L’élevage industriel impose aux animaux des conditions de vie extrêmement difficiles. Entassés dans des espaces restreints, soumis à des mutilations douloureuses et à une croissance accélérée, des dizaines de milliards d’animaux souffrent chaque année dans des élevages intensifs.
Pour maximiser la production de viande, de lait et d’œufs, ces systèmes privilégient la rentabilité au détriment du bien-être animal, malgré la reconnaissance par l’Union Européenne des animaux d’élevage comme des êtres sensibles[1]. Ils sont capables d’éprouver douleur, stress et détresse.
Surpopulation
Dans les élevages intensifs, l’espace par animal est réduit au minimum pour accueillir un maximum d’animaux. Cette surpopulation entraîne un stress chronique[2], de la frustration[3] et favorise la propagation des maladies.
Ils sont en effet entassés dans des enclos, des cases ou des espaces dénués d’enrichissement, les empêchant d'exprimer leurs comportements naturels comme faire un nid ou fourrager. Outre l’ennui le plus total, cela pousse souvent les animaux à infliger des blessures à leurs congénères.
Par exemple :
- Une poule pondeuse en cage dispose d’un espace équivalent à une feuille A4 pour toute sa vie[4].
- Un cochon d’élevage intensif vit dans un enclos avec un sol caillebotis, sans aucun enrichissement, sans litière, ce qui le pousse à mordre les queues de ses congénères, signe de stress et de frustration.

Mutilations
Plutôt que d’améliorer leurs conditions de vie, l’élevage intensif « adapte les animaux » aux contraintes de l’industrie via des mutilations systématiques, souvent réalisées sans anesthésie ni antidouleur[5] :
- Épointage du bec : pour éviter que les poules stressées ne se blessent entre elles, le bout du bec est coupé à la naissance.
- Dents limées : pour éviter que les porcelets et porcs charcutiers ne mordillent les congénères, les dents sont limées sans anesthésie durant leurs premiers jours de vie.
- Coupe des queues chez les porcs : malgré l’interdiction de la coupe systématique, 90 % des porcs élevés en Europe subissent cette mutilation[6].
Ces pratiques, extrêmement douloureuses, sont principalement motivées par des impératifs économiques, plutôt que par des considérations de bien-être animal. En effet, pour éviter les comportements déviants (picage, cannibalisme…) il est nécessaire d’élever ces animaux dans des milieux adaptés à leurs comportements naturels.

Sélection génétique et croissance rapide
Dans les systèmes d’élevage intensifs, la productivité est la priorité. Ce système exige une croissance rapide ou des animaux à haut rendement, une pratique encouragée par la sélection génétique et une alimentation très concentrée. Pour produire plus vite et à moindre coût, les animaux sont sélectionnés génétiquement, mais cette pratique fait courir aux animaux le risque de développer des troubles physiologiques souvent douloureux comme les boiteries, les os fragilisés ou fracturés, les infections et une défaillance d’organes. Les antibiotiques et autres traitements de croissance sont utilisés dans certains pays pour produire encore plus*.
- Les poulets de chair provenant d’élevages industriels grandissent si rapidement que 25% d’entre eux souffrent de boiteries. CIWF (2005)[7].
- Les truies hyperprolifiques donnent naissance à des portées de plus en plus nombreuses, au point que certains porcelets meurent d’écrasement ou n’ont même pas accès à un nombre de mamelles suffisant.
*L’utilisation d’antibiotiques pour accélérer la croissance des animaux d’élevage est illégale dans l’UE mais légale dans un certain nombre de pays, y compris aux États-Unis, où on estime qu’environ 80% de tous les antibiotiques sont destinés aux animaux d’élevage [8] & [9].
Agir
L’élevage intensif maltraite les animaux. En agissant contre l’élevage intensif et pour des élevages alternatifs, nous contribuons à mettre fin à un système alimentaire qui, non seulement malmène la planète, mais qui est source de grandes souffrances pour des milliards d’animaux dans le monde.
Aidez-nous à mettre fin à l’élevage industriel, nous devons aboutir à un système agricole et alimentaire plus juste et durable, pour les animaux, les êtres humains et la planète. Abonnez-vous à notre Newsletter pour recevoir nos actualités.
[1] UE (2011), L'UE et la protection animale : objectifs politiques slide.
[2] WSPA (2006), An Overview of Farm Animal Welfare Issues.
[3] CIWF, Les problèmes de bien-être des poules pondeuses.
[4] FAWC (2011), Mutilations and Environmental Enrichment in Piglets and Growing Pigs.
[5] EFSA (2007), Scientific Report on the Risks Associated with Tail Biting in Pigs and Possible Means to Reduce the Need for Tail Docking Considering the Different Housing and Husbandry Systems.
[6] CIWF (2005), The Welfare of Broiler Chickens in the European Union.
[7] USFDA (2009), Summary Report on Antimicrobials Sold or Distributed for Use in Food-Producing Animals.
[8] USFDA (2009), Sales of Antibacterial Drugs in Kilograms.
[9] RSPCA (2011), All About Farm Animals.