La divulgation des plans de l'UE sur le bien-être des animaux : une avancée à prendre avec des pincettes

Selon la publication bruxelloise Agra Facts, une refonte ambitieuse des lois européennes sur le bien-être animal est possible. Une analyse préliminaire rédigée par les fonctionnaires de la Commission européenne inclut la possibilité d'interdire l'élevage en cage en Europe et de minimiser la souffrance des animaux dans les fermes, y compris pendant le transport et l'abattage.

Credit: Philip Lymbery, © Compassion in World Farming

Une avancée à prendre avec des pincettes

Les fonctionnaires de l'UE ont évalué les répercussions économiques de la fin de l'utilisation des cages dans les élevages, notamment pour les poules pondeuses, les truies, les veaux, les canards, les oies et les cailles, les lapins, les poulets de chair. Ils ont également examiné le conditions de transport de animaux sur de longues distances, les douloureuses mutilations, les densités de peuplement dans les élevages et le condition d'abattage, y compris celui des poissons encore conscients et l'élimination des poussins mâles.

Bien qu’il soit positif que la Commission examine toutes ces problématiques, le lobby de l’élevage industriel exerce une telle pression sur les décideurs politiques que le projet de loi attendu en fin d'année pourrait finir par être édulcoré et faible.

"Nous espérons que la Commission tiendra compte de l'avis de la grande majorité des citoyens de l'UE qui se soucient des animaux", a déclaré Olga Kikou, responsable de CIWF EU.

"C'est une bonne nouvelle que les idées actuelles de propositions politiques couvrent un large éventail de problèmes pour un large éventail d'espèces animales. Cependant, à ce stade, toute bonne nouvelle doit être prise avec un certain recul" "L'écrasant soutien des citoyens et les preuves scientifiques limpides surviennent à un moment d'opposition féroce des groupes d'intérêts exerçant une pression sur les décideurs politiques de la Commission. Nous appelons les décideurs politiques à tenir bon", a t-elle rajouté.

“Il n'a jamais été aussi urgent de donner aux animaux une vie digne d'être vécue. Cela peut prendre des décennies pour qu'une nouvelle loi européenne soit promulguée et nous n'avons pas besoin de nouvelles lois qui seront obsolètes au moment où elles seront mises en place », a ajouté Olga.

1.4 million de citoyens unis

Chaque année, dans l’UE, environ 300 millions d’animaux passent la totalité ou du moins une grande partie de leur vie emprisonnés dans des cages. La Commission européenne s’est engagée à mettre fin à l'usage de cages dans les élevages, en réponse à l'Initiative Citoyenne Européenne "Pour une nouvelle ère sans cage" initiée et coordonnée par CIWF et soutenue par 1,4 million de citoyens européens.

Le document analysant les impacts possibles de la révision que la Commission européenne prévoit de proposer au début de l'automne de cette année fait partie du processus législatif.

Une année déterminante

En l'état actuel, la législation est obsolète et ne garantit pas une protection adéquate à tous les animaux d'élevage. 2023 sera donc une année déterminante pour le sort de milliards d’animaux à travers l'Europe. CIWF a publié un document de position présentant ses 15 principales demandes pour la prochaine révision législative européenne sur le bien-être des animaux. Il revient désormais aux décideurs politiques de fixer des normes minimales et nous appelons à l'ambition.

A suivre...

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