil Brooke, Responsable du pôle Recherches de CIWF, et dirigée par Alison Mood de Fishcount, révélait des faits stupéfiants : l’étude s’est intéressée au nombre d’individus et chiffre entre 1 100 et 2 200 milliards le nombre ahurissant de poissons pêchés chaque année dans le monde, et la moitié est transformée en farine et en huile de poisson pour nourrir les animaux d’élevage essentiellement.

Aux États-Unis, nous avons célébré une nouvelle victoire : notre action a permis la fermeture de l'unique élevage de pieuvres du pays. Nous avons également fourni des preuves qui ont aidé l'État américain de Washington à introduire la première interdiction de l'élevage de pieuvres en mars, suivi en septembre par la Californie, qui sera le premier État à interdire non seulement l'élevage mais aussi la vente de produits à base de pieuvre d'élevage.

Les équipes de CIWF se sont mobilisées dans le monde entier pour lutter contre le projet de la première exploitation commerciale de pieuvres au monde dans les îles Canaries. Notre campagne de défense de ces créatures incroyables et notre expertise ont suscité un vif intérêt dans le monde entier. Nous avons notamment coordonné une lettre signée par 75 ONG et experts exhortant le gouvernement des îles Canaries à rejeter ce projet absurde. Et en avril 2024, nous sommes allés plus loin et avons dénoncé la sous-évaluation de l'entreprise des risques environnementaux du projet.

Et après 

Nous avons déjà franchi des étapes importantes dans notre lutte contre l'élevage industriel et, avec votre aide, nous continuerons à faire campagne pour empêcher l'élevage de pieuvres et d'autres nouvelles espèces.

Pour transformer en profondeur notre système alimentaire et voir se développer un élevage durable, il faut agir sur nos systèmes de production mais aussi orienter la consommation vers « moins et mieux » de protéines animales.

Guider les citoyens vers une consommation la plus responsable possible, grâce notamment à un étiquetage clair et fiable, est un levier incontournable.

En France, nous avons remis la pétition “Exigeons un véritable étiquetage environnemental des produits alimentaires”, soutenue par 36 organisations et signée par 85 000 citoyens, au Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, et nous avons échangé avec la Secrétaire d’État en charge de l’écologie, Bérangère Couillard.

En parallèle, nous poursuivons le déploiement de notre « Étiquette Bien-être animal ». Son succès auprès des consommateurs et auprès des producteurs et distributeurs s’accélère. En valorisant les systèmes vertueux, l’étiquette tire vers le haut les pratiques et participe à la nécessaire transition de notre système d’élevage.

Au Royaume-Uni, un sondage, commandé par CIWF et réalisé auprès de plus de 2 000 britanniques, a mis en évidence le fait que les consommateurs sont très demandeurs de transparence concernant la viande et les produits laitiers qu'ils consomment. Deux tiers des Britanniques interrogés (66 %) soutiennent l'étiquetage obligatoire malgré la crise du coût de la vie.

Et après

Les pouvoirs publiques doivent s'emparer de ce levier de transition et rendre l'étiquetage obligatoire.

L'augmentation de la résistance aux antibiotiques est devenue un problème de santé mondial important, l'utilisation excessive d'antibiotiques pour l'élevage industriel  y contribuant largement. C'est pourquoi nous faisons campagne pour une réglementation plus stricte et nous n'accepterons pas les normes inadaptées du gouvernement britannique en matière d'approvisionnement pour l'alimentation et la restauration.

Après des années d'atermoiements, le gouvernement britannique a finalement dévoilé en mai des propositions de nouvelle législation sur l'utilisation des antibiotiques dans les exploitations agricoles - une victoire pour les animaux d'élevage maltraités. Vous nous avez aidés à prendre cette position. Cependant, malgré les promesses répétées du Royaume-Uni de s'aligner sur la position plus ferme de l'UE sur cette question, ses propositions sont encore plus faibles que les réglementations européennes qui sont entrées en vigueur en janvier 2022.

Et après 

Tant que l'utilisation abusive d'antibiotiques dans l'élevage industriel se poursuivra, notre lobbying en faveur d'une réglementation plus stricte se poursuivra également. Ensemble, nous devons continuer à faire pression dans le monde entier, jusqu'à ce que l'industrie cesse d'utiliser ces médicaments vitaux pour l'être humain comme des médicaments de routine pour palier aux problèmes engendrés par les conditions de vie sales, surpeuplées, inadaptés des animaux que l'on trouve dans les élevages industriels. 

Nos Trophées Bien-être animal nous permettent de
récompenser les entreprises de l’agroalimentaire pour leurs politiques ou leurs engagements en faveur du bien-être animal et de l’environnement.

En novembre 2023, la cérémonie des Trophées Bien-Être Animal s’est tenue à Bangkok pour la première fois, couronnant 16 entreprises thaïlandaises, japonaises et chinoises. La plupart de ces Trophées portaient sur la production d’œufs hors-cage et des systèmes d’élevage plus respectueux du bien-être animal pour les poulets de chair.

Ils devraient à eux-seuls améliorer les conditions d’élevage pour plus de 25 millions d’animaux chaque année.

Le Better Chicken Commitment (BCC) est le référentiel principal pour les entreprises qui s’engagent à introduire des normes de bien-être animal plus élevées pour l’ensemble des poulets de chair dans leurs chaînes d’approvisionnement.

À l’échelle mondiale, 625 entreprises ont rejoint la démarche ! Nous ne nous contentons pas d’enregistrer des promesses de principe, nous demandons à ces entreprises de rendre compte de leurs résultats via notre outil de suivi ChickenTrack en Europe et aux États-Unis.

