130 000 citoyens contre la souffrance animale dans les élevages de saumon

CIWF a soumis le 29 mars au Parlement écossais une lettre ouverte signée par 130 000 personnes. La lettre demande au gouvernement écossais un moratoire sur l'élevage du saumon en Écosse, jusqu'à ce que l'industrie réponde à un certain nombre de problèmes de bien-être animal. CIWF vous remercie pour votre soutien, notre campagne se poursuit...

Un moratoire est nécessaire, maintenant !

L'Écosse est le troisième producteur mondial de saumon atlantique d'élevage exportant vers plus de 50 pays dont la France. Environ 38 millions de poissons ont été élevés en 2019, mais cette industrie n’est pas durable, elle nuit à l'environnement. De manière inquiétante, le gouvernement écossais soutient les plans d'expansion massive de l'industrie d'ici 2030. Mais pendant que l'industrie se développe, les animaux et la planète en paient fort le prix.

C’est pourquoi nous avons remis le 29 mars au gouvernement écossais une lettre demandant un moratoire sur l'élevage du saumon en Écosse, jusqu'à ce que l'industrie réponde à un certain nombre de problèmes de bien-être animal.

Enquête d’envergure, sous couverture

En 2021, CIWF a publié une enquête inédite sur l'industrie écossaise du saumon, ainsi qu'un rapport détaillant la triste réalité de nombreux poissons élevés dans des cages en mer pour produire le célèbre saumon écossais. Nous avons enquêté, entre septembre et novembre 2020, dans plus de 22 élevages à l’aide de drones et, dans 6 élevages, avec l’aide de plongeurs sous-marins.

Nos images ont révélé des conditions terribles chez cinq des plus grands producteurs de saumon d'Écosse, qui représentent plus de 96 % de l'industrie. Choquantes, ces images ont fait le tour du monde.

Grandes souffrances, à l’abri des regards

Ces grands migrateurs sont entassés dans des cages sous-marines surpeuplées, ils nagent en rond, sans but, dans une eau polluée, sale et désoxygénée.

Cet entassement crée des conditions idéales pour la propagation des maladies et des parasites. Les poissons sont effectivement "dévorés vivants" par les poux de mer qui se nourrissent de leur peau, de leur sang et de leur mucus, et beaucoup se retrouvent avec de grandes plaies ouvertes. Les traitements pour tenter de débarrasser les saumons des poux sont également douloureux, créent un stress extrême.

Ces animaux souffrent à un point tel que jusqu'à un quart d'entre eux mourront avant même d'arriver à l'abattoir.

L'industrie du saumon est également nuisible à l'environnement

Les saumons sont carnivores et leur alimentation contient des poissons sauvages, leurs élevages intensifs entraînent donc une surpêche qui déciment nos océans. Les déchets de ces élevages modifient la chimie des sédiments et tuent la vie sous-marine. Médicaments et produits chimiques (antibiotiques, insecticides) sont rejetés dans l'environnement, toxiques pour les poissons, les oiseaux et les mammifères...

Par ailleurs, ces élevages menacent les populations de saumons sauvages car ils favorisent la propagation de poux de mer et de maladies. De plus, le croisement entre les saumons d’élevage qui s’échappent et les saumons sauvages peuvent modifier le capital génétique des saumons sauvages et altérer leur capacité d’adaptation.

Enfin, des poissons morts peuvent être jetés dans des fosses à ciel ouvert créant de potentiels risques sanitaires

Consommer du saumon de façon responsable, est-ce possible ?

Malheureusement, il n'y a pas de saumon au supermarché dont le bien-être est suffisamment garanti. Les saumons sauvages connaissent souvent de graves problèmes de bien-être lors de leur capture et de leur mise à mort, qui consiste souvent en une lente asphyxie sur la glace ou en un découpage alors qu'ils sont pleinement conscients. La certification MSC n’apporte aujourd’hui pas de garanties suffisante sur ces enjeux.

Le bien-être n'est pas non plus pris suffisamment en considération pour le saumon d’élevage bénéficiant de certifications comme ASC ou Label Rouge. Le label Agriculture Biologique apporte plus de garanties (notamment sur l’étourdissement obligatoire des poissons avant l’abattage), mais n’est pas entièrement satisfaisant à ce jour.