Face aux enjeux environnementaux et au bien-être des poissons, il est essentiel de faire des choix éclairés. La surpêche menace de nombreuses espèces sauvages, tandis que l’élevage intensif impose aux poissons des conditions de vie souvent inadaptées. Voici quelques repères pour une consommation plus responsable.
En France, nous consommons en moyenne 33,7kg de produits aquatiques par an et par habitant, et seulement 2% de cette consommation est issue de la pisciculture française [1].
Les poissons d'élevage : des conditions de vie préoccupantes
L’élevage piscicole représente aujourd’hui plus de 57 % de la production mondiale de poissons destinés à la consommation (FAO, 2024). Pourtant, les conditions d’élevage posent de nombreux problèmes :
- Densités élevées et stress chronique : Les poissons d’élevage sont souvent maintenus dans des bassins ou cages en mer surpeuplés, limitant leur mobilité et favorisant l’agressivité et les blessures. Le manque d’espace peut aussi conduire à une mauvaise qualité de l’eau avec un manque d’oxygène.
- Qualité de l’eau dégradée : L’accumulation de déchets et le manque d’oxygène entraînent des maladies et des infections, nécessitant parfois un recours excessif aux antibiotiques.
- Jeûne pré-abattage prolongé : Avant l’abattage, les poissons peuvent être privés de nourriture pendant plusieurs jours, afin de vider leurs intestins avant abattage. Il s’agit d une pratique inutilement longue qui génère du stress et des souffrances.
- Méthodes d’abattage souvent inadaptées : L’asphyxie à l’air ou sur la glace, le gazage au dioxyde de carbone ou la coupe des branchies sans étourdissement sont des pratiques encore répandues, causant une souffrance intense.

Quels labels privilégier ?
Si vous consommez des poissons d’élevage, privilégiez :
- Le label biologique : Garantit une densité d’élevage plus faible, une alimentation issue de produits de la mer et de l’agriculture biologique, ainsi qu’un étourdissement avant abattage.
- Certaines certifications Label Rouge (notamment pour le saumon, la truite et le turbot), bien qu’elles n’apportent pas toutes les garanties nécessaires en matière de bien-être animal.
Pour en savoir plus vous pouvez consulter notre comparatif technique détaillé.
Les poissons sauvages : préserver les ressources et la biodiversité
La pêche industrielle exerce une pression considérable sur les écosystèmes marins, mettant en danger de nombreuses espèces. Voici quelques suggestions plus précises pour vous guider dans vos achats :
- Ne consommez pas d’espèces menacées : si vous achetez du poisson sauvage, sélectionnez les espèces qui ne sont pas menacées. Certaines populations de poissons sont surexploitées et en déclin. Nous recommandons de ne pas consommer : thon rouge, requin, poissons de grands fonds (flétan, grenadier, empereur).
- Limitez votre consommation de certaines espèces vulnérables : ces poissons subissent une pression importante et leurs stocks sont fragiles (bar, cabillaud, carrelet, crevette, églefin, espadon, limande, lotte, merlu, raie, saumon de l'Atlantique, sole, thon (albacore, germon, obèse)).
- Privilégiez les produits issus d’une pêche durable et locale : bar de ligne pêché sur la côte française et cabillaud de la mer d’Iroise, issu des pêcheries normandes et bretonnes respectant des quotas et des pratiques responsables.
- Diversifiez votre consommation : aujourd’hui, 90 % des poissons consommés dans le monde appartiennent à seulement 5 espèces (saumon, thon tropical, colin d’Alaska, crevette et cabillaud). Pourtant, des dizaines d’autres espèces sont disponibles et souvent issues de pêcheries locales plus durables. Pensez à explorer d’autres options.
[1] FranceAgriMer 2024 et CIPA (Comité Interprofessionnel Produits Aquaculture).