La loupe

Chaque jour, des poissons d'élevage ou pêchés en mer sont traités ou abattus de façons cruelles. Comme tous les autres animaux, les poissons sont des êtres sensibles et complexes, qui peuvent ressentir la douleur. Cachés à l'abri des regards, les poissons souffrent dans les élevages ou lors de la pêche.

Que garantissent les labels ?

A la recherche de meilleurs standards en matière de bien-être des poissons, de nombreuses personnes à travers le monde, se tournent vers les 5 labels les plus importants qui existent dans ce domaine.

Cependant, alors que ces labels apportent des garanties sur la durabilité des stocks de poissons et sur les impacts environnementaux, certains labels n'apportent peu ou pas de garantie en matière de bien-être animal.

CIWF a enquêté sur les standards des labels en matière de bien-être des poissons et dévoile aujourd'hui une réalité méconnue : dans les élevages labellisés, les poissons subiraient, comme les autres, de nombreuses souffrances.

Les pratiques autorisées par certains de ces labels incluent :

  • D'affamer les poissons jusqu'à 14 jours ;
  • D'entasser les poissons les uns sur les autres dans des bassins ou des cages ;
  • D'abattre de façon inadéquate, infligeant ainsi une longue et douloureuse mort ;
  • De tuer les phoques et blesser les dauphins.

Nous avons analysé et comparé les différents labels sur le poisson, selon 8 critères, parmi lesquels : l'interdiction d'affamer les poissons, de tuer la faune sauvage, de laisser les poissons subir de longues et douloureuses agonies... et nous avons défini des points d'amélioration nécessaires.

Consultez notre tableau pour découvrir le niveau de bien-être garanti par chaque label.  

Comparatif des labels pour les poissons

Qu'autorisent les labels ?

Les critères varient selon chaque label. Cliquez ci-dessous pour découvrir ce que chaque label permet.

Marine Stewardship Council

Marine Stewardship Council

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Le label Marine Stewardship Council (MSC) est le label le plus connu pour le poisson sauvage, avec 12% du poisson sauvage certifié. MSC utilise son programme de certification du poisson sauvage pour récompenser les pratiques durables et orienter le choix des consommateurs de poissons. 

MSC nous a indiqué n'avoir, pour le moment, aucun projet concernant le bien-être des poissons pêchés à l'état sauvage. Aucun label valable ne devrait certifier des poissons ayant souffert d'une douloureuse agonie. Même des aménagements légers en matière de bien-être peuvent améliorer de façon significative les conditions de vie des poissons, et MSC devrait être à la pointe du changement. 

Méthodes d'atténuation de la douleur ?

MSC ne garantie pas que les méthodes utilisées pour attraper et remonter à bord les poissons garantissent un minimum de bien-être. Il n'existe aucune restriction en matière de méthodes de pêche ou de durée de la pêche ; ainsi certains poissons peuvent souffrir jusqu'à plusieurs heures. 

Un abattage rapide et sans douleur ?

MSC ne garantit pas non plus des conditions  d'abattage sans souffrance pour les poissons certifiés. La large majorité des poissons sauvages pêchés meurent de suffocation, de leurs blessures, ou sont même vidés vivants. 

Friends of the Sea

Friends of the Sea

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Le système de certification de Friend of the Sea (FOS) certifie 1% du poisson d'élevage mondial, ce qui équivaut à des centaines de millions de poissons chaque année. FOS a également développé une norme pour la pêche durable - le poisson sauvage - en réponse aux pratiques de pêche non durables et à la surpêche qui menacent la santé de nos océans et l'accès des générations futures aux ressources marines. FOS a récemment établi 24 normes de bien-être pour les poissons, spécifiques à chaque espèce, qui comprennent des recommandations d'enrichissement de l'environnement, des exigences obligatoires pour un abattage sans cruauté et des limites aux périodes de famine.

Assez d'espace pour nager ?

FOS a établi des densités d'empoissonnement maximales pour 24 espèces de poissons. Cependant, certaines des densités recommandées sont plus élevées que ce que CIWF recommande pour ces espèces.

