Abattoirs : lettre à M. le 1er Ministre
Publié 26/02/2016
Mise à jour le 23 mars 2016:
Le courrier que nous avions co-écrit avec 11 ONG de protections animales a reçu une réponse plus que décevante de la part du cabinet du Premier ministre Manuel Valls.
Ce courrier de moins d’une page ne répond à aucune de nos demandes, en particulier sur le contrôle régulier au poste d’abattage ainsi que le renforcement des sanction, alors que la défaillance de la France est flagrante sur ces deux points.
Il nous rappelle les créations de postes prévues dans les services vétérinaires, 60 par an depuis 2014, ce qui est un point positif, mais largement insuffisant. Le nombre de postes qu’il est prévu de créer dans les années qui viennent ne suffiront pas à assurer la surveillance nécessaire pour éviter les graves dysfonctionnement de ce secteur (puisqu’encore bien en dessous des effectifs présents en 2004).
Inquiétant également, il montre l’ignorance des services du Premier Ministre de la législation applicable en abattoir, en faisant mention non de la Règlementation particulière à l’abattage, mais à la Directive générale de 1998 sur la protection des animaux en élevage.
Sur l’abattoir du Vigan, ce courrier nous confirme qu’une enquête a bien été ouverte par la Brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire à l’abattoir. Pourtant, nous avons appris cette semaine avec inquiétude la réouverture prématurée de l’abattoir pour les fêtes de Pâques, afin de répondre à des enjeux purement commerciaux au détriment du bien-être des animaux.
Ces éléments démontrent que le gouvernement n’est pas prêt à prendre les mesures nécessaires et laisse encore une fois des enjeux commerciaux prendre le pas sur le bien-être de milliers d’animaux. Des réponses de fond sont attendues par CIWF, ainsi qu’un engagement fort de garantir que la France se conforme a minima à la législation européenne !
Suite aux scandales des abattoirs d'Alès et du Vigan, ainsi qu'aux infractions récurrentes dans les abattoirs en France, 11 ONG interpellent le 1er Ministre pour qu'enfin une réponse à la hauteur de la situation soit apportée.
Après avoir dénoncé auprès du Ministre de l’Agriculture en octobre dernier les graves infractions révélées par le rapport de l’Office Vétérinaire et Alimentaire (OAV) et le scandale à l’abattoir d’Alès, et alors que L214 vient de révéler de nouvelles images choquantes dans un abattoir français, CIWF et 10 autres associations de protection animale françaises ont décidé d’interpeller le 1er Ministre, Manuel Valls, pour que des mesures fortes soient enfin prises.
Des réponses largement insuffisantes
Les images choquantes de l’abattoir du Vigan, 4 mois plus tard, le montrent : le Ministre de l’Agriculture n’agit pas à la mesure de la gravité de la situation des abattoirs en France et sa réponse à nos demandes répétée est encore largement insuffisante.
Le Plan d’action Abattoir qui a été annoncé en novembre est une première réponse, mais force est de constater que cela ne suffit pas. La "Stratégie bien-être animal 2016-2020", récemment élaborée « à droit constant » par le ministère de l’Agriculture, ne permet pas davantage de répondre aux attentes en matière de protection animale en abattoirs.
Nos demandes au 1er Ministre
CIWF et 10 autres organisations de protection animale demandent au gouvernement des mesures fortes contre les infractions généralisées en abattoirs, qui perdurent depuis trop longtemps en France, avec :
- La création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux
- Un contrôle régulier du poste d’abattage par des vétérinaires inspecteurs
- Un renforcement du niveau des sanctions administratives et pénales et de leur application
Lettre au Premier Ministre au sujet de l'abattage, 26 février 2016:
