La loupe

C

C - Les mots qui commencent par la lettre C

Cage : constitue l'une des pires pratiques d’élevage et l’un des principaux instruments de l’élevage industriel.

Les cages confinent et restreignent les animaux, elles entravent une grande partie de leurs besoins naturels les plus essentiels et montrent une face inacceptable de notre société.

Malgré les problèmes évidents de cette pratique cruelle et dépassée, malgré les nombreux rapports scientifiques (notamment de l'EFSA) attestant que les cages sont inadaptées et imposent aux animaux des conditions de vie insoutenables, plus de 300 millions d’animaux d’élevage y sont concernés, chaque année en Europe : poules pondeuses, truies, lapins, cailles, canards, oies et "cases" individuelles pour les veaux. 

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En Europe, 92% des lapins sont élevés dans des cages métalliques nues, soit 110 millions de lapins, et en France, ce sont même 97% des lapins ! Chaque lapin a un espace de vie inférieur à la taille d'une feuille A4. Leurs mouvements sont donc extrêmement restreints, ils ne peuvent même pas adopter de nombreuses postures normales, comme s'allonger de tout leur
long ou se tenir debout les oreilles dressées. Ils ne peuvent pratiquement pas se mouvoir, d’où des os souvent fragilisés, tandis que le sol grillagé provoque souvent des blessures douloureuses aux pattes, d’ailleurs cause fréquente de réforme de lapines reproductrices. 

CIWF a réalisé un rapport complet, établissant des états des lieux pour chaque espèce concernée : le nombre d'animaux élevés en cages chaque année dans chaque pays européen (et la part que cela représente sur l'ensemble des animaux), les problématiques associées à ces conditions d'élevage inacceptables, les raisons pour lesquelles l’UE doit cesser de mettre en cage les animaux d’élevage mais aussi comment y parvenir. Ce rapport est mis à jour régulièrement.  

Mettre fin à l'élevage en cage est l'un des combats phare de CIWF depuis plusieurs décennies maintenant et il y a eu quelques avancées (aménagements des cages...). Mais nous n'avons jamais été aussi près de la victoire ultime : l'interdiction totale de l'élevage en cages en Europe. 

Le 30 juin 2021, suite au succès inédit de l'initiative citoyenne européenne (ICE) "Pour une nouvelle ère sans cage" initiée et coordonnée par CIWF, soutenue par une coalition de 170 ONG et signée par 1,4 million de citoyens, la Commission s'est clairement engagée à présenter des propositions législatives visant à interdire l'élevage en cage dans l'UE avant la fin de l'année 2023. 

A l'automne 2023, la Commission était sur le point de publier ses propositions législatives concernant l'interdiction de l’élevage en cage quand la présidente Ursula von der Leyen a, semble-t-il, cédé à la pression du lobby agricole pour mettre en suspens cette interdiction. Son discours sur l'état de l'Union européenne a même repris les termes d'une lettre qui lui avait été adressée à l'époque par la fédération agricole Copa Cogeca.

Cette décision a été prise en dépit des préparatifs, des évaluations et des consultations déjà effectués par les fonctionnaires de la Commission et des propositions prévoyant un soutien financier important pour aider les éleveurs dans cette phase de transition hors-cage. 

Ainsi, le 18 mars 2024, le comité des citoyens de l'Initiative Citoyenne Européenne (ICE) a engagé une action en justice contre la Commission européenne, qui n'a pas respecté son engagement d'interdire l'élevage en cage. La plainte a été déposée auprès de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Si le Comité obtient gain de cause, la Commission sera contrainte par la Cour de Justice de publier ses propositions d'interdiction de l'élevage en cage dans un délai clair et raisonnable.

Caillebotis : type de sol qui a la particularité d’être ajouré, il s’agit d’une alternance de sol « plein » et de « vide » permettant l’évacuation des matières fécales et des urines des animaux pour qu’ils restent dans un environnement le plus propre possible. Les matières passent au travers du plancher d’élevage et se retrouvent dans des fosses, situées sous le lieu de vie des animaux d’élevage, en partie basse du bâtiment.

