Qu'il s'agisse de la pollution ou de la crise climatique, de l'extinction des espèces ou de la cruauté envers les animaux, et de notre santé, notre alimentation est toujours au cœur de ces défis mondiaux. Notre consommation excessive de viande et poissons nuit gravement aux animaux, aux êtres humains et la planète.
Arrêtons de faire des tonnes de souffrance animale...
8 animaux sur 10 sont élevés en système intensif aujourd’hui en France. L’élevage industriel, qui fait passer la productivité avant les besoins fondamentaux des animaux, ne peut pas garantir le bien-être animal.
Par exemple, pour économiser de la place, les animaux élevés en intensif sont entassés dans des enclos, des cases ou des cages, empêchant leurs comportements naturels comme faire un nid ou fourrager. Outre l’ennui le plus total, la frustration et le stress, cela pousse souvent les animaux à infliger des blessures à leurs congénères.
En France, 95% des cochons sont dans des bâtiments surpeuplés, sur caillebotis, sans paille, mutilés...97% des lapins sont élevés dans ces systèmes et passent leur vie entière dans des cages métalliques nues, avec un espace de vie par lapin inférieur à la taille d'une feuille A4, les saumons d’élevage vivent toute leur vie entassés dans des bassins et dans des conditions épouvantables …
En réduisant notre consommation de protéine animale, nous avons le pouvoir à notre échelle d’alléger la pression sur les animaux d’élevage, notre santé et notre planète.
Des tonnes de céréales issues de la déforestation ...
La déforestation engendrée par nos importations, notamment de soja pour l’alimentation animale, a des conséquences désastreuses sur le changement climatique, la biodiversité et la santé. Il est urgent de réduire la pression sur la planète et de recréer un lien au sol dans nos élevages pour atteindre l’autonomie protéique en Europe.
Dans sa dernière publication, le CESE(Conseil économique social et environnemental) alerte sur le rôle de l’UE dans la déforestation importée et le constat est alarmant : 87% des importations de soja par l'UE sont destinées à nourrir les animaux d'élevage (les autres usages étant l’alimentaire et les agro-carburants), et représentent une part croissante de la déforestation importée du fait qu'elles proviennent de pays à fort risque de déforestation – le Brésil notamment. Manger de la viande issue d’élevages industriels en France ou en Europe a des conséquences non seulement au Brésil, mais sur la planète entière. Les trois quarts des surfaces de forêt détruites sont liées aux animaux de nos élevages industriels.
Notre système alimentaire mondial est le principal moteur de la perte de la biodiversité, l'agriculture étant à elle seule la menace identifiée pour 86 % des espèces menacées d'extinction.
Nous consommons et produisons trop de protéines animales. L’Union européenne est le 1er producteur mondial de produits laitiers (avec l’Inde), le 2e producteur mondial de porc et le 3e producteur mondial de viande bovine et volailles.
En réduisant la production et en repensant nos modes de consommation, nous participons à préserver mieux la planète et notre avenir.
Des tonnes de gaz à effet de serre et de pollution
L'élevage produit à lui seul plus de gaz à effet de serre (GES) que toutes les émissions directes des avions, voitures et trains dans le monde ! En plus de la digestion des ruminants, qui produit des gaz à effet de serre, le défrichement des forêts pour les cultures et pour élever les animaux de manière intensive réduit également les puits de carbone vitaux et libèrent les GES stockés dans le sol et la végétation.
Le dioxyde de carbone n’est pas le seul problème : des gaz tels que le méthane et le protoxyde d'azote sont également produits en grandes quantités et libérés, notamment par les déjections animales et l'utilisation des engrais. L'élevage produit respectivement 37 % du méthane et 65 % du protoxyde d'azote dans le monde. Le potentiel de réchauffement global (PRG) du méthane et du protoxyde d'azote est respectivement 25 fois et 298 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
Environ 50 % des engrais ajoutés au sol finissent par être rejetés dans les rivières, les lacs et les océans. Ces engrais proviennent en partie des fertilisants ajoutés pour la production d'aliments pour animaux, ainsi que de l'agriculture. Et une fertilisation excessive entraîne la création de "zones mortes aquatiques".
Agir sur la production et la consommation de viande
Des alternatives existent. La production de viande avec des animaux élevés en pâturage plutôt que parqués dans des bâtiments et une production locale de nourriture plutôt que des expéditions à des milliers de kilomètres en sont des exemples.
Le régime de santé planétaire proposé par le rapport EATLancet recommande par exemple une consommation par habitant moyenne de 300 g de viande rouge/volaille et de 200 g de poisson par semaine pour une alimentation à la fois saine et écologiquement durable.
La consommation de viande et de poisson en grande quantité a un impact catastrophique et indéniable sur les animaux, la planète et la vie de milliards d'êtres vivants.
Réduire sa consommation de viande est un préalable indispensable, mais l’État doit aussi changer de politique et financer la transformation du modèle agricole afin de mettre un terme à l'élevage intensif et de nous permettre de renouer avec le vivant, notre alimentation et notre environnement.