Aujourd'hui, à l'occasion de la World Octopus Day (Journée mondiale de la pieuvre), CIWF a publié une nouvelle étude révélant que les gouvernements du monde entier ont utilisés des millions provenant de l'argent des contribuables dans des projets de recherches et de développement d'élevage de pieuvres, et que la grande majorité de ces fonds ont été dépensés par l'Espagne (environ 9,7 millions €).
En réaction, CIWF et plus de 90 ONG et scientifiques - dont Bloom, L214, LFDA, Sea Shepherd France, Welfarm - se sont unis pour adresser une lettre conjointe au Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, et les ministères espagnols concernés afin de les exhorter à cesser de financer l'élevage de pieuvres et à prendre des mesures pour légiférer en vue d'interdire cette activité.
Nous invitons également les citoyens du monde entier à interpeller le gouvernement espagnol aujourd'hui !
Des millions de fonds européens pour soutenir l'élevage de pieuvres
Notre étude montre également que l'Espagne a dépensé environ 3,6 millions d'euros de ce montant en utilisant des fonds de l'UE, soit en financement direct, soit dans le cadre de prêts destinés à soutenir des entreprises privées. En outre, l'Italie a dépensé plus d'un quart de million d'euros pour des projets d'élevage de pieuvres.
En dehors de l'UE, le Chili a dépensé environ 2,4 millions d'euros, la Nouvelle-Zélande plus d'un demi-million d'euros et l'Australie 324 000 euros, tandis que le Mexique a reçu 89 000 euros du programme de développement des Nations unies pour le développement des fermes d'élevage de pieuvres.
Notre étude révèle toutefois qu'il pourrait s'agir de la partie émergée de l'iceberg, car les informations sur le financement public des projets ne sont souvent pas librement accessibles, ce qui indique que les montants réels pourraient être bien plus élevés et qu'il est nécessaire d'accroître la transparence des dépenses publiques afin que les gouvernements puissent être tenus responsables.
Un sondage que nous avons réalisé cette année en collaboration avec Eurogroup for Animals a montré que près de 8 personnes sur 10 (79 %) interrogées dans neuf pays de l'UE pensent que lorsque l'argent public est utilisé pour financer l'élevage d'animaux aquatiques, cet argent ne devrait soutenir que les élevages qui sont durables. En Espagne, 83 % des personnes interrogées sont de cet avis.
Un acteur hollywoodien s'associe à notre campagne
Alan Cumming, acteur hollywoodien de renom et animateur de la série The Traitors (États-Unis), a exprimé son soutien à la campagne visant à mettre un terme au financement de l'élevage de pieuvres par les gouvernements.
Il a déclaré :
Il est choquant que des gouvernements du monde entier consacrent des fonds publics à la recherche pour développer une activité aussi cruelle et nuisible à l'environnement que l'élevage de pieuvres. Il faut y mettre un terme. Les pieuvres sont des animaux sauvages très intelligents et naturellement solitaires, qui ne sont pas adaptés à la promiscuité des fermes industrielles. Ce confinement peut entraîner un stress important, de l'agressivité et même du cannibalisme. Il n'est pas non plus durable, car les pieuvres devraient être nourries de poissons sauvages capturés en captivité, une pratique qui contribuerait à la surpêche et à l'insécurité alimentaire dans des communautés déjà vulnérables du monde entier.
Un rassemblement devant le Congrès à Madrid
Samedi dernier (5 octobre), CIWF et huit ONG de protection des animaux et de l'environnement, dont Eurogroup for Animals et Greenpeace, se sont rassemblées devant le Congrès espagnol pour demander l'arrêt du projet d'ouvrir la première ferme d'élevage de pieuvres au monde, prévue dans les Iles Canaries. Des députés européens ainsi que notre conseillère principale pour les sciences et les politiques de l'UE, biologiste marin, le Dr Elena Lara se sont exprimés à cette occasion.
Le Dr Lara a déclaré:
En cette Journée mondiale du poulpe, nous demandons instamment au gouvernement espagnol et aux autres gouvernements du monde entier de faire ce qu'il faut et de cesser de financer l'élevage de poulpes. Les gens seront probablement outrés de voir que leurs impôts durement gagnés sont dépensés pour enfermer ces créatures fascinantes et intelligentes dans des fermes industrielles, une pratique qui nuit également à l'environnement.
Nos recherches révèlent également un manque de transparence qui rend difficile la détermination du montant de l'argent public consacré à cette pratique cruelle. Les gouvernements devraient être plus ouverts et plus responsables. Au lieu de financer des activités préjudiciables, ils devraient mettre fin à l'élevage industriel et ne financer que des pratiques durables qui profitent aux animaux, aux hommes et à notre planète.
CIWF milite et sensibilise depuis 2021 le monde entier à la menace que représente l'élevage de pieuvres, date à laquelle nous avons publié notre rapport intitulé Octopus Farming : A Recipe for Disaster (Elevage de pieuvres : un désastre annoncé), qui explique pourquoi ces animaux sauvages sensibles sont totalement inadaptés à l'élevage.
Plus récemment, en collaboration avec Eurogroup for Animals, CIWF a publié un rapport sur les risques environnementaux de l'élevage de pieuvres, qui souligne les fortes préoccupations en matière de bien-être animal et d'environnement concernant le projet de ferme dans les Iles Canaries, où l'entreprise espagnole de produits de la mer Nueva Pescanova prévoit d'élever environ un million de pieuvres chaque année pour l'alimentation.
L'élevage de pieuvres a déjà été interdit dans les États de Washington et de Californie, et un projet de loi bipartisan a été présenté au Congrès américain en vue d'interdire l'élevage commercial de pieuvres dans l'ensemble du pays.
Nous demandons aux gouvernements de cesser tout investissement dans des projets d'élevage de pieuvres et les exhortons à interdire leur élevage incluant les importations.