Les liquides collectés sont appelés « lisier », car il s’agit de déjections des animaux qui ne sont pas mélangées avec de la litière.

Caudectomie : coupe des queues. C'est une pratique réalisée sur plus de 90 % des porcs européens, bien que sa pratique routinière ne soit pas autorisée par la législation depuis 1994.

Elle est réalisée dans le but de prévenir la caudophagie, un trouble du comportement conduisant les cochons à mordre la queue de leurs congénères jusqu’au sang.

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En effet, en Europe comme en France, plus de 90% des cochons sont élevés en systèmes intensifs : enfermés dans des bâtiments surpeuplés sans jamais sortir, sans litière adaptée. Face à l’ennui, à la promiscuité et au confinement, ces animaux sensibles et particulièrement intelligents, entravés dans leur comportement naturel de fouille et d'exploration de leurs environnements, développent des troubles du comportement : ils redirigent leurs comportements sur les équipements de l'enclos et sur leurs congénères et en viennent notamment à leur mordre la queue pour s'occuper. De meilleures conditions d’élevage permettraient d’éviter ces morsures.

Pour éviter ces morsures, on coupe la queue des porcelets, quelques jours après leur naissance, et sans aucune anesthésie.

Il est prouvé scientifiquement que la coupe de la queue, réalisée à vif, provoque une douleur intense. Les porcelets l’expriment clairement par des cris très aigus, une tendance à la prostration et à l’isolement, une baisse d’appétit, des démonstrations d’agressivité. Cette pratique, extrêmement stressante, provoque également chez eux des modifications du comportement habituel couplées à une augmentation dans le sang de la concentration des hormones du stress et une accélération du rythme cardiaque.

La caudectomie est effectuée soit avec des pinces coupantes latérales soit avec des pinces cautérisantes chauffées au gaz.

Elle constitue un grave problème de bien-être, car elle provoque des blessures et aboutit à des enflures, des infections de la colonne vertébrale et, à terme, des abcès pulmonaires ou des septicémies.

La caudectomie n’élimine pas entièrement les risques de caudophagie.

 

Caudophagie : comportement de mordillage de la queue entre congénères chez les porcs. Ce comportement survient en élevage intensif lorsque les animaux sont élevés dans des milieux dépourvus d’enrichissements du milieu de vie, sur caillebotis.

Les animaux sont frustrés de ne pas pouvoir exprimer leurs comportements naturels (exploration de leur environnement, fouille du sol…), redirigent leurs comportements exploratoires sur leurs congénères en mordillant les queues. Pour lutter contre ce phénomène de cannibalisme, les éleveurs pratiquent la caudectomie.

Castration : destruction des organes reproducteurs d’un animal mâle. Dans le cadre des animaux d’élevage, elle est souvent réalisée sur des espèces comme les porcs, les bovins, les ovins et les chevaux.

Cette pratique est couramment utilisée dans l’élevage pour diverses raisons. Par exemple, dans l’élevage de porc, la castration est pratiquée dans le but d’éviter l’odeur « de verrat » de la viande, odeur ou goût indésirable du porc qui provient des substances chimiques produites par les mâles. Bien que cette odeur ne se développe que chez un faible pourcentage de mâles non castrés (environ 3 à 5%) en France, on castre la quasi-totalité des porcs. La castration peut aussi avoir pour objectif de mettre fin à l'agressivité et à des comportements sexuels chez les mâles entiers, qui entraînent des blessures et mettent en danger les éleveurs.

Si en France, la castration à vif des porcelets est interdite depuis 2022, la prise en charge de la douleur lors de la castration imposée aux éleveurs est « en réalité relativement inefficace » et n’est pas suffisante. D'autre part, ces manipulations restent très stressantes pour l’animal.

Des alternatives à la castration existent et sont profitables aux éleveurs :

  • Une conduite et une alimentation visant à réduire l’odeur sexuelle et l’agressivité chez les mâles entiers
  • La détection des carcasses odorantes à l’abattoir
  • La sélection génétique contre l’odeur sexuelle
  • La semence sexée et l'élevage exclusif de femelles
  • La vaccination pour retarder la puberté

En savoir plus sur la castration des porcelets et ses alternatives.

