Publié 04/09/2020
Le gouvernement présentait hier son plan de relance destiné à soutenir l’économie française, et pour l’agriculture, sous le titre « transition agricole, alimentation et foret ». Pour l’agriculture, le gouvernement a présenté une enveloppe de 1,2 milliard d’euros.
Sur cette enveloppe, on nous avait annoncé 300 millions d’euros pour l’amélioration du bien-être animal. CIWF a analysé de plus près l’enveloppe proposée : 100 millions seront consacrés à un « pacte bio-sécurité- bien-être animal » et 130 millions à la « modernisation des abattoirs ».
Pour le gouvernement, le bien-être animal se confond avec la biosécurité et la prévention des maladies. Ainsi, l’aide à la construction de clôtures pour éviter les contacts avec la faune sauvage vecteur de maladie, ou l’identification des facteurs de risques d’introduction de maladie, sont, pour notre gouvernement, du bien-être animal. Un retour 10 ans en arrière…
Concernant les abattoirs, si dans certains cas leur modernisation peut apporter des améliorations pour les animaux, la robotisation, l’automatisation ou la digitalisation sont loin d’être prioritaires pour améliorer le sort des 1 milliard d’animaux abattus en France chaque année. Un soutien à l’abattage mobile a été annoncé, mais rien dans le plan pour aider la mise en place tant nécessaire d’alternatives à certaines pratiques, telles que la narcose gazeuse qui évite l’inversion des volailles vivantes par exemple, ou les alternatives aux fortes concentrations de CO2 pour les porcs. La mise en place du contrôle vidéo en abattoir n’est pas non plus indiqué dans les projets qui pourraient être soutenus.
Aucun soutien n’est ciblé vers la transition de nos modes de productions les plus intensifs (élevage en cage, caillebotis intégral, absence d’accès extérieur, surdensités, etc) vers des élevages respectueux du bien-être animal, tels que les élevages au pâturage, le porc sur paille, les poulets en plein air.
Un autre volet du plan de relance porte sur la transition agroécologique, dont l’agriculture biologique, mais on mélange allègrement AB (Agriculture biologique), SIQO (Signes de qualité) ou encore HVE (Haute valeur environnementale) … et les montants sont flou : qu’est ce qui va toucher l’élevage respectueux du bien-être animal ? Les labels dits « de qualité » n’offrent pas tous, loin de là, des garanties en matière de bien-être animal. Il faut donc s’assurer que les projets agroécologiques intègrent des critères sur l’élevage et le bien-être animal, ou faire évoluer ces labels. Pour l’instant, le gouvernement ne fait ni l’un, ni l’autre.
Au lieu de dénoncer l’agribashing, le gouvernement ferait mieux de s’attaquer aux causes profondes qui enlèvent la confiance des français dans les productions animales. Il est temps de soutenir vraiment l’élevage pour demain !