Bien qu'elle possède le système le plus avancé de lois sur le bien-être animal en élevage au monde, l'Union Européenne ne protège pas suffisamment des milliards d'animaux en raison de la conception défectueuse des Directives, de leurs dispositions vagues et faibles et de leurs mauvaises applications, qui permettent l’exercice à grande échelle de pratiques douloureuses, entraînant des souffrances animales.
Élimination progressive de l'élevage en cage d'ici 2027
Des centaines de millions d'animaux à travers l'Union européenne sont confinés dans des cages qui restreignent sévèrement leur liberté de mouvement et leur liberté d'exprimer des comportements naturels.
Cela comprend l'élevage des poules pondeuses dans des cages dites « aménagées », des truies dans des cages de gestation et des cages de mise bas, des veaux dans des enclos individuels et des lapins dans des cages nues.
Près de 1,4 million de personnes ont exprimé leur inquiétude face à ces pratiques cruelles et inhumaines et ont exigé leur suppression progressive dans toute l'Europe pour toutes les espèces d'animaux élevés pour la production alimentaire dans le cadre de l'initiative citoyenne européenne "End the Cage Age".
Nous soulignons la nécessité de mettre fin à l'utilisation des cages dès que possible, c'est-à-dire d'ici 2027. Une période de transition plus longue ne ferait que retarder l'inévitable et prolonger la souffrance des animaux.
Normes spécifiques aux espèces pour tous les animaux d'élevage, y compris les poissons
La législation actuelle prévoit des normes spécifiques aux espèces pour les poules pondeuses, les poulets de chair, les veaux et les porcs. Cependant, les espèces restantes ne bénéficient d'aucune protection tangible en raison du langage très ambigu et faible de la Directive générale (98/58/CE). Il est donc crucial d'adopter des normes qui reflètent les besoins de chaque espèce, sur la base des dernières données scientifiques disponibles, et restreignent les pratiques de sélection génétique qui induisent un mauvais niveau de bien-être animal.
Les espèces qui devraient être couverte incluent notamment les vaches laitières, les lapins, les espèces de poissons les plus couramment élevées (saumon, truite, bar, daurade, anguille européenne, carpe), les dindes, les oies, les canards, les cailles et les parentaux des pondeuses et poulets de chair.
Interdiction des mutilations pratiquées de manière routinière
Les animaux sont régulièrement contraints de subir des mutilations douloureuses sans anesthésiques ou analgésiques antalgiques, comme la coupe de la queue, le meulage des dents et la castration chez les porcs, le débecquage chez les poules pondeuses et l'écornage chez les bovins.
Ces procédures sont utilisées pour atténuer les comportements indésirables, qui résultent le plus souvent d'un manque d'enrichissement du milieu, de compositions de groupe inadaptées ou d'une gestion inappropriée. Au lieu d'utiliser la mutilation comme une solution rapide, il est nécessaire d’adapter les pratiques aux animaux (et non l’inverse) et se concentrer sur la racine du problème en fournissant aux animaux un environnement qui réduit l'incidence des agressions.
Le recours systématique à la mutilation d'animaux devrait donc être interdit, la mutilation n'étant autorisée qu'exceptionnellement au cas par cas pour des raisons justifiées de santé ou de bien-être. Il devrait toujours être effectué uniquement par un vétérinaire qualifié et impliquer l'utilisation d'analgésiques et d'anesthésiques pour réduire au minimum les souffrances.
Dans le même temps, il est nécessaire d’interdire le caillebotis intégral et de rendre obligatoire la fourniture d’un enrichissement du milieu suffisant pour permettre aux animaux de satisfaire leurs besoins comportementaux.
Interdiction du gavage
Le gavage, bien qu'interdit dans de nombreux pays de l'UE, est encore une pratique courante dans certains Etats membres pour produire du foie gras. Cette procédure inhumaine provoque de graves souffrances et une mortalité élevée chez les canards et les oies lorsqu'ils sont confinés dans des cages et alimentés de force par un tube jusqu'à ce que leur foie grossisse de plusieurs fois leur taille naturelle.
L'alimentation forcée de tout type devrait être interdite dans toute l'UE, de même que l'importation et la vente de tout produit fabriqué à l'aide de cette pratique.
Réduction des densités de peuplement
La plupart des problèmes de bien-être animal découlent du fait que les animaux sont élevés dans des conditions de surpeuplement et dans des groupes anormalement grands sans hiérarchie stable. Cela les conduit à être stressés et surstimulés, à s'attaquer et à se blesser, voire à recourir au cannibalisme.
Les systèmes intensifs modernes actuels ne reconnaissent pas les animaux comme des êtres complexes aux besoins variés, limitant plutôt les soins qui leur sont prodigués au strict minimum afin de maintenir les coûts des intrants aussi bas que possible.
Ces systèmes intensifs favorisent également la propagation des zoonoses, contribuent à la résistance aux antibiotiques en raison de l'utilisation d'antibiotiques pour compenser de mauvaises conditions d’élevage et constituent une menace pour notre environnement. La législation devrait promouvoir la réduction des densités de peuplement, car un niveau satisfaisant de bien-être animal ne peut jamais être atteint dans des élevages intensifs à forte densité.
Les systèmes d'élevage entièrement en bâtiments devraient être abandonnés au profit de système garantissant à minima un accès extérieur où les animaux peuvent explorer l’environnement et se nourrir.