Publié 13/05/2016
En seulement trois jours, plus de 50 000 touristes ont envoyé des cartes postales à Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, pour lui demander de ne pas réouvrir les élevages de foie gras après le vide sanitaire imposé pour lutter contre la grippe aviaire.
Les touristes étrangers se mobilisent contre la production de foie gras en France
Les cartes envoyées à Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, pour lui demander de cesser la production de foie gras proviennent des Pays Bas, d’Italie, Pologne, République Tchèque et Grande Bretagne, et ont été envoyées suite à une campagne menée par différents bureaux de CIWF en Europe. Les touristes y déclarent aimer la France, mais se disent être fortement agacés par la souffrance animale causée par le gavage des oies et canards pour la production de foie gras et demandent à la France de ne pas reprendre cette production cruelle.
Un répit de courte durée, qui a permis d'épargner entre 9 et 12 millions d'animaux
La période de vie sanitaire imposée par le gouvernement depuis le 18 avril dans 18 départements du Sud-Ouest pour tenter d’enrayer un nouvel épisode de grippe aviaire prend fin, et des canetons et oisons pourront être réintroduits dès le lundi 16 mai. Le répit n'aura été que de courte durée.
Ce vide sanitaire a conduit à une perte estimée de 30% de la production annuelle de foie gras en France. Pour compenser ces pertes annoncées le gouvernement a promis une enveloppe de 130 millions d’euros pour les accouveurs et producteurs de palmipèdes touchés. Une somme qui devra être assumée par les contribuables français.
Une pratique illégale et pas d’alternative possible
La France produit 72% de la production mondiale de foie gras. Chaque année en France, plus de 37 millions de canards et 700 000 oies sont gavés de force. Et pour produire du foie gras, il n’existe pas d’alternative. Deux ou trois fois par jour, un tube, rempli de bouillie de maïs est enfoncé jusqu’au jabot des animaux, ce qui rend les foies gavés jusqu’à 10 fois plus gros que des foies sains.
Le droit européen est clair : le gavage, qui provoque des souffrances et des blessures établies scientifiquement, est illégal. La réglementation européenne sur la protection des animaux dans les élevages stipule que les animaux ne peuvent être alimentés « de telle sorte qu'il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ». Les conséquences du gavage sur la condition des oiseaux est largement documentée : blessures et infections de l'œsophage, diarrhées, insuffisance respiratoire, fonction hépatique altérée ou encore fractures osseuses. Selon les statistiques de la filière française, la mortalité des oiseaux est 7 à 9 fois plus importante en période de gavage.
La production de foie gras est d’ailleurs interdite dans de nombreux pays d’Europe et du monde (Allemagne, Autriche, Pays Bas, Pologne, Italie, Argentine, Israël…). La France doit emboiter le pas de ses voisins au plus vite.
CIWF France demande au Gouvernement de se positionner en faveur du bien-être animal en interdisant la production de foie gras.