La loupe

Environ 250 millions de vaches laitières sont élevées chaque année dans le monde , dont 24 millions au sein de l’Union Européenne et 3,3 millions en France.

Les vaches laitières : des animaux sensibles

Les vaches laitières sont des animaux sociaux, intelligents et sensibles qui vivent en troupeaux et tissent des liens forts entre congénères. À l’état naturel, elles peuvent vivre jusqu’à 20 ans, mais dans les systèmes de production actuels, elles sont réformées (abattues) vers l’âge de 5,8 ans, après seulement deux à trois vêlages[1].

En France, on compte 3,3 millions de vaches laitières réparties dans 46 262 exploitations. Une ferme laitière française possède en moyenne 70 vaches[2]​. Pour produire du lait, une vache doit donner naissance à un veau chaque année. La production de lait dure environ 10 mois et les éleveurs pratiquent généralement une insémination artificielle au cours des trois mois suivant le vêlage.

Mais derrière cette production, les vaches subissent un rythme de vie intense et une séparation brutale avec leur veau.

Une absence de standards minimaux

Il n’existe pas de Directive européenne fixant des standards minimaux pour la protection des vaches laitières.

Contrairement aux poules pondeuses ou aux porcs, leur bien-être dépend uniquement de normes nationales ou privées.

Quelques cahiers des charges développent des systèmes d’évaluation du bien-être animal en élevage laitier basés sur le suivi d’indicateurs de performance clés et la définition d’objectifs, visant à améliorer les niveaux de boiteries, de mammites et l’état d’engraissement des animaux.

Les conditions d’élevage des vaches laitières

De multiples systèmes d’élevage en Europe

Il existe différents types d’élevages en Europe :

  • Des élevages en zéro-pâturage où les vaches n’ont jamais accès à un pâturage, qui tendent à augmenter ces dernières années. Le zéro pâturage représentait 8% des vaches laitières en 2010.
  • Des élevages avec un accès au pâturage limité (par exemple un accès durant le tarissement, la période durant laquelle les vaches ne produisent pas de lait).
  • Des élevages plus extensifs au pâturage, où les vaches passent une grande partie de l’année dehors.

En France, les stabulations libres sont majoritaires, c’est-à-dire qu’elles peuvent se déplacer librement dans un espace commun. Cependant, les stabulations dites « entravées », où les vaches sont attachées à un poste fixe, sont encore permises, notamment en hiver, dans les régions de montagne (pour des exploitations de moins de 50 vaches laitières).

 

Une productivité maximale 

Aujourd’hui, la plupart des vaches laitières appartiennent à la race Prim’Holstein, sélectionnée pour sa productivité exceptionnelle.

Les vaches laitières sont sujettes à un rythme intense de production : tandis qu’une vache allaitante (élevée pour sa viande) produirait naturellement environ 4 litres de lait par jour, une PrimHolstein peut produire en moyenne 30 litres de lait par jour. Dans certains troupeaux de Prim’Holstein des performances qui dépassent parfois les 12 000 litres de lait sur 10 mois.

Cette forte productivité peut générer des problèmes de santé chez l’individu tels que :

  • Des problèmes de boiterie c’est-à-dire des troubles locomoteurs.
  • Le développement de mammites qui sont des inflammations de la glande mammaire.

 

Les chiffres clés

CNIEL, 2024[3] :

  • La production moyenne d’une vache laitière en France est de 7 240 litres de lait par an.
  • En 2023, la collecte nationale de lait de vache atteignait 23,3 milliards de litres, dont 4,7 % en bio.
  • La France est le 2 pays producteur de lait en Europe, représentant 17 % de la collecte européenne, soit 22,7 milliards de litres en 2023.
  • 40 % du lait produit en France est exporté, dont 15 % en dehors de l’Europe.

 

Le développement de méga-élevages

En France, la majorité des exploitations laitières restent familiales, avec environ 70 vaches par ferme en 2023​.

Mais depuis quelques années, des méga-élevages apparaissent en France et en Europe, où les vaches ne se comptent plus par dizaines mais par centaines ou milliers.

Ce type d’élevage est néfaste pour l’environnement, le paysage, l’emploi, le respect de la ruralité, et bien sûr le bien-être animal. Du fait de la très grande population d’animaux, il est impossible dans ces élevages d’avoir un accès au pâturage et les vaches restent donc enfermées toute leur vie.

En savoir plus sur l’un de ces projets en Picardie : Le "projet des 1000 vaches".

Mega Dairy Feb 2010 Germany Animals Angels

Un élevage optimal

Les vaches laitières peuvent produire plus longtemps et avoir une meilleure qualité de vie dans des systèmes bien menés, basés sur un accès au pâturage durant la période de pousse de l’herbe.

Un programme de sélection basé sur un potentiel génétique pour un rendement laitier plus faible permet aussi d’avoir des vaches en meilleure santé.

Le sort des veaux laitiers

Pour que les vaches produisent du lait, elles doivent vêler (mettre bas) chaque année, dès l’âge de deux ans. Or, les veaux leur sont retirés dans les premières 24 heures, une séparation brutale qui provoque un stress important pour la mère comme pour son petit.

La mère peut meugler (cri de la vache) pour appeler son veau pendant plusieurs jours qui suivent leur séparation.

Que deviennent les veaux ?

  • Les femelles rejoignent pour la plupart le troupeau laitier, pour le renouvellement.
  • Les mâles sont destinés à la filière viande. Ils sont soit engraissés en France, soit exportés vers d’autres pays.

Ces veaux laitiers sont ensuite élevés pour le marché de la viande de veau, généralement dans des systèmes intensifs, sans accès extérieur.

Ces conditions causent du stress aux jeunes veaux, ayant un impact sur leur système immunitaire, qui est ainsi affaibli. De cette manière, ils sont plus vulnérables aux infections et maladies. De plus, leur alimentation n'est pas adaptée et manque de fibres et de fer. Les veaux sont volontairement anémiés pour obtenir une viande blanche, couleur à laquelle les consommateurs sont habitués.

Les veaux peuvent être élevés dans des cases individuelles jusqu’à l’âge de 8 semaines d’après la réglementation (1 semaine maximum pour l’élevage biologique).

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Et en bio ?

Lélevage biologique (Régulation de la Commission 889/2008 EC) impose des conditios plus strictes :

  • Accès obligatoire au pâturage durant la période de pousse de l’herbe
  • 60% (en matière sèche) de la ration des vaches est constituée de fourrages (frais, séché, ou ensilage)
  • Surface minimum par vache : 6m² à l’intérieur et 4,5m² à l’extérieur, avec au maximum 2 vaches/ha
  • Interdiction des cases individuelles pour les veaux dès la deuxième semaine (Après 7 jours).

Cependant, seulement 4,7 % du lait collecté en France était issu de l’agriculture biologique en 2023.

 

[1] Web-agri, À l’échelle nationale, une vache laitière vivrait en moyenne 70,5 mois (presque 6 ans) et ferait près de 3 lactations dans sa carrière (2,95 exactement).

[2] CNIEL, l’économie laitière en chiffres – édition 2024. 

[3] CNIEL, 2024 : Les Chiffres clés de la filière laitière.

Globe

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