G
G - Les mots qui commencent par la lettre G
Gaspillage alimentaire : la France a défini dans la loi AGEC (2020) le gaspillage alimentaire comme « toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée ». Selon l’ADEME, 18 % de la production agricole destinée à la consommation humaine est gaspillée chaque année. Ce gaspillage alimentaire représente 30 kg de nourriture par an et par habitant, dont 7 kg sont encore emballés.
Le gaspillage alimentaire peut avoir lieu à différentes étapes de la production :
- Dans les chaînes d’approvisionnement : perte de produits lors de la production, du transport, du stockage ou dans les supermarchés.
- Chez les consommateurs : nourriture achetée et non consommée.
Gavage : méthode d'alimentation forcée utilisée pour engraisser certains animaux. Elle est notamment pratiquée sur les oies et les canards afin de produire du foie gras. Pour cela, l’éleveur enfonce un tube métallique (embuc) de 20 à 30 centimètres dans l’œsophage de l’animal pour lui administrer, deux fois par jour, de grandes quantités de nourriture.
C’est une pratique cruelle : à chaque gavage, jusqu’à 450 g de maïs sont injectés en quelques secondes, provoquant une hypertrophie massive du foie, qui atteint dix fois sa taille normale. Cette croissance, appelée stéatose hépatique, rend les animaux malades, leur causant des halètements, des diarrhées, et des difficultés à respirer ou à se déplacer. De plus, le gavage provoque fréquemment des lésions dans l’œsophage, des candidoses, et parfois des perforations mortelles.
Bien que cette pratique soit explicitement interdite par la Directive européenne 98/58/CE, qui stipule que « Aucun animal n’est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles », certains pays dont la France bénéficient d’une dérogation permettant de maintenir le gavage.
La production de foie gras est emblématique d’une industrie qui ignore délibérément les souffrances animales.
En savoir plus sur les conditions d’élevage des canards et des oies.
Gaz à effet de serre (GES) : constituants gazeux de l’atmosphère, tant naturels qu’anthropiques, qui absorbent et renvoient les rayonnements infrarouges.
Les GES ont un rôle essentiel dans la régulation du climat. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C au lieu de +14 °C et la vie n’existerait peut-être pas.
L'élevage industriel produit de grandes quantités de dioxyde de carbone et ce, tout au long de la « chaîne de fabrication » (digestion des aliments, défrichement des forêts pour les cultures et pour élever les animaux qui réduit les puits de carbone vitaux et libèrent les gaz précédemment stockés dans le sol et la végétation).
Il n’y a pas que le dioxyde de carbone qui pose problème : d'autres GES tels que le méthane et le protoxyde d'azote sont également produits en grandes quantités et libérés par différentes sources, notamment les déjections animales et l'utilisation des engrais.
Le potentiel de réchauffement climatique du méthane et du protoxyde d'azote est respectivement 25 fois et 298 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
Ainsi, en produisant et libérant ces vastes quantités de GES, et étant par ailleurs particulièrement énergivore, l'élevage industriel intensifie le dérèglement climatique.
Génétique / sélection génétique : la génétique est l'étude de la transmission des caractères héréditaires chez les êtres vivants.
L’élevage industriel est marqué par une spécialisation génétique c’est-à-dire que les animaux ayant les caractéristiques génétiques les plus désirables sont choisis pour se reproduire. L'objectif est de sélectionner les animaux sur certaines caractéristiques, telles que la croissance, la prolificité, ou le rendement afin de produire plus vite et à moindre coût. Cependant, cette pratique accroit le risque pour les animaux de développer des troubles physiologiques souvent douloureux comme les boiteries, les os fragilisés ou fracturés, les infections et une défaillance d’organes.
Mais cette sélection génétique conduit à de l’hyperspécialisation, qui entraine certaines aberrations :
- Elimination de tous les poussins mâles de la filière poules pondeuses.
- Les truies hyperprolifiques donnent naissances à plus de porcelets qu’elles n’ont de mamelles.
- Les poulets de chair grossissent si vite qu’ils ne peuvent supporter leur propre poids.
- Les vaches allaitantes sont parfois si productives qu’il est nécessaire de faire des césariennes à chaque mise-bas (ex : race Blanc Bleu Belge…).