Des mesures prises pour réduire l'utilisation des antibiotiques ?

FOS a pris certaines mesures pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les fermes certifiées ; il n'autorise pas les fermes piscicoles à utiliser des antibiotiques comme mesure préventive contre les maladies et comme stimulateurs de croissance, ce qui réduit le risque de résistance aux antibiotiques. Toutefois, leurs normes ne précisent pas l'interdiction des antibiotiques qui sont classés comme étant d'importance critique pour la médecine humaine par l'Organisation mondiale de la santé.

Les agriculteurs ont-ils l'interdiction de nuire à la faune sauvage ?

Les normes de FOS comprennent un plan de contrôle des prédateurs qui interdit de tuer les espèces menacées. Cependant, elles n'interdisent pas de tuer ou de nuire aux espèces non menacées telles que les phoques et la plupart des dauphins et des baleines.

La privation de nourriture des poissons est-elle limitée au minimum ?

FOS spécifie une durée maximale sans nourriture pour les poissons d'élevage. Cependant, la durée établie par FOS est plus élevée que celle recommandée par CIWF.

Les poissons bénéficient-ils d'un enrichissement ?

FOS recommande que les poissons d'élevage bénéficient d'un enrichissement. Il s'agit d'une initiative positive car les environnements stériles des fermes limitent l'expression des comportements naturels, ce qui a un impact négatif sur la santé physique et mentale des poissons.

Des mesures sont-elles prises pour réduire l'utilisation de poissons sauvages dans l'alimentation ?

Non, FOS autorise l'utilisation de poissons sauvages dans l'alimentation des poissons d'élevage et n'encourage pas les réductions. Elle exige seulement que le poisson sauvage utilisé comme nourriture provienne de pêcheries certifiées.

Abattage rapide et sans douleur ?

Oui, FOS exige un abattage sans cruauté des poissons d'élevage. Des méthodes d'étourdissement, telles que la percussion et l'électricité, sont requises pour chaque espèce. En outre, le glaçage, une méthode inhumaine mais couramment utilisée, est interdit dans les normes FOS.

Réduire la souffrance des poissons pendant la capture ?

Non, FOS ne garantit pas que les méthodes utilisées pour capturer les poissons et les amener à bord des navires de pêche protègent le bien-être des poissons de quelque manière que ce soit. Il n'existe aucune restriction quant au type de méthodes de pêche utilisées ou à la durée de la capture - les poissons peuvent donc subir une mort douloureuse qui peut durer plus d'une heure.

Aquaculture Stewardship Council

Aquaculture Stewardship Council

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Le label Aquaculture Stewardship Council’s (ASC) se donne pour mission de transformer l'aquaculture vers la durabilité environnementale et la responsabilité sociale. Il certifie 1% des poissons d'élevage dans le monde, soit des centaines de millions de poissons chaque année. 

ASC souhaite, avec CIWF, développer ses standards en matière de bien-être des poissons. Ils sont conscients que leurs standards actuels ne sont pas adaptés pour protéger les poissons, et ont créé un poste pour développer, renforcer et implementer des mesures en matière de bien-être. En fait, ASC travaille actuellement sur un projet de bien-être des poissons afin de développer de nouveaux indicateurs de bonnes pratiques pour sa norme d'élevage. Nous continuerons à soutenir ASC dans leur volonté d'améliorer les conditions des poissons qu'ils certifient. 

Quel espace pour nager ?

ASC n'assure pour le moment pas que l'espace à disposition est conforme au bien-être des poissons. Ils n'exigent pas des agriculteurs qu'ils appliquent un nombre maximum de poissons par mètre carré pour toute espèce autre que le pangasius (poisson-chat requin) - mais ce nombre est bien plus élevé que ce que CIWF recommande pour ces poissons.

Quelles démarches pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

ASC a pris des mesures pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les fermes certifiées. ASC n'autorise pas les exploitations piscicoles à utiliser des antibiotiques à titre préventif contre les maladies ou comme facteurs de croissance, ce qui réduit le risque de résistance aux antibiotiques. Il interdit également l'utilisation d'antibiotiques qui sont répertoriés comme étant d'importance critique pour la santé humaine par l'OMS. Toutefois, l'utilisation systématique d'antibiotiques n'est pas spécifiquement interdite.