De la même façon, nous suivons les progrès des entreprises engagées à éliminer l’utilisation des cages pour les poules pondeuses grâce à notre outil de suivi international EggTrack. Bonne nouvelle : la 7e édition de notre rapport atteste que, sur les 444 entreprises évaluées dans le monde, la part moyenne d’œufs hors-cage dans leurs approvisionnement est de 75 %.

Neuf entreprises ont pris de nouveaux engagements mondiaux en faveur des produits hors-cage, dont Dairy Queen et The JM Smucker Company, et la transition vers les produits hors-cage pour les entreprises qui reportent au niveau mondial a augmenté de près de 7 % entre 2022 et 2023. Huit engagements ont été respectés en 2023, ce qui porte à 257 le nombre total d'engagements ayant atteint le statut « 100 % sans cage ».

Le rapport a eu une influence considérable, avec une portée médiatique de plus d'un million de personnes (titres de presse professionnelle ciblés au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en Pologne).

Nos donateurs nous ont aidés à obtenir ce succès auprès de grandes entreprises agroalimentaires et davantage de poules bénéficieront désormais de notre travail essentiel.

La dernière édition du classement annuel international des leaders de l’agroalimentaire sur leurs engagements et leurs performances en matière de bien-être animal (Business Benchmark on Farm Animal Welfare) a renforcé cette année ses critères avec une nouvelle base de référence, plus exigeante,
pour les 150 entreprises évaluées.

Ce nouveau rapport souligne que 95 % de ces entreprises agroalimentaires mondiales considèrent désormais le bien-être des animaux d’élevage comme un objectif commercial majeur. 

Mettre un terme à l’élevage intensif est vital. Non
seulement ce système cause des souffrances inimaginables aux animaux, mais il est aussi un facteur majeur de disparition des habitats, de déforestation, de dérèglement climatique, de pollution et de risque pour la santé humaine.
C’est pourquoi notre campagne ambitieuse END.IT (Point final à l’élevage intensif) est essentielle.
Grâce à vous, la prise de conscience du public aux effets dévastateurs de l’élevage industriel ne cesse de croître.

En 2022, nous avons lancé notre campagne END.IT afin de pousser les gouvernements à sortir de ce système d’élevage, et de rassembler l’ensemble des dirigeants autour d’un accord mondial des Nations unies pour transformer notre système alimentaire avant qu’il ne soit trop tard.

Aujourd’hui, notre pétition totalise déjà 735 000 signatures, et la moitié a été récoltée en France. 

Nous avons participé à la convention des Nations unies sur le changement climatique (COP 28) et au sommet des Nations unies sur le bilan du système alimentaire pour multiplier les alertes aux dirigeants du monde entier.

Lors de la COP28, nous avons eu le plaisir d'annoncer que nous avions rejoint une large coalition de plus de 150 organisations dans un Appel à l'action pour la transformation des systèmes alimentaires en faveur des populations, de la nature et du climat. Cette déclaration reflète la reconnaissance de plus en plus universelle du fait que nos systèmes alimentaires doivent atténuer et non exacerber les émissions liées au changement climatique.

L'année dernière, notre conférence internationale « Extinction ou régénération » a mis en lumière les solutions permettant de transformer le système alimentaire mondial. Cette conférence de deux jours, organisée avec IPES-Food (International Panel of Experts on Sustainable Food Systems) et d'autres partenaires, a connu un grand succès et a accueilli 740 délégués de 41 pays. Grâce à la diffusion en direct sur plusieurs sites web gouvernementaux, 370 000 personnes supplémentaires ont suivi la conférence en Chine.

L'événement a bénéficié d'une large couverture médiatique internationale, avec une portée potentielle de plus de 2 milliards de vues dans 13 pays, et le hashtag de notre événement a fait l'objet d'une tendance sur X (anciennement Twitter) au Royaume-Uni pendant les deux jours. Son succès nous a également conduits à publier un livre contenant les communications des délégués, intitulé Regenerative Farming and Sustainable Diets Human, Animal and Planetary Health (agriculture régénératrice et régimes alimentaires durables - santés humaine, animale et planétaire).

CIWF s'est attachée à trouver de nouveaux moyens d'influencer les politiques du secteur financier et de détourner les investissements de l'élevage industriel cruel au profit d'un système alimentaire plus humain qui protège les animaux, les hommes et la planète.

En collaboration avec Humane Society International et World Animal Protection, nous avons mis en place l'initiative FARMS. Cette initiative a permis d'élaborer des normes minimales responsables (NMR) pour les principales espèces d'élevage : porcs, poulets de chair, poules pondeuses, bovins de boucherie, vaches laitières et poissons d'élevage. L'objectif de ce travail est d'utiliser les normes comme un outil de plaidoyer pour améliorer les pratiques d'investissement des banques commerciales.

Des banques commerciales comme BNP Paribas et Standard Chartered ont fait des normes un point de référence important dans leurs politiques.

Nous avons également travaillé en étroite collaboration avec une série d'autres institutions financières clés, les encourageant à prendre les normes de l'initiative FARMS comme point de référence en matière de bien-être animal. Il s'agit notamment de Rabobank, Climate Bonds Initiative, Société Générale, ING, ACTIAM, Asia Protein Transition Platform et Mekong Capital.

Dans le même temps, notre travail avec la Stop Financing Factory Farming Coalition a permis d'engager d'importantes discussions avec les banques multilatérales de développement (BMD) pour qu'elles cessent de financer l'élevage industriel. Nous les avons exhortées à revoir leur position pour des raisons de nécessité environnementale et de bien-être animal.