La loupe

Stop aux cages : interview avec Guillaume Cros, membre du Comité des Régions (UE)

News Section Icon Publié 22/04/2021

Guillaume Cros est membre du Comité des régions (CdR), la voix des élus des régions et des villes de l'Union européenne (UE). M. Cros a été le rapporteur des avis du Comité sur la réforme des subventions agricoles de l’UE, la politique agricole commune (PAC) et l’agro-écologie.

M. Cros, qui a participé à l’audition du Parlement européen sur l’initiative citoyenne européenne «End the cage age» le 15 avril 2021, a répondu à nos questions et partagé son point de vue sur la transition de l’élevage en cage en Europe.

 

 

LE CDR SOUTIENT L'ICE "End the cage age". POUVEZ-VOUS NOUS INDIQUER CE QUI A MOTIVE VOTRE SOUTIEN ,

Dans son avis sur la PAC (Politique agricole commune), le CdR propose cinq objectifs environnementaux quantifiés à atteindre d'ici 2027 par tous les États membres, y compris un arrêt progressif et planifié de l'élevage en cage dans toute l'Union européenne. Les externalités négatives de la production animale industrialisée (environnement, climat, santé, social, etc.) ne peuvent plus être ignorées. Il existe des alternatives à l'élevage en cage, qui devraient être encouragées.

Nous rappelons cette demande dans notre nouvel avis sur l'agroécologie et rappelons que la santé publique, le réchauffement climatique et le bien-être animal nous obligent à changer nos pratiques agricoles en formes de production qui jouent un rôle environnemental positif, qui ne mettent pas la santé des agriculteurs et le population générale à risque, et qui respecte les animaux.

 

 

COMMENT L'INTERDICTION DES CAGES PEUT-ELLE AVOIR UN IMPACT SUR LES AGRICULTEURS ET LES COMMUNAUTÉS RURALES?

Pour le Comité des régions, il est essentiel de maintenir l'agriculture dans tous les domaines pour maintenir les zones rurales en vie et atteindre l'objectif du traité de Lisbonne de cohésion territoriale. L'interdiction des cages contribuera à arrêter la concentration de la production animale dans certaines régions de l'UE au détriment d'autres, à maintenir l'élevage extensif dans les zones à contraintes naturelles et dans les petites et moyennes exploitations.

De plus, la qualité de vie des éleveurs et le bien-être animal vont de pair et méritent une approche alternative à l'élevage et à la PAC, dans laquelle les éleveurs ne vendent plus à perte et respectent leurs animaux.

 

 

COMMENT L'UE PEUT-ELLE SOUTENIR LES AGRICULTEURS DANS LA TRANSITION VERS UNE ELEVAGE SANS CAGE?

Dans ses avis sur la PAC et le pastoralisme, le CdR a formulé de nombreuses recommandations pour réorienter les aides vers l'élevage extensif, par exemple en appelant à une limite de densité du bétail dans les exploitations comme condition d'accès aux paiements de la PAC.

Le CdR demande également une réglementation du marché de l'UE, afin d'éviter les excédents et de stabiliser les prix agricoles à un niveau équitable, ce qui permettrait aux agriculteurs d'adopter de meilleurs modes de production animale.

Au niveau national, nous recommandons que, afin de promouvoir la transition agro-écologique, les États membres mettent en place un système de primes et de pénalités dans le cadre des éco-régimes de la nouvelle politique agricole commune : par exemple, un bonus pour le pâturage du bétail , financé par une pénalité gaz à effet de serre proportionnelle au nombre de ruminants élevés.

En outre, dans son avis sur l'agroécologie, le CdR suggère de renforcer la proposition de la présidence allemande de créer un label européen "bien-être animal". Nous recommandons également un étiquetage clair et obligatoire de la méthode d'élevage, couvrant le cycle de vie de l'animal, y compris son transport, afin que les producteurs puissent obtenir la reconnaissance des améliorations de leurs pratiques et que les consommateurs puissent choisir des produits conformes à leurs souhaits, dans le sens de l'étiquetage européen des œufs.

 

 

QUE DOIT-ELLE FAIRE D'AUTRE QUE L'UE DOIT FAIRE POUR RENDRE NOS SYSTÈMES ALIMENTAIRES ET AGRICOLES ADAPTÉS À L'AVENIR?

La transition vers des systèmes alimentaires et agricoles adaptés à l'avenir implique une multitude de décisions qui sont elles-mêmes encadrées par de nombreuses politiques sectorielles, et actuellement peu cohérentes, de l'UE : la politique agricole, bien sûr, mais aussi le commerce, la concurrence, le foncier, la santé et l'environnement, la recherche, ainsi que les politiques industrielles.

La politique commerciale de l'UE, par exemple, n'est pas cohérente avec les objectifs de la PAC, ni avec les objectifs du Pacte vert et avec les objectifs de développement durable. Le CdR appelle l'UE à user de son influence en tant que premier importateur et exportateur de denrées alimentaires au monde pour modifier les règles du commerce agricole international, afin d'encourager une plus grande équité et solidarité dans les relations commerciales. L’UE doit créer des conditions de concurrence équitables dans toute l’UE en interdisant toute importation dans l’UE qui ne respecte pas les normes sociales et environnementales de l’UE. Cela contribuera à protéger les agriculteurs de la concurrence déloyale, tout en répondant aux attentes des citoyens.

 

Lapin élevé en plein air se cachant

 

QUELLES SONT VOS AUTRES PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER LE BIEN-ÊTRE ANIMAL EN EUROPE?

Nous suggérons, dans l'intérêt du bien-être animal, mais aussi pour améliorer la relation entre l'éleveur et ses animaux, de développer l'abattage à la ferme et les petits abattoirs locaux ou mobiles. En particulier, nous demandons une prolongation au-delà du 31 décembre 2020 de la dérogation permettant aux producteurs de volailles et de lapins d’abattre et de transformer leurs animaux à la ferme pour la vente locale en vertu du règlement (CE) n ° 853/2004.

Je pense que le règlement sur la protection des animaux pendant le transport devrait être mieux contrôlé et mis en œuvre au niveau de l'UE.

Nous remercions M. Cros pour cette interview et pour son travail continu pour l'amélioration de l'agriculture de l'UE !

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