La loupe

Députés et ONG's interpellent, ensemble, à deux pas de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Agriculture !

News Section Icon Publié 17/04/2023

Le 11 avril, CIWF a donné rendez-vous dans la rue, à deux pas de l’Assemblée nationale, associations de protection animale et parlementaires de tous partis politiques pour adresser, ensemble, un message clair au ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire : la législation européenne en matière de protection des animaux d'élevage est totalement dépassée, il faut saisir l'opportunité historique de la révision qu'opère actuellement la Commission européenne, la France doit soutenir une révision complète et ambitieuse. Le 17 avril, les 7 ONG ont envoyé un courrier au ministre pour lui demander un rendez-vous à ce sujet. 

Les parlementaires français de tous partis politiques ont prix le micro !

Cet évènement était organisé pour informer, sensibiliser et mobiliser les parlementaires français qui ne sont pas inclus dans le processus de révision des normes minimales sur la protection des animaux d’élevage. Ces normes vont pourtant constituer la législation qui va s’appliquer en France, ils ont leur mot à dire !

Les deux parlementaires président des groupes d’études sur les animaux à l’Assemblée nationale et au Sénat étaient présents : Corinne Vignon - Renaissance et Arnaud Bazin - Les Républicains

L’accueil de cet événement nous a de nouveau conforté sur un point : le sujet des animaux d’élevage intéresse de façon transpartisane les parlementaires. Nous avons eu le soutien de parlementaires de la majorité (Corinne Vignon, Yannick Haury, Françoise Buffet), mais aussi des Républicains (Arnaud Bazin, Alexandra Martin), Modem (Olivier Falorni) et des membres de la NUPES (Anne Stambach-Terrenoir, Sandrine Rousseau, Aymeric Caron, Marie Charlotte Garin, Charles Fournier ou encore Sylvain Carrière). Les collaborateurs d’autres parlementaires, comme la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet étaient également présents.

Tous ont appelé le ministre de l’Agriculture à soutenir une révision ambitieuse à l’échelle de l’Union européenne, afin d’améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage

Des prises de paroles encourageantes :

    • Corinne Vignon, qui a rappelé que l’année 2023 était déterminante, a affirmé que « la France doit être moteur et force de proposition » sur ce sujet. Elle a également dévoilé que le ministre de l’Agriculture s’était engagé à l’intégrer dans le groupe de concertation en cours sur la position française défendue à Bruxelles relative à ce texte.
    • Sandrine Rousseau a appelé fortement à « changer notre rapport à la nature », et fait le lien avec les engagements écologiques nécessaires de la France. Elle a dénoncé l’absence de mesures de soutien au bien-être animal dans le Plan national qui a déterminé la répartition en France des 9 milliards d’aides de la PAC (politique agricole commune)
    • Anne Stambach-Terrenoir a soutenu qu’il était « capital que la France prenne position pour engager la sortie de l’élevage intensif et la fin réelle de l’élevage en cage. »
    • Aymeric Caron a appelé la France à « mettre en place des mesures collectivement » et espère que le futur texte européen va permettre d’aller dans le sens d’un mieux pour les animaux, « comme l’Europe a su le faire dans le passé. »
    • L’adjoint à la Maire de Paris en charge de l’environnement et de la condition animale,
      Christophe Najdovski, était également là en soutien. Il a souligné l’engagement de la capitale française, en indiquant qu’il existait de nombreux leviers pour agir, comme la commande publique.

Il a également été souligné combien cette révision était un moment important pour engager la France sur la transition de l’élevage, un levier pour préserver et accompagner la durabilité des pratiques.

Les ONG, unies, pour faire valoir les attentes de la quasi totalité des Français !

Face aux réticences fortes des acteurs de l’agro-industrie et à la frilosité du ministre, nous voulons également faire valoir les attentes du grand public et nous avons rappelé les résultats d'un nouveau sondage IFOP éloquent.

Cette enquête IFOP réalisée les 8 et 9 mars 2023 montre l’adhésion massive des Français concernant la révision de la législation européenne pour améliorer le bien-être des animaux.

L’adhésion est plus marquée encore pour les Français proches de la majorité présidentielle (parti « Renaissance ») et ceux proches des partis de gauche (« France Insoumise », « Le Parti Socialiste », « Europe Ecologie Les Verts »), avec respectivement :

  • 92% des Français proches de la majorité présidentielle et 91% des Français proches des partis de gauche qui soutiennent la mise en place de l’étiquetage obligatoire
  • 90% et 91% qui soutiennent l’interdiction de l’élevage en cage dans toute l’UE
  • 83% et 87% qui soutiennent l’interdiction des transports sur de longues distances pour les animaux vivants
  • 84% et 81% qui soutiennent l’amélioration des conditions d’abattage des poissons

Cette adhésion à une révision ambitieuse de la législation européenne sur la protection animale est très forte chez tous les Français, quelles que soient leur convictions politiques, et même auprès des Français qui n’ont aucune sympathie partisane (résultats détaillés du sondage IFOP)

Pour illustrer cette attente forte d'une écrasante majorité de Français, nous leur avons (... nous vous avons !) demander de nous envoyer des peluches d'animaux d'élevages. Vous avez été nombreux à participer et vous avez contribué à faire passer le message au ministre. Il a été bien vu, sera-t-il entendu ?

Montagne de peluches d'animaux d'élevage

Et maintenant ?

Les 6 prochains mois vont être décisifs pour l’orientation des textes d’harmonisation européenne : la France, acteur majeur de l’élevage en Europe, ne doit plus être un frein au progrès mais le moteur de la transition agroécologique qui intègre l’enjeu du bien-être animal, comme celui de l’ensemble des écosystèmes.

Cette révision est une occasion historique pour engager la transition nécessaire de nos systèmes d’élevage ; elle ne doit pas passer à côté des enjeux actuels. Le soutien de la France est crucial.

Les 7 ONG ont envoyé lundi 17 avril un courrier au ministre : elles lui demandent un rendez-vous dédié. 

Globe

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