Révision de la législation européenne : CIWF organise des échanges à Bruxelles !

CIWF a organisé, le 28 mars à Bruxelles, une conférence dédiée la révision de TOUTE la législation européenne sur le bien-être des animaux d'élevage. Son objectif était de souligner le besoin urgent de renforcer les lois sur la protection des animaux d’élevage au sein de toute l’Union européenne. Elle a permis de débattre de la nécessité d'aligner la législation européenne sur les dernières avancées scientifiques et de s'éloigner des pratiques cruelles et non durables pourtant si répandues (telles que l'utilisation de cages, les mutilations…)

Des intervenants et participants de premier plan

Pour l’ouverture de cette conférence, Madame la commissaire européenne chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, a prononcé un discours fort. Elle a souligné l'importance d'améliorer le bien-être des animaux pour parvenir à une production alimentaire durable dans l'UE : "Un meilleur bien-être animal améliore la santé des animaux et la qualité des aliments, réduit le besoin de médicaments et peut favoriser la biodiversité. C'est pourquoi l'amélioration du bien-être animal est si importante pour une production alimentaire durable. La révision de la législation européenne en matière de bien-être animal est un élément important des efforts déployés par la Commission pour mettre en œuvre le "Green Deal" européen."

Elle a poursuivi :

Nous travaillons d'arrache-pied sur les propositions que nous avons l'intention d'adopter dans le courant de l'année. Je m'engage à travailler en étroite collaboration avec le Parlement dans tous les domaines et avec le Conseil afin d'élaborer une législation nouvelle et améliorée sur la protection des animaux dans l'Union européenne. Une législation qui tienne compte des dernières avancées scientifiques, mais aussi des réalités sociales et économiques. Une législation pragmatique en réponse à ces réalités, mais une législation qui a avant tout à cœur les intérêts des animaux, des agriculteurs, des citoyens et de la planète.

Organisé par les députées européennes Tilly Metz et Anja Hazekamp - présidente et présidente honoraire de l'intergroupe du Parlement européen sur le bien-être et la conservation des animaux - l'événement comprenait des échanges avec des fonctionnaires du cabinet du commissaire Wojciechowski, des représentants des gouvernements autrichien, belge et suédois, qui assure la présidence de l'UE cette année, des membres du Parlement européen, des représentants de différentes directions de la Commission européenne, des scientifiques de l'Autorité européenne de sécurité des aliments, des membres d’ONG, du Service d'action des citoyens européens, de FAIRR, des agriculteurs... Ainsi, députés européens, représentants des gouvernements et des organes de l'UE, représentants des milieux scientifiques, agricoles et de la société civile ont pu échanger sur la recherche d'un consensus au sein du Parlement européen en faveur de normes plus strictes en matière de bien-être animal sur les principaux volets couverts par cette révision et sur l'accélération de la transition.

Autre soutien majeur : dans un message vidéo, Docteur Jane Goodall, Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique, fondatrice de l'Institut Jane Goodall et messagère de la paix des Nations unies, a déclaré : "Il est vraiment important que l'Union européenne se dote d'une politique de protection de l'environnement, qu’elle formule une proposition qui tienne compte de notre nouvelle compréhension de la véritable nature des animaux d'élevage. L'élevage en cage, les mutilations telles que le débecquage et l'écornage, ainsi que le gavage, devraient au moins être progressivement éliminés. Heureusement, de plus en plus de citoyens sont conscients et préoccupés par la cruauté qui se déroule à l'abri des regards, et s'orientent vers un régime alimentaire sain à base de plantes. Cette tendance, associée à de nouvelles réglementations sur le bien-être des animaux d'élevage, profitera aux petites exploitations familiales, à l'environnement et, surtout, atténuera les souffrances de milliards d'animaux dans toute l'Union européenne."

L'événement était accompagné d'une exposition photos remarquable : Jo-Anne McArthur, photojournaliste animalière de renommée mondiale, a été la dernière à prendre la parole et a présenté les photos qu'elle et ses collègues de "We Animals Media" avaient prises dans des exploitations de l'UE : des lapins, des oies, des cochons, des poulets pendant le transport et l'abattage. L'exposition a été très bien accueillie par la commissaire Kyriakides et les participants à la conférence. La commissaire a parcouru l'exposition et a été très émue par ce qu'elle a vu : des photos difficiles mais hélas factuelles.

Outre les personnes présentes, plus de 170 participants ont suivi l'événement en ligne.

La conférence (en anglais)

Et maintenant ?

En septembre ou octobre, la Commission européenne publiera sa proposition de révision complète de la législation. Elle s'est engagée à interdire les cages pour tous les animaux d'élevage, y compris les poules, les porcs et les veaux. Elle publiera également un nouveau projet d'exigences minimales en matière de bien-être concernant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Elle envisage également de créer un étiquetage du mode de production associé à un niveau de bien-être animal à l'échelle de l'Union européenne.

Nous avons organisé cette conférence pour nous assurer que les propositions soient ambitieuses, ce qui signifie que nous aurons un bon point de départ pour aider l'UE à négocier des lois fortes qui amélioreraient les conditions de vie des animaux d'élevage.

Cette révision se joue donc maintenant. Le soutien des pays membres de l’UE, et donc de la France est crucial. Nous devons absolument interpeller immédiatement le Ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, pour qu’il soutienne une révision ambitieuse. Vous souhaitez nous aider, et de jolie façon ? Voici comment…