Publié 17/09/2018
L’Assemblée nationale a voté la semaine dernière en deuxième lecture la loi Agriculture et alimentation. Un examen à enjeux après la suppression par le Sénat de l’étiquetage du mode d’élevage et le rejet par les deux chambres de quasi toutes les mesures de bien-être animal.
Cette loi qui aurait dû réformer en profondeur notre modèle agricole et alimentaire est une immense déception. Malheureusement, malgré la mobilisation des citoyens auprès de leurs députés, la plupart d’entre eux n’a pas été au rendez-vous et le bien-être animal laissé pour compte.
Quand les députés ne se mobilisent pas pour une mesure pourtant adoptée en première lecture...
Les amendements visant à réintroduire dans le texte l’étiquetage du mode d’élevage ont tous été rejetés. Alors que cette mesure avait été votée en première lecture, grâce à un amendement de Barbara Pompili et soutenu par 46 députés, les amendements déposés par la majorité ont subitement été retirés avant le vote.
Le bien-être animal, toujours pas d’actualité.
Concernant les mesures de bien-être animal : aucune interdiction n’a été votée. Ni celle des cages pour les poules pondeuses, ni celle pour les lapins. Les amendements ont tous été rejetés après avis défavorable du gouvernement.
Seul un amendement demandant un rapport du gouvernement sur le sujet des transports d'animaux vivants a été adopté, mais c’est bien insuffisant pour réellement faire avancer cette question.
Un petit pas vers une alimentation plus durable et de qualité.
La seule consolation est venue de l’adoption de l’amendement déposé par la députée Samantha Cazebonne, établissant une expérimentation de menus végétariens au moins une fois par semaine dans les cantines scolaires. Un pas en avant vers une alimentation plus durable, plus respectueuse du bien-être animal et de qualité.
En revanche, l’Assemblée a maintenu l’interdiction de la dénomination « steak » pour les produits d’origine végétale. Ajoutons aussi que pour la deuxième fois, les députés ont voté contre l’interdiction du glyphosate.
Deuxième lecture au Sénat : parcours épineux.
Finalement, le texte retourne au Sénat. Il est quasi certain que les sénateurs n’iront pas au-delà de ce que les députés ont pu voter. Le risque est que la mesure sur les repas végétariens dans les cantines soit supprimée. Mais nous ne baissons pas les bras : grâce à la mobilisation massive, de nombreux députés ont été sensibilisés et ont porté nos combats dans l’hémicycle.