Cheptel : ensemble des animaux d’une exploitation.

Au cours des dernières décennies, l’agriculture française a connu des transformations structurelles majeures, notamment à travers un phénomène de concentration des exploitations. Entre 1970 et 2020, le nombre d'exploitations agricoles en France métropolitaine a été divisé par quatre, passant de 1,58 million à 389 000. Pendant cette même période, la surface agricole utilisée (SAU) moyenne par exploitation est passée de 19 à 69 hectares. Ainsi, les terres agricoles se sont concentrées en un nombre de fermes de plus en plus réduit, mais dont la taille, y compris celle des cheptels, n’a cessé d’augmenter. 

Ce phénomène n’est pas sans conséquences :

  • Impacts sur le bien-être animal : la densité élevée d'animaux dans les élevages entraîne un stress accru pour les animaux mais aussi des comportements anormaux (comme l'agression ou l'automutilation) et un risque plus élevé de maladies.
  • Impacts sur la santé humaine : la concentration des animaux favorise la propagation rapide de maladies infectieuses, ce qui peut entraîner des épidémies.
  • Impacts sur l’environnement : les grandes exploitations génèrent une pression importante sur l'environnement, notamment sur le climat et la biodiversité.

Aux Pays-Bas, la question de la réduction des cheptels est au cœur des débats en raison de la crise de l'azote, qui est liée à la pollution de l'air et de l'eau par des émissions de nitrates et d'ammoniac, principalement générées par l'élevage intensif. En 2019, la Cour suprême des Pays-Bas a jugé que le gouvernement ne respectait pas ses engagements en matière de réduction des émissions d'azote, ce qui a conduit à la mise en place de nouvelles régulations. Parmi les mesures envisagées, le gouvernement a proposé des programmes pour réduire le nombre de têtes de bétail, offrir des compensations financières aux agriculteurs, et encourager des pratiques agricoles plus durables. Cela a engendré de vives protestations de la part des agriculteurs, qui estiment que ces décisions menacent la viabilité de leurs exploitations et risquent de conduire à des fermetures massives de fermes. 

En savoir plus sur l’élevage industriel

 

Claustration : condition d’élevage où les animaux sont confinés dans des espaces fermés ou restreints, comme des bâtiments, des enclos ou des cages, sans possibilité d'accès à l'extérieur. Ce système permet d'optimiser l’utilisation de l’espace et d’accélérer la production. Il est couramment utilisé dans l'élevage intensif.

La claustration est l'une des trois grandes composantes de l'élevage intensif avec la densité et la génétique.

Toutefois, ces conditions entraînent des conséquences négatives sur le bien-être des animaux, car elles empêchent l'expression de leurs comportements naturels. La claustration peut entraîner des souffrances physiques et psychologiques dues à la promiscuité, à l'absence de stimulation et à la restriction de leurs mouvements. Cela peut provoquer des troubles comportementaux tels que l'agressivité, l'anxiété, l'automutilation ou des stéréotypies, comme la répétition de gestes anormaux, tels que le fait de tourner en rond.

De plus, la concentration d'animaux dans des espaces clos peut provoquer des problèmes de santé publique puisque la propagation de maladies est facilitée dans ce type d’environnements. 

En savoir plus sur les conditions de vie des animaux au sein des élevages intensifs.

Clonage : création d'un clone, c'est-à-dire un organisme qui possède le même patrimoine génétique que l'animal d'origine.

L'objectif du clonage des animaux de ferme est de produire des répliques des animaux ayant la plus grande valeur économique, par exemple les porcs qui engraissent le plus vite ou les vaches laitières les plus productives.

Cependant, le processus de clonage suppose d’utiliser des animaux sélectionnés en fonction de rendements et de vitesses de croissance si élevés qu’ils sont exposés à de graves problèmes de santé.