Les éleveurs ont-ils le droit d'abattre la faune sauvage ?

Pas entièrement. ASC interdit de tuer les espèces menacées ou protégées, ainsi que les mammifères, les élasmobranches, les oiseaux ou les reptiles (à l'exception des animaux nuisibles), sauf dans des circonstances exceptionnelles (situations occasionnelles, par exemple lorsque les animaux sont blessés et ont peu de chances de se rétablir). Toutefois, elles n'interdisent pas l'utilisation de dispositifs de dissuasion acoustique (DDA) qui peuvent être dommageables pour la faune. Les DDA sont des dispositifs qui émettent des sons pour dissuader les phoques de s'approcher des fermes piscicoles. Cependant, il existe de réelles inquiétudes quant à la nocivité des DDA pour les mammifères marins (y compris les dauphins et les baleines), en raison des dommages auditifs potentiels et de l'exclusion des habitats marins dont ils ont besoin pour se nourrir et pour d'autres activités.

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

ASC n'impose pas de restrictions pour affamer les poissons. Les éleveurs ont la possibilité d'affamer les poissons pendant des jours, voire des semaines. Les poissons souffrent de faim et de frustration, ce qui peut déboucher sur des agressions. 

Les poissons bénéficient-ils d'environnement enrichi ?

ASC ne requière pas d'environnement enrichi. Les environnements nus limitent l'expression des besoins naturels des animaux, provoquant des effets négatifs sur la santé physique et psychologique des poissons. 

Quelles étapes pour réduire l'utilisation de poissons sauvage pour nourrir les  poissons d'élevage ?

Oui, ASC prend certaines mesures pour réduire la dépendance à l'égard du poisson fourrage sauvage. Par exemple, le système encourage les producteurs à prendre un plus grand pourcentage de farine et d'huile de poisson provenant de sous-produits (parures et abats, plutôt que de poissons fourragers capturés à des fins spécifiques) et à améliorer leur efficacité d'alimentation, en fixant des ratios maximums de dépendance vis-à-vis des poissons fourragers.

Un abattage rapide et sans douleur ?

Oui, ASC exige l'abattage sans cruauté des poissons d'élevage dans la prochaine révision de ses normes. Les méthodes d'étourdissement propres à chaque espèce deviendront ainsi obligatoires. Les éleveurs disposent de 0 à 6 ans, selon l'espèce, pour s'adapter aux nouvelles normes.

Best Aquaculture Practice

Best Aquaculture Practice

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Best Aquaculture Practice (BAP) se donne comme mission d'être l'organisme de certification du poisson d'élevage le plus fiable au monde, certifiant une aquaculture responsable tout en répondant aux besoins nutritionnels mondiaux. Ils certifient 1% du poisson d'élevage mondial, ce qui équivaut à des centaines de millions de poissons chaque année.

Bien que le BAP ait l'intention de travailler à l'amélioration du bien-être des poissons à l'avenir et ait mis à jour ses normes de bien-être animal en mars 2021, celles-ci sont encore insuffisantes pour assurer le bien-être des poissons d'élevage. Pour être un système de certification mondialement reconnu, ils doivent mettre à jour et renforcer radicalement leurs normes actuelles de bien-être des poissons.

Suffisamment de place pour que les poissons puissent nager ? 

Non, BAP ne garantit pas que les poissons qu'il certifie disposent d'un espace suffisant pour leur bien-être dans les fermes piscicoles. BAP ne demande pas aux agriculteurs d'appliquer un nombre maximum de poissons par mètre carré pour toute espèce autre que le saumon de l'Atlantique - mais ce nombre est bien plus élevé que ce que CIWF recommande pour le bien-être des poissons.

