Publié 03/10/2018
Hier en fin d’après-midi, l’Assemblée nationale a voté la version finale de la loi dite « Agriculture et alimentation ». Ce vote vient clôturer un processus entamé il y a plus d’un an, les Etats-généraux de l’Alimentation dans lesquels CIWF s’était beaucoup investie. D’abord porteur d’espoirs, tant sur le fond que dans la forme, avec la consultation de nombreux acteurs, cette loi s’avère finalement être une énorme occasion manquée.
Au lieu de réformer en profondeur notre modèle agricole et alimentaire, seules de minuscules avancées ont été obtenues, au regard des enjeux considérables pour les animaux, les êtres-humains et notre planète.
Malgré la mobilisation de très nombreux citoyennes et citoyens, c’est la voix des tenants de l’agriculture industrielle qui a été entendue.
Tout ce qui a été rejeté / aurait pu figurer dans ce texte :
- L’étiquetage du mode d’élevage ;
- L’interdiction des cages pour les poules pondeuses,
- L’interdiction des cages pour les lapins ;
- Le contrôle vidéo obligatoire en abattoirs ;
- L'interdiction du glyphosate.
Le texte en quelques avancées :
- Extension du délit de maltraitance animale et doublement des peines ;
- Possibilité pour les associations de protection animale de se porter partie civile ;
- Désignation d'un responsable de la protection animale dans chaque abattoir avec le statut de lanceur d'alerte ;
- Expérimentation de la vidéosurveillance dans les abattoirs ;
- Interdiction de mise en production de tout nouveau bâtiment d'élevage de poules pondeuses en cage.
Au final, pour Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France : « Ce texte crucial sur l’agriculture et donc l’élevage en France était l’occasion d’enfin affirmer la volonté de mettre le bien-être animal au cœur des pratiques. Le bien-être animal n’est plus une option, mais une nécessité économique, sociale et environnementale. Ce rendez-vous est clairement manqué. Il nous faut œuvrer pour un grand texte sur le bien-être animal qui répondrait enfin aux attentes des Français ».