La loupe

COP26 : Impasse désolante sur la réduction, pourtant essentielle, de la consommation de viande

News Section Icon Publié 07/11/2021

Lors de la COP26, le 6 novembre 2021, 45 gouvernements se sont engagés à prendre des mesures urgentes pour la protection de la nature et la transition à des modes d'agriculture plus durables. Ils ont donc signé le Programme d'action politique pour la transition vers une alimentation et une agriculture durables.

CIWF se félicite de cette prise de conscience mais est profondément déçue que la question pourtant essentielle d'une réduction significative de la consommation mondiale de viande ait été complètement ignorée.

 

La réponse de CIWF à l’annonce des 45 gouvernements

 

  • CIWF demande instamment aux dirigeants mondiaux de s'attaquer comme il se doit à la question de l'impact de l'alimentation et de l’élevage sur le changement climatique. Notre dernier rapport exposant des faits scientifiques est clair : sans une réduction significative de la consommation de viande et de produits laitiers, nous serons incapables d'atteindre les objectifs climatiques de l'Accord de Paris.

 

  • CIWF se félicite que certains gouvernements prennent enfin des mesures pour aborder la question de l'agriculture et de son impact sur le climat après les alertes de la part de CIWF et d'autres ONG.

 

  • Cependant, CIWF est profondément déçue que la question vitale de la réduction de la consommation de viande ait été complètement ignorée et que la viande n'ait pas été mentionnée du tout dans cet engagement sur l'alimentation et l'agriculture durables

 

Peter Stevenson, conseiller politique principal de CIWF, a déclaré :

"Après des semaines de pression, c'est un soulagement de voir qu'une déclaration est publiée par 45 gouvernements reconnaissant qu'un quart des gaz à effet de serre (GES) provient de l'agriculture, de la foresterie et d'autres utilisations des terres.

Cependant, l'annonce ignore complètement que la part massive de ces GES provient de l’élevage, et propose à la place de vagues engagements en faveur d'éventuelles approches techniques telles que des "cultures résistantes au climat". Il ne devrait pas être possible de produire 2300 mots sur l'alimentation et l'agriculture durables sans mentionner une seule fois la viande - pourtant cet accord y parvient.

"C'est un fait avéré est que l'élevage produit à lui seul plus de gaz à effet de serre que les émissions directes des avions, trains et voitures du monde entier réunis - en raison des émissions immédiates, mais aussi en raison de la déforestation pour cultiver les aliments destinés à nourrir les animaux des élevages intensifs des pays développés.

"Dans un monde qui produit chaque année 80 milliards d'animaux terrestres destinés à l'alimentation, dont la plupart sont issus d'élevages industriels, le rééquilibrage de la situation nécessitera de passer à une production respectueuse du bien-être des animaux et de la nature, avec moins d'animaux.

"Cela n'a absolument aucun sens de s'engager à préserver les forêts d'un côté et de perpétuer le modèle d'élevage industriel qui entraîne la déforestation de l'autre. Les gouvernements ne peuvent plus se permettre d'éviter de s'attaquer aux puissants intérêts particuliers qui favorisent l'expansion des élevages industriels et la surconsommation de viande et de produits laitiers qui en découle. Nous devons agir pour réduire la consommation (excessive) de viande et de produits laitiers, et nous devons le faire maintenant, avant qu'il ne soit trop tard."

Un rapport scientifique sans appel

 

Notre rapport, intitulé "Breaking the Taboo : Why Diets Must Change to Tackle Climate Emergency" ("Briser le tabou : pourquoi les régimes alimentaires doivent changer pour faire face à l'urgence climatique"), présente des arguments scientifiques clairs :

  1. Le secteur de l'élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
  2. Le système alimentaire est responsable d'un tiers de l'ensemble des émissions de GES ; 75 % des émissions de l'agriculture sont dues à l'élevage.
  3. Pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, tous les secteurs doivent réduire leurs émissions.  Toutefois, si la consommation mondiale de viande et de produits laitiers se maintient au même rythme, les émissions de l'alimentation et de l'agriculture augmenteront considérablement et il sera très difficile d'atteindre les objectifs de l'accord de Paris.
  4. Les changements apportés à nos régimes alimentaires pourraient représenter jusqu'à un cinquième des mesures d'atténuation nécessaires pour atteindre les objectifs

 

 

Quelle que soit l'issue de la conférence de Glasgow, il est important que les citoyens continuent à faire entendre leur voix et à demander aux dirigeants d'opérer les changements nécessaires si nous voulons préserver l'avenir de nos enfants. Et ce changement doit impliquer tous les outils de la boîte, pas seulement les plus pratiques.

 

En réaction à cette promesse politique insuffisante qui n'est pas à la hauteur de l'enjeu, CIWF propose ce véritable Programme d'action politique.

 

Globe

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