Le Business Benchmark on Farm Animal Welfare 2023 (BBFAW), classement annuel international des leaders de l’agroalimentaire sur leurs engagements et leurs performances en matière de bien-être animal, vient d’être publié. Le référentiel introduit une nouvelle base de référence pour l'amélioration du bien-être des animaux pour les 150 leaders mondiaux de l'agroalimentaire évalués et place ainsi la barre plus haut en ce qui concerne les critères de bien-être animal.
L’outil a comparé 150 entreprises représentant plus de 4,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires, parmi les secteurs de la production, de la transformation, de la restauration et de la distribution. 13 entreprises françaises sont intégrées dans le benchmark chaque année :
Cette année, le Benchmark a renforcé ses critères d’évaluation et a mis l’accent sur les indicateurs de performance (désormais 55% du poids dans la note finale), permettant de mesurer les bénéfices réels des politiques des entreprises pour les animaux. L’outil a également intégré une nouvelle section dédiée à la réduction de la dépendance aux produits d’origine animale et à la diversification protéique.
Ces évolutions ont eu des conséquences sur les notations, la majorité des entreprises ayant perdu un ou plusieurs niveaux dans le classement par rapport à l’édition 2021 :
- Danone est descendue au niveau 3
- Les Mousquetaires et Carrefour sont descendues au niveau 4
- Auchan, Cooperl, E.Leclerc, Elior, Groupe Casino, Sodexo, Système U et Terrena sont descendues au niveau 5
- LDC est restée au niveau 4
- Seule Lactalis est montée d’un niveau et se situe désormais au niveau 4 du classement
Les entreprises en tête du classement (niveau 2) sont Marks & Spencer, Premier Foods et Waitrose. Aucune entreprise n’a atteint le premier niveau cette année.
DES PROGRÈS ENCOURAGEANTS…
Malgré le nouveau cadre d’évaluation, les résultats 2023 sont encourageants :
- 95% des entreprises reconnaissent désormais le bien-être des animaux d’élevage comme un enjeu commercial essentiel (contre 89% en 2021)
- Danone se hisse au niveau 3 du classement, et obtient la note C sur le score d’impact (score classant les entreprises de A à F sur les questions relatives à leur performance), restant ainsi l’entreprise française la mieux notée dans BBFAW
- Le niveau d’ambition est généralement élevé en ce qui concerne les oeufs hors-cage, 73% des 141 entreprises achetant ou produisant des œufs étant engagées sur le sujet
- 25 % des entreprises reconnaissent la nécessité de réduire la dépendance aux produits d'origine animale, 21 d'entre elles ayant publié des objectifs de réduction (exemple de Sodexo) ou de diversification protéique (exemple de Carrefour) accompagnés d'un calendrier
… Mais encore beaucoup à faire
- La mise en oeuvre reste lente : 93% des entreprises sont toujours en retard sur la performance (scores d’impact E et F), et aucune n’entreprise n’a atteint un score d’impact A ou B.
- Elevage en cage :
- Si une grande partie des entreprises s’est engagée à arrêter les cages pour les poules pondeuses, rares sont celles qui agissent en faveur des lapins, des truies, des canards ou des veaux.
- Seulement 9% des 137 entreprises achetant ou produisant du porc ont pris l’engagement de mettre fin aux cases individuelles de gestation et aux cages de mise-bas pour les truies. Danone est la seule entreprise française engagée sur le sujet.
- Mutilations : La majorité des entreprises (52%) n’a pas pris de mesure pour arrêter les mutilations en routine, telles que la caudectomie chez les porcs.
- Transport d’animaux vivants : Seulement 27% des entreprises évaluées rapportent que le transport d’animaux vivants est encadré dans leur politique (4 heures maximum pour les volailles et lapins, 8 heures pour les autres espèces terrestres).