Le documentaire oscarisé "La sagesse de la pieuvre" a donné au monde un aperçu touchant de la vie de ces animaux sauvages fascinants.
Les pieuvres capturées à l'état sauvage sont consommées dans le monde entier. La demande a récemment augmenté exerçant une pression accrue sur les populations sauvages. La hausse de la demande et les prix croissants ont incité les industries agroalimentaires à élever des pieuvres en captivité.
Ces projets d'élevages industriels sont cruels et nocifs pour les océans, la planète !
CIWF publie aujourd'hui, journée mondiale de la pieuvre, un rapport (résumé en français) détaillant les 8 raisons pour lesquelles il faut cesser ces projets ne pouvant garantir un niveau minimal de bien-être animal à cette espèce et allant à l'encontre des enjeux environnementaux actuels.
CIWF exhorte les gouvernements de 4 pays à y mettre fin.
La pieuvre, une créature sauvage complexe, solitaire, fragile... jamais élevée auparavant
La biologiste marine Dr Elena Lara, responsable de la recherche sur les poissons chez CIWF et auteure de ce rapport, a étudié de près ce céphalopode fascinant.
La pieuvre est, par nature, solitaire. Elle est très curieuse et intelligente, on l'a déjà vue utiliser des outils, comme par exemple transporter des coques de noix pour s'en servir de tanières (mobiles !). Chacune de ses 8 tentacules a un système nerveux décentralisé, qui peut donc goûter et ressentir comme si elle avait un esprit propre. Elle n'a pas de squelette interne ni externe, ce qui la rend fragile, elle peut se blesser facilement.
Ses quelques caractéristiques suffisent déjà à comprendre combien confiner cette espèce, dans les conditions habituelles des élevages industriels, lui créerait de grandes souffrances (agressivité entre les individus voire même cannibalisme, ennui, blessures...).
Et encore, il nous reste encore beaucoup à découvrir sur elle, bien sûr. Avec ses 8 tentacules, ses 9 cerveaux, ses 3 coeurs, la pieuvre est complexe et compte encore des énigmes.
Il est à ce jour impossible de réaliser des élevages garantissant un niveau minimal de bien-être animal à cette créature qui n'a jamais été élevée auparavant.
Elevage de pieuvres, également un non-sens environnemental !
Le régime carnivore de la pieuvre rend son élevage nécessairement non durable. Pêcher des poissons sauvages pour nourrir des pieuvres d'élevage est une aberration.
Nous sommes confrontés à une crise mondiale de surpêche. L’élevage intensif est responsable de la majeure partie de la surpêche dans nos océans menacés. Environ 20 à 25 % des poissons sauvages pêchés sont utilisés pour produire de la farine et de l’huile de poisson qui composent l’alimentation des poissons carnivores en élevage.
Actuellement, l’industrie et les chercheurs développent des aliments pour les pieuvres en élevage à base de farines et d’huiles de poisson. Cela exercerait une pression additionnelle et insoutenable sur les populations de poissons sauvages, dont 90 % sont comestibles pour les humains, (et réduirait la quantité d’aliments disponibles pour les espèces qui s’alimentent de petits poissons, comme les pingouins.)
Cela signifie également que l’élevage de pieuvres accentuerait les problèmes de sécurité alimentaire dans des régions comme l’Afrique de l’Ouest, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Sud, où se trouvent les principales usines de production industrielle de farines de poisson.
D'ailleurs, ces projets d'élevages de pieuvres vont à l'encontre des orientations de l'UE qui encouragent à réduire les aquacultures dépendantes des farines et huiles de poisson.
CIWF exhorte les gouvernements de 4 pays de cesser tout projet d'élevages industriels
Les pieuvres sauvages sont consommées partout dans le monde, notamment dans plusieurs pays méditerranéens, ainsi qu’en Asie et au Mexique. Récemment, la demande a fortement crû dans d’autres marchés, comme aux États-Unis et au Japon.
La diminution des populations sauvages, la hausse de la demande et des prix ont incité les industries agroalimentaires à réaliser des élevages de pieuvres en captivité.
CIWF a alerté les gouvernements d'Espagne, du Japon, du Mexique et des États-Unis en leur adressant ce rapport. CIWF leur demande d'empêcher tout projet de développement de l'élevage de pieuvres (communiqué de presse).