Des mesures sont-elles prises pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

BAP a pris certaines mesures adéquates pour réduire l'utilisation des antibiotiques dans les exploitations certifiées. BAP n'autorise pas les fermes piscicoles à utiliser des antibiotiques à titre de mesure préventive contre les maladies sans la surveillance d'un vétérinaire, ce qui augmente le risque de résistance aux antibiotiques. De plus, l'utilisation d'antibiotiques comme stimulateurs de croissance est interdite, mais l'utilisation de routine d'antibiotiques n'est pas spécifiquement interdite et l'utilisation d'antimicrobiens que l'OMS classe comme étant "d'importance critique" pour la santé humaine peut être utilisée dans certaines circonstances.

Est-il interdit aux éleveurs de nuire à la faune sauvage, par exemple aux phoques et dauphins ?

Non, ce n'est pas interdit. Bien que BAP encourage les éleveurs à utiliser des méthodes non létales pour dissuader les animaux sauvages de s'approcher de leurs élevages, il leur est permis de tuer les animaux lorsque ces options sont inefficaces. Ils permettent également l'utilisation d'appareils de dissuasion acoustique - un appareil qui utilise des ondes sonores nocives pour dissuader les dauphins et les baleines, avec des conséquences potentiellement dévastatrices sur leur audition. Cependant, ils exigent un plan de contrôle efficace des prédateurs avec des registres des mortalités, des dates et des espèces, et l'abattage des espèces menacées est interdit. 

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

Non, BAP ne spécifie pas de durée limite maximale sans alimentation pour les poissons d'élevage. En conséquence, les éleveurs sont autorisés à affamer le poisson pendant des jours, voire des semaines. Ces poissons souffrent de la faim et de la frustration, ce qui peut également entraîner de l'agressivité.

Les poissons bénéficient-ils d'un environnement enrichi ?

Non, BAP ne nécessite pas d'enrichissement pour les poissons d'élevage. Les environnements d'élevage nus limitent l'expression des comportements naturels, entraînant des impacts négatifs sur la santé physique et psychique des poissons.

Quelles étapes pour réduire l'utilisation de poissons sauvages comme aliments ?

Non, BAP permet aux poissons d'élevage d'être nourris de poissons capturés dans la nature. BAP recommande cependant l'utilisation de sous-produits de l'industrie de la pêche, d'ingrédients alimentaires provenant de sources terrestres, de poissons capturés dans la nature pour l'alimentation provenant de pêcheries «gérées de manière responsable» et encourage une réduction globale des aliments provenant de poissons sauvages. 

Un abattage rapide et sans douleur ?

Bien que l'abattage sans cruauté soit exigé dans les normes de BAP, ils ne spécifient pas les méthodes d'étourdissement ou de mise à mort qui devraient être utilisées pour chaque espèce. Chaque espèce est physiologiquement unique et nécessite une méthode d'étourdissement et d'abattage différente pour garantir un processus rapide et indolore. Sans normes spécifiques aux espèces, les poissons peuvent subir des morts douloureuses qui peuvent durer plus d'une heure. Cependant, l'exposition au dioxyde de carbone dans l'eau, une méthode d'abattage cruelle et lente, est interdite.

GlobalG.A.P.

GlobalG.A.P.

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GLOBALG.A.P. est une marque internationale qui a pour objectif de proposer un ensemble de bonnes pratiques agricoles. Ils certifient 3% de l'aquaculture mondiale, ce qui représente plusieurs centaines de millions de poissons chaque année.

GLOBALG.A.P. souhaite collaborer avec CIWF pour renforcer leurs normes de bien-être des poissons. Ils ont récemment revu leurs normes et ont introduit quelques améliorations, comme la recommandation d'utiliser l'enrichissement environnemental pour les poissons. Cependant, d'autres questions importantes doivent être examinées. Par exemple, GlobalGAP autorise toujours la mise à mort des poissons en les immergeant dans un mélange de glace et d'eau sans étourdissement préalable. Malheureusement, cette technique d'abattage est courante, mais elle provoque des morts lentes avec des souffrances importantes pour les poissons. Nous continuerons à travailler auprès de GLOBALG.A.P. pour nous assurer qu'ils renforcent leurs normes à des niveaux acceptables de bien-être des poissons et les rendent obligatoires pour toutes les entreprises qu'ils certifient.

Les poissons disposent-ils d’assez d’espace ?

