Le Parlement européen a trahi les citoyens européens, en ignorant les appels pour interdire les exportations d'animaux vivants et vulnérables au sein de l'UE, dans ses recommandations sur le transport des animaux.
Un vote décevant
Ces recommandations font très peu pour mieux protéger les animaux des conditions souvent horribles, et parfois mortelles, qu'ils doivent endurer pendant le transport au sein de l'UE ou lorsqu'ils sont exportés vers des pays tiers chaque année. Alors que la Commission européenne prépare actuellement une révision de l'ensemble de la législation européenne sur le bien-être animal, le Parlement a raté une énorme occasion d'exercer son influence en faveur de meilleures conditions de transport pour les animaux, réclamées depuis longtemps par les citoyens européens.
Le vote d'aujourd'hui signifie que le Parlement n'a pas réussi à protéger le bien-être des animaux non sevrés et gestants. Les très jeunes animaux tels que les veaux peuvent encore être transportés dès l'âge de 4 semaines ou même moins, souffrant de la faim, de la soif et du stress thermique qui impactent fortement leur système immunitaire vulnérable. Aucun soin particulier ne sera non plus apporté aux femelles gestantes, qui finissent parfois par mettre bas dans des conditions terribles à bord des véhicules ou des bateaux.
L'UE a de sérieux problèmes pour faire respecter ses normes de bien-être animal à l'intérieur de ses propres frontières, et dans les pays tiers, elle n'a aucune juridiction. La plupart des pays tiers vers lesquels l'UE exporte des animaux vivants ont peu ou pas de normes de bien-être pour les animaux d'élevage, et aucune ne se rapproche de celles de l'UE.
Plus de trois millions d'animaux vivants sont exportés chaque année de l'UE vers des pays tiers.
Les trajets par route et/ou par mer sont particulièrement longs et éprouvants vers des pays tels que la Turquie, le Liban, la Libye et l'Algérie, considérés comme à haut risque pour le bien-être des animaux. Des cas de cruauté extrême dans les pays tiers sont signalés à maintes reprises, mais il est impossible pour l'UE de faire appliquer sa législation sur la protection des animaux au-delà de ses frontières.
La Commission européenne doit agir !
Malgré ce vote, nous ne baissons pas les bras. Nous nous tournons maintenant vers la Commission européenne pour proposer une meilleure protection pour les animaux, lors de sa révision de la législation européenne sur le transport des animaux l'année prochaine.
Nous attendons d'elle :
- d'interdire les exportations d'animaux vivants vers les pays tiers par tous les modes de transport et les remplacer par le commerce de viande ou de carcasses.
- d'adopter des mesures visant à réduire le transport d'animaux vivants au sein de l'UE :
- fin des transports d'animaux non sevrés
- Pas de transport d'animaux en gestation si plus de 40% de la période de gestation prévue est déjà passée
- Le transport maritime ne doit être effectué que selon des règles très strictes, toujours en présence d'un vétérinaire à bord et avec des plans d'urgence réalisables
- Des fourchettes de température spécifiques à chaque espèce et à chaque catégorie (par exemple, allaitantes/non allaitantes, en fin de cycle de production, etc.) dans lesquelles le transport peut avoir lieu
- l'introduction de limites absolues de temps de transport et une limite de 4 heures pour les volailles et les lapins et de 8 heures pour toutes les autres espèces.
Les citoyens européens ont envoyé un message fort avant ce vote et nous devons continuer à maintenir la pression ! La Commission européenne peut encore agir. Nous continuerons à défendre le bien-être des animaux durant le transport tant que nos appels ne sont pas entendus.