Dialogue stratégique de l'UE : consensus encourageant sur la fin des cages !

Le rapport, publié aujourd'hui par la Commission européenne, fait suite à sept mois de consultations avec 29 représentants issus du secteur agroalimentaire européen, de la société civile et du monde scientifique et universitaire, afin de dégager un consensus sur des recommandations concernant la voie à suivre pour l'agriculture de l'UE. Les préoccupations en matière de protection des animaux d’élevage étaient représentées par Eurogroup for Animals, dont CIWF est membre.

Annoncé dans le discours sur l'état de l'Union en septembre 2023 et lancé en janvier 2024, le dialogue stratégique a rassemblé ce large éventail de parties prenantes pour parvenir à un accord sur la manière dont l'UE devrait passer à une agriculture plus durable et plus humaine.

Et voici des points clés qui ont été convenus et publiés aujourd’hui :

• La transition vers des systèmes agroalimentaires durables doit donner la priorité à des normes élevées en matière de bien-être animal, qui doivent être soutenues par des fonds publics.
• Les propositions relatives à l'interdiction des cages et à la révision de la législation européenne sur le bien-être animal devraient être publiées d'ici 2026.
• L'élevage en cage devrait être progressivement supprimé et les éleveurs devraient être pleinement indemnisés.
• La nécessité d'une cohérence entre le bien-être animal et les préoccupations commerciales
• La nécessité d'un système paneuropéen complet d'étiquetage du bien-être animal pour tous les produits carnés et laitiers de l'UE afin que les consommateurs puissent jouer leur rôle dans l'amélioration du bien-être animal.
• Les innovations technologiques axées sur la durabilité devraient faire l'objet d'une réglementation plus rapide, ce qui devrait permettre d'approuver sans entrave les protéines alternatives innovantes.
• Un plan d'action européen pour les aliments d'origine végétale afin de garantir que des aliments durables et sains soient largement disponibles, accessibles et abordables, tout en rééquilibrant la consommation de protéines d'origine animale et végétale et en privilégiant ces dernières.

En réponse à l'initiative citoyenne européenne « Nouvelle ère sans cage », signée par plus de 1,4 million de citoyens européens et menée par CIWF, la Commission européenne s'est engagée clairement et de manière juridiquement contraignante en 2021 à présenter des propositions législatives visant à mettre fin à l'élevage en cage d'ici à la fin de 2023.

Pourtant, cet engagement semble avoir été mis de côté en novembre 2023 lorsque, à la consternation des militants et des citoyens de l'UE, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé le plan du dialogue stratégique au lieu de publier les propositions.

Environ 300 millions de porcs, de poules pondeuses, de veaux, d'oies, de canards et de cailles sont encore enfermés dans des cages chaque année en Europe.  Les truies sont forcées d'allaiter leurs porcelets à travers les barreaux de cages si étroites qu’elles ne peuvent se retourner, les lapins et les cailles passent toute leur vie dans des cages stériles, et les canards et les oies sont mis en cage pour être gavés afin de produire du foie gras.

La Commission prévoit d'élaborer sa propre vision de l'agriculture et de l'alimentation dans les 100 prochains jours, en indiquant comment elle entend faire progresser les recommandations du dialogue stratégique.

Yvan Savy, directeur de CIWF France, a déclaré :

Il est extrêmement encourageant de constater que toutes les parties prenantes sont parvenues à un consensus sur la nécessaire transition vers une agriculture européenne plus durable et plus respectueuse du bien-être des animaux. Nous demandons maintenant à la Commission européenne de saisir l'occasion et d'inclure des calendriers clairs dans sa « Vision pour l'agriculture et l'alimentation » afin de mettre en œuvre les actions convenues le plus rapidement possible. Chaque année, 300 millions d'animaux d'élevage souffrent encore dans des cages. La fin des cages, soutenue par la quasi-totalité des citoyens de l'UE (89%*) ainsi que par le monde scientifique et par de grandes entreprises de l’agroalimentaire, est inéluctable et imminente. La question n’est plus quand aura-t-elle lieu, mais comment l’accompagner au mieux.