Publié 30/06/2020
Après neuf mois de travaux, les 150 citoyens volontaires de la convention citoyenne pour le climat ont remis leur rapport le 19 juin à la ministre de la transition écologique et solidaire.
L’objectif de cette convention était de donner la parole aux citoyens et citoyennes pour accélérer la lutte contre le changement climatique et de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale.
Parmi les propositions qui en sont ressorties, un volet entier est dédié à l’alimentation, l’agriculture, la pêche… Voici quelques-unes de ces propositions.
- réduire, d’ici 2030, de 20% les quantités de viandes et produits laitiers de nos assiettes ;
- interdire le financement d'implantation de nouveaux élevages qui ne respectent pas les conditions d'agroécologie et de faibles émissions de gaz à effet de serre ;
- accompagner les éleveurs vers une restructuration de leurs cheptels pour améliorer la qualité de production ;
- Instaurer 2 repas végétariens par semaine à partir de 2025 dans la restauration collective ;
- instaurer un bonus de 10 centimes par repas pour les cantines bio et locales ;
- réformer le fonctionnement des labels en supprimant les labels privés et en mettant en place un label pour les produits issus de l’agriculture agro écologique ;
- modifier la PAC pour passer des aides à l’hectare, qui favorisent les grands domaines, vers des aides à l’actif agricole, plus justes socialement.
- renégocier le CETA (traité économique entre l’Union européenne et le Canada), et réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC), afin qu’il y ait, dans les négociations commerciales, l’obligation de prendre en compte les accords de Paris sur le climat.
CIWF applaudit et soutient l’ambition de ses mesures. Elles favorisent la prise de conscience des impacts de l’élevage intensif et de la nécessité de faire évoluer nos systèmes d’élevage. Les mesures touchent à nos modes de consommations, notamment la surconsommation de produits issus de l’élevage, mais également aux modes de productions, en interdisant le soutien financier pour des élevages non agroécologiques.
Ces mesures montrent que l'enjeu de la fin de l'élevage intensif est au cœur de l'urgence climatique.
Le Président de la République s’est engagé à ce que les propositions législatives et réglementaires de ce rapport soient soumises “sans filtre” soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application réglementaire directe. Les suites données à cette convention sont donc plus qu’attendues. Après cet énorme travail des citoyens, c’est désormais à nos responsables politiques de concrétiser ses propositions.
Pour l'heure, dans son discours tenu le 29 juin, le Président a d'ores et déjà évincé :
- La modification du préambule de la Constitution.
- L’intégration du crime d’écocide dans le droit national
- La baisse de la limitation de vitesse à 110 km/h sur l’autoroute.
Que restera-t-il, au final, des mesures liées à l'alimentation et l'agriculture ?
En savoir plus sur les mesures liées à l’alimentation : https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/categorie-objectif/se-nourrir/