Malgré le lobbying intensif de l’industrie agroalimentaire, le Parlement européen a voté, mercredi 20 octobre, en faveur de la stratégie "De la ferme à la table" ("Farm to folk") pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l'environnement.
CIWF se félicite de ce vote car il envoie un signal clair de changement à la Commission européenne et aux États membres de l'UE : un abandon plus rapide de l'élevage intensif et des normes plus élevées en matière de bien-être animal.
Le texte adopté
Le texte adopté, basé sur la stratégie "de la ferme à la table" de la Commission européenne ("Farm to folk strategy"), souligne comment le fait de confiner les animaux dans des systèmes intensifs les rend plus sensibles aux infections qui peuvent être transmises à l'homme.
Rappelons que chaque année, en Europe, ce sont plus de 300 millions d'animaux d'élevage qui passent la totalité ou une grande partie de leur vie en cages. Ces systèmes d’élevage provoquent d'énormes souffrances et augmentent le risque de maladies. L'abandon des cages améliorerait le niveau de bien-être des animaux et réduirait le risque de propagation de pandémies.
Le rapport du Parlement couvre toutes les étapes de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, des agriculteurs aux consommateurs. Elle recommande des aliments plus sains, une réduction de la consommation de viande et une meilleure information des consommateurs grâce à l’étiquetage. Il appelle également à une réduction de l’utilisation de pesticides et à la protection des pollinisateurs en augmentant les surfaces cultivées en agriculture biologique d'ici 2030. Il met enfin l'accent sur le bien-être des animaux, appelant à une révision de la législation européenne pour mettre un terme à l'utilisation de cages dans les élevages européens.
Le débat en plénière et la résistance au lobbying intensif de l'industrie agroalimentaire
Lors du débat en plénière qui s'est tenu à Strasbourg le 18 octobre, le lobbying intense des industries agroalimentaires a trouvé un écho dans les discours de certains députés européens, mais n'a pas réussi à influencer le résultat final.
L'eurodéputée Anja Hazekamp, co-rapporteur, a déclaré à juste titre que l'inaction n'est pas une option car notre système alimentaire actuel est en crise. Elle a souligné que l'investissement dans une transition alimentaire et une alimentation plus végétale épargnerait aux animaux une grande souffrance infligée derrière les portes closes des élevages industriels.
La commissaire à la santé, Stella Kyriakides, a exhorté les députés européens à soutenir la stratégie "de la ferme à la fourchette" et a souligné son caractère inclusif, rassurant l'assemblée sur le fait que chacun bénéficiera des objectifs fixés.
Notre engagement
Le Parlement européen reconnaît donc les risques liés à l'élevage intensif et appelle à son abandon plus rapide : c'est un tournant ! La Commission européenne et les gouvernements de l'UE doivent réagir rapidement à ce message clair. Je félicite les députés européens d'avoir résisté aux fortes pressions exercées par l'industrie agroalimentaire d'ignorer l'urgence d'abandonner l'élevage industriel. Cette résolution signifie que l'Europe est largement sur la voie d'un système alimentaire plus sain, plus durable et plus respectueux des animaux.
Olga Kikou, responsable de CIWF UE
La Commission européenne va maintenant se prononcer sur des propositions législatives visant à mettre en œuvre la stratégie. Nous continuerons à travailler aux côtés des décideurs politiques européens et de la société civile afin d'obtenir une législation susceptible d'amener la réforme vers un système alimentaire plus durable.