Ainsi, le clonage provoque des souffrances pour les animaux clonés, ainsi que pour les mères qui les portent jusqu’à la naissance. En effet, un embryon cloné doit être implanté dans une mère porteuse. Les gestations des clones sont souvent difficiles et les embryons clonés ont tendance à être de grande taille, ce qui entraîne des naissances douloureuses avec un fort taux de césariennes.

De nombreux clones meurent pendant la gestation ou à la naissance. Parmi ceux qui y survivent, une proportion importante meurt dans les premiers jours ou premières semaines de la vie en raison de problèmes de santé : cœur, foie, insuffisance rénale, problèmes respiratoires et déficits immunitaires. La recherche montre également que de nombreux animaux de ferme clonés naissent avec des organes déformés.

En savoir plus sur le clonage, l’état de la législation européenne et les actions de CIWF à ce propos

Cochon : animal sociable, connu pour son intelligence et sa curiosité, des traits souvent comparés à ceux du chien. Le cochon a donc besoin d'un environnement riche et stimulant pour s’épanouir. Il aime fouiller le sol pendant des heures en quête de nourriture.

Le cochon est principalement élevé pour sa viande et 95 % des cochons proviennent de l'élevage intensif. Ils y vivent dans des conditions qui ne leur permettent pas d’exprimer leurs comportements naturels et sont sujets à des mutilations :

  • Environnement appauvri : les porcs sont élevés à l'intérieur, souvent dans des bâtiments surpeuplés, sur du béton nu ou sur caillebotis intégral sans litière. Depuis 2003, le milieu de vie des cochons doit être enrichi par des matériaux permettant des activités de recherche et de manipulation : paille, foin, bois, sciure... Dans les faits, peu d'élevages se conforment à cette obligation ou bien optent pour des objets inadaptés. Par ennui et frustration, les porcs mordent les queues de leurs congénères ce qui peut parfois dégénérer en agressivité plus intense, pouvant conduire à des blessures graves, voire à la mort de certains animaux.
  • Coupe des queues : pour prévenir ces troubles du comportement qui se développent dans les élevages intensifs, les éleveurs coupent les queues des cochons. Cette pratique est non seulement illégale, mais elle est également cruelle.
  • Castration : la chair des porcs entiers est susceptible de dégager en cours de cuisson une odeur désagréable. Bien que cette odeur ne se développe que chez un faible pourcentage de mâles non castrés (3 à 5%), en France, on castre la quasi-totalité des porcs.
  • Les truies en cage : 12 millions de truies environ sont élevées dans l’UE. La majorité d’entre elles passent près de la moitié de l’année en cage, où il ne leur est même pas possible de se retourner.

Pourtant, un autre élevage est possible ! CIWF a rencontré deux éleveurs porcins très inspirants.

En savoir plus sur les conditions d’élevage des cochons.

Contention (dans le cadre de l’élevage) : dispositif permettant d’immobiliser un animal de manière contrôlée, afin de pouvoir le manipuler, le soigner ou le déplacer en toute sécurité.

Manipuler de grands animaux tels que les bovins d’élevage présente des risques tant pour l’éleveur que pour les animaux eux-mêmes. La contention est utilisée pour éviter que l'animal se blesse, prenne peur ou devienne agressif lorsqu'il est manipulé.

Il existe différents types de dispositifs de contention : cages, couloirs, parcs d’attente,… Ils peuvent être fixes ou mobiles.

Croissance rapide : les systèmes d’élevage intensifs exigent une croissance rapide, stimulée par la sélection génétique et une alimentation très concentrée. Cela expose les animaux à des risques de troubles physiologiques souvent douloureux, tels que les boiteries, les os fragiles ou fracturés, les infections et des défaillances d’organes. Par exemple, les poulets de chair élevés de manière industrielle grandissent si vite que 25 % d’entre eux souffrent de boiteries.

Dans certains pays, l’utilisation d’antibiotiques et d’autres traitements pour stimuler la croissance est fréquente. Bien que cette pratique soit interdite dans l’Union européenne, elle demeure légale dans certains pays, tels que les États-Unis.

En savoir plus sur les effets de la croissance rapide sur les poulets de chair.

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