Non, GLOBALG.A.P. ne garantit pas que les poissons qu'ils certifient ont suffisamment d'espace pour leur bien-être. Les densités maximales par espèce ne sont pas établies dans les normes GlobalGAP. 

Des mesures prises pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

GLOBALG.A.P. a pris des mesures pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les exploitations certifiées. GLOBALG.A.P. n'autorise pas les exploitations piscicoles à utiliser des antibiotiques à titre préventif contre les maladies ou comme facteurs de croissance, ce qui réduit le risque de résistance aux antibiotiques. Toutefois, ils n'interdisent pas spécifiquement l'utilisation d'antibiotiques qui sont répertoriés comme étant d'importance critique pour la santé humaine par l'OMS.

Est-il interdit aux éleveurs de nuire à la faune sauvage, par exemple aux phoques et aux dauphins?

Non. Les éleveurs de GLOBALG.A.P. sont autorisés à nuire à la faune dans certaines circonstances. Bien que GLOBALG.A.P. encourage les éleveurs à utiliser des méthodes non létales pour dissuader les animaux sauvages d'approcher de leurs élevages, il est permis de tuer les animaux lorsque ces options sont inefficaces. Cependant, ils requièrent un plan de contrôle efficace des prédateurs avec des enregistrements de mortalité, de dates et d'espèces, et la mise à mort d'espèces menacées est interdite.

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

Non, GLOBALG.A.P. ne limite pas la durée de la famine des poissons. En conséquence, les éleveurs sont autorisés à affamer les poissons pendant des jours, voire des semaines. Ces poissons souffrent de la faim et de la frustration, ce qui peut également entraîner des comportements agressifs.

Les poissons bénéficient-ils d'un environnement enrichi ?

GLOBALG.A.P. recommande l'enrichissement des poissons d'élevage, mais ce n'est pas obligatoire. Les environnements stériles des fermes limitent l'expression des comportements naturels, ce qui a un impact négatif sur la santé physique et mentale des poissons.

Des mesures prises pour réduire l'utilisation de poissons sauvages comme nourriture pour les poissons d’élevage ?

GLOBALG.A.P. permet que les poissons sauvages servent à nourrir les poissons d'élevage. GLOBALG.A.P. précise dans ses normes que les poissons sauvages utilisés pour l'alimentation animale ne doivent pas provenir de pêcheries illégales, non réglementées ou non déclarées. Cependant, ils ne demandent pas de mesures pour réduire activement la quantité de poissons pêchés dans la nourriture.

Abattage rapide et sans douleur ?

GLOBALG.A.P. recommande l'abattage sans cruauté et l'étourdissement par percussion ou électrique, là où une technologie efficace est disponible. Cependant, ils ne précisent pas les méthodes d'étourdissement ou de mise à mort qui devraient être utilisées pour chaque espèce, et autorisent actuellement une méthode qui consiste à étouffer le poisson pendant une heure ou plus dans un mélange de glace et d'eau. Chaque espèce est physiologiquement unique et nécessite une méthode d'étourdissement et d'abattage différente pour garantir un processus rapide et indolore. Sans normes spécifiques aux espèces, d'innombrables poissons pourraient subir des morts douloureuses qui peuvent durer plus d'une heure.

En savoir plus sur les critères de bien-être des poissons

Comme les autres animaux d'élevage, les poissons subissent des densités trop élevées dans les élevages piscicoles. Pour s'assurer un maximum de profits, les éleveurs entassent des milliers de poissons dans des bassins et les cages sous-marine. Ces élevages sous-marins sont surpeuplées, totalement nues, laissant les poissons sans autres occupations que de nager en rond sans fin. 

Lorsque des poissons sont entassés dans des élevages, ils peuvent comme les cochons ou les poulets, d'un faible niveau de bien-être. 

La qualité de l'eau est très importante pour le bien-être des poissons. Elle assure que les poissons ont un niveau d'oxygène suffisant pour respirer normalement, et pour réduire les risques de maladie. Les poissons font leurs excréments dans l'eau, et lorsqu'il y a trop de poissons dans un trop petit espace, il existe des risques de développement d'amoniaque. La mauvaise qualité de l'eau qui en découle impacte très fortement le bien-être des poissons. 

