Les citoyens de l'UE interrogés sur le bien-être des poissons d'élevage
Nous nous sommes associés à Eurogroup for Animals pour réaliser une étude*, menée par Sapience, auprès de plus de 9 000 personnes en Allemagne, en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, en Pologne, en Suède, aux Pays-Bas et en République tchèque. Nous voulions connaître l'attitude du public à l'égard du poisson et de sa consommation, ainsi que sa connaissance des pratiques d'élevage des poissons.
Les résultats de notre sondage, publiés aujourd'hui, montrent que 94 % de citoyens français estiment que le bien-être des poissons devrait être protégé dans la même mesure, voire davantage, que celui des autres animaux d'élevage ( et 91 % des personnes interrogées dans les neuf pays de l'Union européenne).
(*Version intégrale de l'étude accessible en anglais uniquement)
Souffrance massive des poissons
Les poissons sont des êtres sensibles, capables de ressentir le plaisir et la douleur. Malgré cela, jusqu'à un milliard d'entre eux sont élevés chaque année dans l'Union européenne sans qu'aucune disposition légale n'impose de répondre à leurs besoins spécifiques en matière de bien-être.
La surpopulation les rend plus vulnérables aux maladies et au stress, aux agressions et aux blessures physiques, et la privation de nourriture est monnaie courante. Dans l'Union européenne, les poissons sont souvent tués de manière inhumaine et nombre d'entre eux subissent une mort lente et douloureuse par asphyxie, voire en étant éviscérés vivants.
Les citoyens européens veulent du changement
Les résultats de ce sondage ont été clairs dans les neuf pays : les citoyens de l'UE veulent du changement.
- Nombreux sont les citoyens de l'UE qui ignorent les méthodes d'élevage de poissons les plus courantes et leurs conséquences, et les Français davantage encore ! 31% des Français savent que les poissons sont dans l’incapacité d’y exprimer leurs comportements naturels versus 42% en moyenne au sein de l’UE. Ou encore seuls 30% des Français savent que les antibiotiques (administrés pour pallier ces conditions d’élevage inadaptées) le sont de façon commune versus 40% des citoyens de l’UE.
- Pourtant, les citoyens de l’UE, et les Français de façon plus marquée encore, savent que les poissons peuvent ressentir des émotions négatives, comme la peur par exemple (72% des Français). 71% des citoyens de l’UE savent les poissons peuvent ressentir de la douleur.
- Ainsi, les citoyens de l’UE attendent de meilleures pratiques en élevage. 78% des Français ont déclaré par exemple que l'étourdissement avant l’abattage devrait être une obligation légale, et ce sont 70% des citoyens de l’UE.
Lorsqu'il s'agit d'acheter des produits à base de poisson, la quasi-totalité des Français (94%) a déclaré vouloir acheter du poisson élevé dans de meilleures conditions, et 80% ont déclaré vouloir que les produits à base de poisson comportent un étiquetage clair sur le bien-être, reflétant la manière dont le poisson a été élevé.
Une législation est nécessaire
En réponse à ce soutien important, nous envoyons aujourd'hui une lettre aux commissaires européens chargés de la Pêche et des Océans et de la Santé et du Bien-être animal, pour leur demander d'adopter des dispositions sur le bien-être des poissons d'élevage spécifiques à chaque espèce, dans le cadre de la révision des législations sur le bien-être animal qu'ils ont promis de publier d'ici la fin de 2023, mais qui n'a pas encore été réalisée.
Cette démarche est soutenue par quatre personnes sur cinq interrogées dans les neuf pays de l'UE, qui soutiennent une législation exigeant l'utilisation des meilleures pratiques et des dernières connaissances scientifiques pour répondre aux besoins des animaux aquatiques d'élevage en matière de bien-être.
Yvan Savy, directeur de CIWF France a déclaré :
Notre nouvelle étude montre que l'écrasante majorité des citoyens européens interrogés se soucient du bien-être des poissons d'élevage. Cependant, nombreux sont ceux qui ne sont pas conscients de la cruauté qui leur est infligée lors de l'élevage et de l'abattage et nombreux sont ceux qui ignorent que cette souffrance résulte d’un manque de protection juridique. Les poissons, comme les animaux terrestres, sont des êtres sensibles qui ont besoin de lois pour minimiser leurs souffrances. Nous demandons à la Commission européenne de répondre aux préoccupations des citoyens et d'introduire des lois spécifiques aux espèces de poissons.