Publié 26/11/2019
Les fêtes de fin d‘année approchent. Elles s’accompagnent souvent de repas pantagruéliques, aux mets que l’on veut fins et de qualité. Mais certains de ces mets que l'on dit "délicats" (chapon, foie gras, cailles…) cachent des conditions d’élevage, elles, sont parfois loin de l’être. Les produits dits « de fête » peuvent en effet être issus de systèmes ou pratiques d’élevages inacceptables.
Vous voulez faire des choix responsables mais ne savez pas comment vous y prendre ? Voici quelques pistes pour vous aider.
Si vous optez pour des menus traditionnels à base de viande, nous vous invitons à en réduire les proportions, et à choisir vos produits avec attention.
Labels et mentions : l’importance des choix
Les labels et mentions « produits de la ferme, du terroir, de nos régions… », qui sont divers et multiples, n’apportent souvent aucune garantie en matière de bien-être animal et surtout beaucoup de confusion. Tout comme la mention « origine France » qui est uniquement garante de l’origine géographique des viandes, mais aucunement de la méthode d’élevage des animaux ou de la qualité des produits.
Il n’existe pas d’étiquetage obligatoire sur les viandes et les produits laitiers, permettant de connaître le mode d’élevage, comme celui qui existe pour les œufs (code de 0 à 3 inscrits sur les coquilles). C’est d’ailleurs l’un des objectifs phare de CIWF.
Sachez que les produits issus de l’agriculture biologique offrent souvent l’assurance de meilleures conditions de vie pour les animaux, et dans tous les cas, favorisez l’élevage en plein air pour faire des choix éthiques.
Comment vous faire plaisir ?
LES VOLAILLES
Les volailles sont souvent présentes sur les tables de fête en fin d’année. Optez pour des dindes ou des pintades Label Rouge ou label biologique pour garantir des conditions d’élevage plus respectueuses des animaux. Ces labels vous garantissent que les animaux ont plus d’espace et un accès au plein air.
LES VIANDES ROUGES
En France, les élevages de « races à viande » (exemple Charolaises, limousines, blonde d’Aquitaine, Salers, Aubrac…) restent encore très extensifs, avec un accès au pâturage, ce qui est essentiel pour les bovins.
Choisissez donc de préférence des races à viandes et notamment les labels suivants qui garantissent obligatoirement un accès au pâturage : Label Rouge et Biologique.
POUR LES DESSERTS
Pour faire votre bûche, choisissez des œufs bio ou plein air (codes 0 ou 1 sur la coquille), et pour le beurre, la crème ou le lait, la seule façon d’être sûr que les vaches aient eu accès au pâturage est de prendre du beurre bio.
POISSONS ET LES FRUITS DE MER
- Les poissons d’élevage : donnez votre préférence au label biologique, dont les méthodes d'élevage sont plus respectueuses : les poissons sont nourris à base de matières premières issues de produits de la mer et de pêcheries durables, complétées par des aliments d’origine végétale bio, et la densité d’élevage est plus faible...
Il existe aussi certaines productions sous Label Rouge, principalement de saumon, truite et turbot. Vous pouvez en savoir plus sur le site Aqualabel. - Les poissons sauvages : sélectionnez les espèces qui ne sont pas menacées. Ne pas acheter de thon rouge, de requin, flétan, ou grenadier par exemple. Evitez l’espadon, la lotte, la sole. Privilégiez les produits issus d'une pêche durable et locale (par exemple le bar de ligne de la côte française, le cabillaud de la mer d'Iroise des pêcheries normandes et bretonnes).
Privilégier les produits respectueux du bien-être animal dans nos achats au moment des fêtes fera la différence pour des milliers d’animaux. Vous pouvez aussi tenter l'aventure végétarienne. De nombreux sites proposent des repas de fête. Et bien sûr, le mieux est d’acheter des produits locaux, et d’éviter le gaspillage.
Les produits à éviter
LE FOIE GRAS
Le gavage est reconnu pour procurer de grandes souffrances aux canards et aux oies. Il est d’ailleurs interdit dans un nombre grandissant de pays (Italie, Allemagne, Norvège, Suède, Royaume-Uni, Pologne, Pays-Bas, Suisse etc…). Le foie gras nécessite en effet de gaver des canards et des oies à des niveaux tellement absurdes que leurs foies grossissent et sont malades. Les animaux sont gavés à l’aide d’un tube dans l'œsophage (gosier) par lequel on fait passer des quantités croissantes de maïs bouilli mélangé à de la graisse. Des systèmes mécanisés permettent de faire ingérer la dose d'aliments en deux à trois secondes, et ainsi de gaver 400 canards en cage en une heure. Les canards sont généralement gavés deux fois par jour pendant 12 à 15 jours, et les oies trois fois par jour pendant 15 à 21 jours.
LES MAGRETS DE CANARD OU D’OIE
Vous avez arrêté le foie gras mais mangez toujours du magret ? Sachez que le magret est un filet de viande découpé dans la poitrine d'une oie ou d'un canard engraissé par gavage, les mêmes qui servent à produire le foie gras. La technique de gavage étant particulièrement cruelle, nous vous recommandons d'éviter aussi ces produits en plus du foie gras.
LE CHAPON
Le chapon arrive en tête dans le classement des volailles de fêtes, mais nous le déconseillons. Il s’agit d’un poulet mâle castré, opération très douloureuse généralement réalisée sans anesthésie. Et si les chapons sont effectivement en « plein air » pendant quelques mois, pour finir ils sont enfermés dans des minuscules cages en bois, et sont gavés de maïs jusqu'à être suffisamment gras pour être tués.
LES ŒUFS DE CAILLE
Les œufs de cailles ont une image de mets délicat, mais le prix de ce produit de luxe est cher payé par les cailles. Plus de 90% des cailles pondeuses passent leur vie en cage, avec un espace équivalent à un CD par caille. Les élevages de cailles pondeuses alternatifs sont très rares. Et à notre connaissance, il n’y a pas d’élevages de cailles bio.