Les poissons ont également besoin de suffisamment d'espace pour nager et se comporter normalement. Les poissons ont besoin de pouvoir choisir où ils souhaitent nager, pour pouvoir trouver la meilleure température et lumière, ce qui est essentiel pour leur bien-être. Ceci n'est pas permis dans les bassins surpeuplés. Il a été démontré que les poissons peuvent souffrir de coup de soleil s'ils sont contraints de rester à la surface de l'eau. 

Les poissons reçoivent souvent des antibiotiques dans leur alimentation pour empêcher la propagation de diverses maladies qui peuvent survenir dans les conditions d'élevage intensif.

Les poissons sont conservés en si grand nombre qu'un diagnostic de maladie et un traitement individuel d'un poisson sont impossibles. Comme pour les animaux terrestres, il y a des problèmes lorsque les poissons reçoivent des aliments contenant des antibiotiques à titre préventif ou lorsque tous les animaux du groupe sont traités. Une telle utilisation d'antibiotiques implique que le poisson peut mieux survivre dans des conditions de surpeuplement et de saleté. Mais, les antibiotiques ne doivent pas remplacer un bon bien-être animal.

Lorsque des antibiotiques sont administrés aux poissons dans un environnement ouvert comme une cage marine, les antibiotiques s'échappent. Certaines études portant sur les sédiments sous les cages marines ont même trouvé des gènes résistants aux antibiotiques à plusieurs kilomètres des élevages. En général, plus les antibiotiques sont utilisés, plus les microbes peuvent devenir résistants. Cela risque de compromettre l'efficacité future des antibiotiques - même pour l'humain.

 

Les oiseaux, les phoques, les otaries, les morses et les loutres sont des prédateurs des poissons d'élevage dans les cages marines, les bassins terrestres ou les systèmes d'élevage en étang. Les dauphins et les poissons sauvages, tels que l'espadon et le thon rouge, sont des prédateurs des poissons d'élevage. Ces animaux peuvent endommager les filets, entraîner des échappées de poissons et manger les poissons.

Les éleveurs prennent souvent des mesures nuisibles ou mortelles pour contrôler ces prédateurs.

Certains élevages utilisent des outils appelés dispositifs de dissuasion acoustique (ADD) pour éloigner les mammifères aquatiques. Ces appareils utilisent des balayages et des tonalités à fréquence aléatoire pour perturber les animaux qui approchent. D'autres appareils utilisent la pression acoustique à une fréquence spécifique pour causer une gêne aux animaux s'ils se trouvent à proximité. Ces appareils peuvent endommager à long terme l'audition des phoques, des dauphins et des baleines qui nagent dans les environs des fermes. L'audition est un sens critique pour ces animaux, qui dépendent de leur audition pour naviguer, trouver de la nourriture et communiquer sous l'eau, de sorte que les résultats peuvent être dévastateurs.

Dans certains pays européens, les systèmes d'étangs ont des problèmes de prédation par les loutres et les castors. Les loutres et les castors sont alors souvent abattus malgré leur statut protégé.

Avant certaines procédures qui exigent que les poissons soient manipulés, comme le transport ou l'abattage, ils sont affamés pendant de longues périodes.

Dans certains cas, une suppression de la nourriture pendant 1 à 3 jours est jugée nécessaire pour ne pas nuire à la qualité du poisson pendant le transport. Par exemple, nettoyer l'intestin avant le transport signifie qu'il y a moins de déchets dans l'eau durant le transport, ce qui réduit le risque de gâter le poisson à cause d’une eau de mauvaise qualité.

Cependant, les poissons sont régulièrement affamés bien plus longtemps que nécessaire - parfois jusqu'à 2 semaines. Ceci afin d'augmenter les bénéfices en économisant de l'argent sur les aliments. Les poissons qui souffrent de la faim et de la frustration de ne pas pouvoir chercher de nourriture, peuvent alors devenir agressifs entre eux.

