Notre nouveau rapport révèle l'étendue des souffrances endurées par environ 44 millions d'animaux d'élevage au cours de leurs voyages à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE.
Un rapport choquant
Aujourd'hui (28 novembre), en collaboration avec Eurogroup for Animals, nous avons publié un nouveau rapport choquant sur le transport longues distances des animaux vivants, intitulé "A data dump of suffering : the EU's long-distance trade in farm animals exposed". Ce rapport révèle les souffrances endurées par environ 44 millions d'animaux d'élevage au cours d'horribles voyages pouvant durer jusqu'à trois semaines.
Le rapport analyse des données inédites de l'UE et dénonce les insuffisances et les erreurs des registres officiels, qui sous-estiment l'horreur réelle de ce commerce à longue distance.
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- Chaque année, 370 000 veaux non sevrés, dont certains n'ont que deux semaines, sont séparés de leur mère et soumis à des privations au cours de longs voyages. En outre, 300 000 agneaux non sevrés subissent chaque année de longs trajets sans recevoir d'aliments adéquats.
- Des milliers d'ovins et de bovins sont exportés vers des destinations telles que le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan, l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Géorgie, où les voyages peuvent durer jusqu'à trois semaines.
- Des millions de bovins et d'ovins subissent des voyages maritimes longs et éprouvants vers le Moyen-Orient et l'Afrique pour y être abattus ou engraissés, souvent sur des navires en mauvais état, ce qui entraîne un stress thermique, des gaz nocifs, un stress dû aux mouvements et la famine.
- En 2022, l'UE a exporté environ 30 000 génisses gestantes vers l'Asie centrale et occidentale, où les trajets peuvent atteindre 6 000 km et durer jusqu'à trois semaines.
- On estime que 54 000 tonnes de poissons vivants, représentant des dizaines de millions d'animaux individuels, ont été transportées entre les États membres de l'UE en 2019, avec une routine de famine, de surpeuplement et de blessures physiques .
Des registres inadéquats
Le rapport révèle que les registres de voyage de l'UE sont incomplets, souvent inexacts et sous-estiment largement la longueur et la durée de nombreux voyages.
Environ 60 % des voyages sont enregistrés comme commençant dans des centres de rassemblement, alors que les animaux peuvent avoir été transportés pendant des heures sans documentation.
Ce communiqué intervient quelques jours avant la publication, prévue le 6 décembre, de la proposition de la Commission européenne sur le transport des animaux. Cependant, la Commission n'a pas publié les autres propositions qu'elle s'était engagée à présenter dans le cadre d'une révision plus complète de la législation sur le bien-être animal, notamment l'interdiction de l'élevage en cage, qui était attendue pour septembre 2023.
Il est temps de mettre fin à ce commerce cruel
Nous demandons à l'UE d'interdire l'exportation d'animaux vivants de l'UE vers les pays tiers et de passer à un commerce de viande et de carcasses uniquement, et d'introduire des règles plus strictes pour protéger le bien-être des animaux lors des voyages au sein de l'UE.
Cet appel à une plus grande protection du bien-être des animaux d'élevage pendant le transport est soutenu par la majorité des citoyens européens.
L'Eurobaromètre spécial 2023 a révélé que huit Européens sur dix pensent que la durée du voyage pour le transport commercial d'animaux vivants à l'intérieur ou au départ de l'UE devrait être limitée et une écrasante majorité de neuf personnes sur dix pensent qu'il est important de protéger le bien-être des animaux d'élevage.
L'ampleur des souffrances mises en évidence par cette enquête ne peut être ignorée - la Commission européenne doit proposer une réglementation plus ambitieuse.
Même si nous savions que des millions d'animaux subissaient des voyages cruels et inutiles au nom du profit, ce rapport montre que la situation est bien pire que ce que nous craignions. L'Union européenne doit s'attaquer à ce problème de toute urgence en interdisant l'exportation d'animaux d'élevage vivants vers des pays tiers et en introduisant de nouvelles règles strictes pour protéger leur bien-être pendant leur transport entre les États membres de l'Union européenne et à l'intérieur de ceux-ci.
Explique, Yvan Savy, Directeur de CIWF France
Nous demandons l'interdiction des exportations d'animaux vivants vers les pays non membres de l'UE. Le remplacement des exportations de viande et de carcasses ne profite qu'aux animaux, mais présente également d'énormes avantages économiques et environnementaux. De meilleures mesures pour protéger les animaux non sevrés et en gestation doivent être proposées, tandis que l'utilisation abusive des centres de rassemblement doit être traitée de toute urgence.
Déclare Reineke Hameleers, directrice générale d'Eurogroup for Animals.
(Rapport en anglais uniquement).