En savoir plus sur les impacts de l’élevage industriel sur les animaux d’élevage.
Génisse : bovin femelle âgé de 12 mois et plus qui n’a pas vêlé. La génisse devient une vache dès son premier veau.
Gestation : période durant laquelle une femelle porte ses petits, depuis la fécondation jusqu'à la mise bas.
La période de gestation varie selon les animaux : on compte environ 9 mois pour les vaches, 5 mois pour les moutons et les chèvres et entre 3 et 4 mois pour les truies.
GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou en anglais l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). Il a été créé en 1988 par les Nations Unies.
Il a trois objectifs :
- Evaluer l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique.
- Proposer des options de politique pour limiter les émissions de CO2 et les effets du changement climatique.
- Fournir des rapports aux décideurs politiques en présentant des scénarios et des options fondées sur les données scientifiques.
Il guide les négociations internationales par ses rapports d’évaluations publiés tous les 5 à 7ans.
Grégaire : comportement de certaines espèces qui vivent naturellement en groupes ou en troupeaux. Les vaches et les moutons sont par exemple des animaux grégaires puisqu’ils vivent généralement en troupeaux, se déplaçant et se nourrissant ensemble.
Certaines pratiques d’élevage ne prennent pas en compte les besoins naturels des animaux. Par exemple, l'isolement du veau dans les élevages pose un problème majeur puisque les veaux ont besoin d’interagir avec leurs congénères pour se développer. Pourtant, ils peuvent être élevés dans des cases individuelles jusqu’à l’âge de 8 semaines, provoquant un fort stress et un affaiblissement de leur système immunitaire.
En savoir sur les impacts de la production laitière sur les animaux d’élevage.
Grippe aviaire / Influenza aviaire : l’Influenza aviaire, est une maladie infectieuse virale qui affectant les oiseaux. On parle de “grippe aviaire” lorsqu’un virus influenza A d'origine aviaire infecte l'humain.
Alors qu’elle circule naturellement chez les oiseaux sauvages sous une forme peu pathogène, le taux de mortalité est très élevé chez les animaux d’élevage tels que les poulets, oies et canards. En effet, les élevages industriels entassent une forte densité d’oiseaux dans des bâtiments fermés, permettant à la maladie de se propager très rapidement et ainsi d’augmenter le risque d’apparition de nouvelles mutations du virus.
Le virus H5N1 a pour particularité de pouvoir franchir la barrière des espèces. Il peut ainsi se transmettre aux mammifères et être parfois mortel pour les humains. On parle dans ce cas de grippe aviaire. Ce virus a été repéré pour la première fois chez l’humain en 1997 à Hong Kong ayant amené à 18 contaminations dont 6 mortelles. De nouveaux épisodes d’épidémie ont eu lieu par la suite en 2003-2004 à Hong Kong, au Vietnam, en Indonésie et en Egypte ayant provoqué 450 morts.
En France, des oiseaux ont été contaminés par le virus H5N1 pour la première fois en 2006. Le système d’alerte est particulièrement drastique : l’abattage est systématique. Ainsi, des millions d’animaux sont abattus chaque année pour limiter la propagation. Jusqu'alors, aucun cas humain n'a été détecté en France.
En 2022, les pouvoirs publics avaient demandé aux éleveurs de laisser leurs animaux mourir de faim et de soif en les enfermant dans leurs bâtiments et en arrêtant la ventilation.
Pour réduire la propagation du virus, il faut en réalité « désintensifier » les élevages et limiter les flux d’animaux. CIWF dénonce ainsi ce système à bout de souffle et propose un plan d’action en trois points :
- Une vaccination massive des cheptels.
- Une restructuration radicale de l'industrie avicole, afin d'adopter des troupeaux plus petits avec des densités d'élevage plus faibles et des races plus robustes, et d'éviter les regroupements d'élevages de volailles.
- Un changement des méthodes d’élevage des porcs (les porcs d'élevage intensif pouvant servir de "récipients de mélange" pour créer de nouveaux virus porcins, aviaires et humains).
En savoir plus sur les liens entre pandémies et élevage intensif.