Les élevages intensifs sont des environnements complètement nus et très différentes des habitats naturels des poissons à l'état sauvage. Comme pour les autres animaux d'élevage, pour garantir le bien-être des poissons, il faut leur procurer un environnement similaire aux conditions naturelles et suffisamment complexe pour répondre à leurs besoins comportementaux et psychiques.

Les poissons peuvent souffrir d'ennui et de frustration. Les environnements nus limitent l'expression des comportements naturels, entraînant des impacts négatifs sur la santé physique et mentale des animaux, avec beaucoup d'ennui.

L'enrichissement de l'environnement implique une augmentation délibérée de la complexité environnementale pour améliorer le bien-être. Il existe un nombre croissant d'études montrant divers avantages de l'enrichissement pour le poisson sur le bien-être. L'enrichissement peut entraîner une réduction des interactions agressives, une réduction des maladies et des blessures, une amélioration des capacités cognitives et de l'exploration, une réduction de l'impact des facteurs de stress, une amélioration de la capacité de recherche de nourriture et une diminution de la déformation et de la mortalité des larves.

Les enrichissements qui permettent au poisson de contrôler son environnement peuvent inclure des abris (par exemple, des tuyaux ou des coquillages), changer la couleur du réservoir, des mangeoires à poisson auto-activées ou ajouter un couvercle sur le dessus pour créer une ombre. Il existe même des exemples de musique ayant un effet positif sur la croissance des poissons.

Nous faisons face à une crise de la surpêche.

L'élevage de poissons est responsable de la majorité de la pêche industrielle qui décime nos océans. De nombreuses espèces de poissons d'élevage, telles les truites et les saumons, chassent d'autres poissons lorsqu'elles sont en milieu sauvage. Afin de pouvoir élever ces poissons, il existe de la nourriture pour poissons faite à partir de poissons sauvages. A peu près un quart des poissons sauvages pêchés sont utilisés pour la nourriture à poissons. Soit, entre 450 milliards et 1 milliard de milliards de poissons. Il faut parfois jusqu'à 350 poissons sauvages pour élever un seul saumon d'élevage. Les poissons d'élevage accentuent la pression sur les stocks de poissons sauvages.

Dans la mesure où ces poissons sauvages ne sont pas non plus abattus de façon humaine, le coût en matière de bien-être de l'alimentation des poissons est énorme. 

La plupart des poissons sont pêchés par de gros navires industriels. Ils sont capturés par centaines, ce qui ne permet pas un abattage individualisé. Beaucoup sont écrasés dans les filets. Ceux qui survivent sont abandonnés à une mort par suffocation ou par une eviscération vivant. 

Les poissons sont des êtres sensibles qui peuvent ressentir la douleur et la peur. Une mort lente et douloureuse est donc une terrible épreuve pour eux. 

Des nombreux poissons d'élevage sont abattus avec des méthodes douloureuse, stressante et leur calvaire peut durer plusieurs heures. Certains sont abonnés à une mort par suffocation, dans les caissons glacés. 

Les poissons sauvages meurent également souvent dans des conditions lentes et difficiles. Les méthodes de capture peuvent provoquer la mort des poissons par écrasement, du changement de pression à la sortie de l'eau, ou en étant trainé sur le pont, un crochet dans la bouche, parfois pendant plusieurs heures. Ceux qui survivent à la pêche sont laissés suffocant sur le pont, ou sont eviscérés vivants. 

Parlons poissons

Des milliards de poissons, d'élevage ou pêchés en mer, endurent de façon systématique un traitement inacceptable. Les poissons d'élevage sont généralement entassés dans des cages ou bassins, avec aucune activité possible que de nager en cercle pendant des mois, bien loin de leur vie à l'état sauvage, faite de migrations sur des milliers de kilomètres à travers le monde. Les poissons d'élevage sont délibérément affamés jusqu'à 2 semaines avant l'abattage. La grande majorité sont abattus alors qu'ils sont encore conscients, en mettant parfois jusqu'à une heure pour mourir. 

Il est temps de changer ces pratiques. Nous exigeons une vie meilleure pour les poissons d'élevage ! 

Poisson mort
Globe

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