La loupe

3 questions à Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France

News Section Icon Publié 21/01/2019

CIWF vous présente des membres de son équipe, salariés, bénévoles, partenaires... celles et ceux qui agissent à nos côtés pour des élevages plus durables et respectueux des animaux.

Leopoldine Charbonneaux Newsletter

Aujourd'hui, Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France a répondu à nos questions.  

Qu’est-ce qui vous a menée à la protection des animaux ?

Les animaux ont toujours eu une place très importante dans ma vie et le respect des animaux a toujours fait partie de mon éducation. Mon père a été éleveur, 2 de mes tantes aussi, ma mère elle, était une artiste. La plupart de ses sujets étaient des animaux !
En outre, une autre de mes tantes  était une pionnière dans la protection animale en France. J'ai beaucoup appris d'elle. Après mes études de droit à Sciences po Paris, puis au fil de mes expériences professionnelles, j’ai compris que je voulais travailler dans un domaine auquel je croyais vraiment, et cela m’a donc rapidement amenée à la protection animale.

Après avoir rencontré le directeur international de CIWF, j’ai participé aux débuts de CIWF en France en 2009. L’approche pragmatique, positive, scientifique de CIWF est pour moi la meilleure façon de contribuer à faire évoluer nos pratiques d’élevages et de consommation, pour un monde plus juste pour les êtres humains et plus respectueux des animaux et de la planète.

 

Quelles sont vos aspirations, votre vision ?

Le combat de CIWF contre l’élevage intensif ne concerne pas que les personnes ayant une forte sensibilité envers les animaux. C’est aussi le combat des amoureux de la nature et de la bonne bouffe, saine. C’est un combat pour nos forêts, nos bocages, nos rivières, nos oiseaux. C’est un combat pour nos éleveurs, nos terroirs. Manger moins, mais mieux.

Les Français accordent une grande importance à ce qu’ils mangent. Mais nous avons une vision idéaliste de l’élevage français, avec des animaux qui courent autour des fermes, ce genre de chose. Quand, pourtant,  avez-vous vu un cochon dehors pour la dernière fois ? 95% des cochons en France sont élevés de manière intensive, dans des bâtiments, sans jamais en sortir, sans paille…

Nous ne les voyons plus, nous n’y pensons pas… Nous avons besoin de plus de gens informés. Nous avons besoin que ceux qui se soucient des animaux, mais aussi ceux qui se soucient de l’environnement, de leur santé, de celle de leurs enfants  agissent concrètement lors de leurs achats, et choisissent des produits issus d’élevage plus respectueux du bien-être des animaux, mais aussi de notre planète et notre santé. Nous avons besoin de faire changer les pratiques des professionnels et les lois.

Mon but est aussi de faire comprendre que le bien-être des animaux de ferme est une question fondée sur la science. Quand on pense « bien-être animal » en France, cela a longtemps été vu comme un sujet purement émotionnel, et considéré d'une manière légèrement condescendante. On sait pourtant maintenant que les animaux sont des êtres sentients, c’est-à-dire doué de sensibilité physique et émotionnelle. On ne peut plus les laisser souffrir dans des cages, des élevages sans paille, parfois sans lumière, souvent mutilés, privés de la possibilité d’exprimer leurs comportements les plus naturels et élémentaires : fouiller le sol, prendre des bains de poussière, bondir, sauter, sortir  dehors simplement !

Un changement est déjà visible, et  le «  tabou » des pratiques d’élevage intensif commence à se fissurer, et il est plus facile d’obtenir l'attention des médias et des consommateurs. Nous devons construire à partir de là. Il faut aussi bien sûr que la législation évolue. À l'heure actuelle, nombre de ministres, députés, syndicats, producteurs… voient le bien-être animal comme une contrainte. Il peut pourtant être une opportunité. Et surtout, le bien-être animal n’est plus une option, mais une nécessité économique et sociale. Nous nous efforçons d'établir un dialogue avec chacun des acteurs.

Quelles sont vos priorités pour 2019 ?

Depuis plusieurs décennies déjà CIWF milite pour la fin des élevages en cage. Notre priorité pour 2019 est de parvenir à obtenir 1 million de signatures pour l’Initiative Citoyenne Européenne contre les cages. Quand nous y parviendrons, l’Union européenne sera obligée de prendre position sur la question des cages. Ce serait un premier pas de géant vers l’interdiction et la fin des cages.

Une ICE n’est pas une simple pétition, cela se rapproche plus d’un referendum, d’un vote, car c’est la 1ère étape d’une évolution de la loi au niveau européen et elle engage véritablement la Commission européenne.

Cela explique le formalisme qui l’accompagne.  Beaucoup s’inquiétent et n’osent  pas signer cette ICE car il est demandé un numéro d’identité. Ce numéro permet de valider la signature car l’UE et notamment la France veulent avoir la certitude que seuls les citoyens européens la signent et qu’ils ne la signent pas plusieurs fois.

C’est un peu plus compliqué que d’habitude, j’en suis consciente, mais quel effort cela représente par rapport au bénéfice que pourraient en tirer plus de 300 millions d’animaux chaque année en Europe ?

Vous pouvez signer sur ciwf.fr/stopcages.

La cage est le symbole de l’élevage intensif et l’une de ses pires pratiques. Il est grand temps d’y mettre fin. D’autres méthodes existent. Encourageons les tous ensemble, en signant cette ICE contre les cages, en réduisant nos consommations et choisissant des produits plus respectueux des animaux, de notre santé et de notre planète.

 

Globe

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