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O - Les mots qui commencent par la lettre O
L'ovosexage (également désigné sous les termes de sexage in ovo ou sexage dans l'œuf) désigne les différentes techniques qui permettent de déterminer, dès le stade embryon dans l'œuf, le sexe du futur poussin et de pouvoir ainsi ensuite éliminer ceux, de la filière poules pondeuses, contenant des embryons mâles.
La question de la précocité de la détermination du sexe est déterminante, au regard de la sensibilité de l’embryon aviaire qui acquiert la capacité de ressentir la douleur au cours de son développement embryonnaire. La définition du stade exact à partir duquel l’embryon ressent la douleur, est controversée.
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En l’état actuel des connaissances, l’activité cérébrale de l’embryon semble débuter le 13ème jour, et des doutes subsistent sur une possible sensibilité des embryons dès leur 7ème jour.
Ainsi, par principe de précaution, CIWF recommande un sexage le plus précoce possible (idéalement avant le 7ème jour) et soutient les méthodes de sexage pionnières existantes permettant de mettre fin à l’élimination des poussins mâles d’un jour (Endocrinologie, Hyperspectrale) dès lors qu’elles se déroulent jusqu’au 14ème jour maximum.
Pourquoi les mâles (poussins ou embryons) de la filière poules pondeuses sont-ils éliminés ?
Les races de poules utilisées aujourd’hui pour la production d’œufs ont été façonnées petit à petit, génétiquement, pour avoir des femelles capables de pondre à cadence élevée. Mais les mâles, eux, font peu de chairs et restent de petite taille, si bien qu’ils sont jugés peu propices à la production de viande, contrairement à d’autres souches spécialisées dans l’engraissement. C'est ainsi, que tous les poussins mâles de la filière d’élevage de poules destinées à la production d’œufs étaient, jusqu'il y a peu, éliminés à la naissance (broyés ou gazés), soit près de 50 millions chaque année.
En février 2022, le gouvernement français publie un décret interdisant l’élimination de ces poussins mâles (mais pas l'élimination des millions de canetons femelles de la filière foie gras). Ce décret dont on pouvait déjà regretter un certain manque d'ambition (un sexage plus précoce que le 15e jour d'incubation aurait plus de sens) donnait aux couvoirs français jusqu’au 31 décembre 2022 pour se conformer. Mais à la dernière minute, à moins d’un mois de l’entrée en vigueur de l’interdiction, le gouvernement publie un arrêté (négocié avec la filière œuf, et sans les organisations de protection animale) qui précise les dérogations qui avaient été annoncées concernant l’alimentation animale.
Fin de l'élimination des poussins mâles ? Pas vraiment...
En autorisant l’élimination des poussins mâles destinés à l’alimentation animale issus de toutes les poules blanches, cet arrêté accorde une dérogation tellement large qu’il pourrait permettre de continuer à éliminer tous les mâles de la filière “poules blanches”.
Il pourrait même créer en réalité un appel d’air pour la filière poules blanches. En effet, cette production bénéficie déjà de coûts de production inférieurs à la production des poules rousses et la méthode de sexage développée en France (spectrométrie) ne fonctionne pas avec les œufs issus de poules blanches. En échappant à l'interdiction, cette filière échappe au surcoût engendré (Sujet de 3 minutes sur Radio classique)
L'Allemagne a une longueur d'avance...
Dès 2021, l’Allemagne a interdit l’élimination des poussins mâles à partir de 2022. Le texte de loi prévoit que des méthodes de sexage des œufs devront être généralisées afin de permettre de détruire les œufs mâles avant l'éclosion au plus tôt dans la période d’incubation. Depuis 2024, les embryons doivent être éliminés avant le 7ème jour.
Et ne plus avoir à éliminer un individu sur deux ?
Le développement des souches dites « duales » permet d'éviter l’élimination des mâles puisque les mâles et les femelles sont conservés pour être élevés et de limiter ces dérives de la sélection à outrance. Pourtant, il semble actuellement hors radar du gouvernement français.