Publié 28/01/2016
Si vous lisez ceci, c’est sans doute que vous accordez beaucoup d’importance à la provenance de vos aliments. Mais saviez-vous que l’industrie agro-alimentaire y était également très sensible ? Nous nous sommes penchés sur ces enseignes qui placent le bien-être animal au cœur de leur production.
Depuis quelques années, les consommateurs montrent un intérêt grandissant pour la provenance de leurs aliments : ils veulent connaître l’origine et le mode de production de ce qu’ils consomment et la manière dont le bien-être animal a été pris en compte au cours de la production. Ils veulent non seulement savoir si ce qu’ils achètent est bon pour la santé, mais également si l’animal et la planète ont été respectés.
Certaines affaires hautement médiatisées, comme le scandale de la viande de cheval de 2013 et plus récemment les inquiétudes sur la présence de SARM chez les animaux élevés en batterie ou encore le non-respect par certaines enseignes, de leur politique de production durable ont attiré l’attention des consommateurs sur certains principes d’éthique et de qualité tout en affichant le côté sombre, voire funeste, de l’industrie agro-alimentaire.
Plus de transparence
Par chance, un puissant contrepoids à toute cette ruse voit actuellement le jour : une nouvelle vague d’entrepreneurs mise sur l’atout de la transparence. Grâce à la pression des investisseurs et des consommateurs, ces entreprises innovantes sont non seulement prêtes à ouvrir les portes de leurs chaînes de production et à mieux informer les consommateurs, mais intègrent également dans leur stratégie d’entreprise une politique de production éthique et durable.
En tête de cette tendance trônent des enseignes comme Waitrose ou Marks & Spencer qui se démarquent par leur volonté d’éliminer de leurs chaînes de production les aspects les plus négatifs de l’élevage industriel. Une avancée majeure, certes, mais le chemin est encore long avant de voir l’industrie tout entière offrir aux consommateurs ces mêmes garanties, quelle que soit la marque choisie.
Maintenir le cap
Dans cette ascension, le rôle joué par l’équipe agro-alimentaire de CIWF est majeur, car elle travaille main dans la main avec certaines des plus grandes entreprises agro-alimentaires mondiales (y compris certains leaders de la grande distribution), pour que le bien-être animal devienne un maillon incontournable de la production alimentaire. Certaines études montrent à ce titre que près des trois quarts des consommateurs du Royaume-Uni, des États-Unis et d'Australie se sentent à présent concernés par le bien-être animal.
Comment alors sensibiliser l’industrie tout entière ? Parmi les nombreux outils à notre disposition, c’est sans nul doute le benchmark des entreprises sur le bien-être animal (BBFAW) dont l’efficacité est la plus remarquable. Le BBFAW, en collaboration avec le CIWF et World Animal Protection et le soutien de la société d’investissement Coller Capital, analyse chaque année l’importance accordée au bien-être des animaux d’élevage par les leaders mondiaux de l’agro-alimentaire, puis procède à leur classement en fonction de leurs résultats. Il s’agit du premier système de référenciation de ce type au monde.
Cette initiative permet la mise en concurrence des différentes filières (producteurs, fabricants et distributeurs) en plaçant le bien-être animal au cœur de leurs objectifs. Les résultats obtenus sont disponibles à toute personne désireuse de connaître l’implication d’une société, ONG ou distributeur en matière de bien-être animal, qu’il s’agisse d’investisseurs, d’universitaires, de représentants de l’État et de consommateurs.
Un effet « boule de neige »
Bien que nous soyons attentifs à tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire, nous portons un intérêt tout particulier aux grands noms de l’industrie, et ce, pour deux raisons : premièrement, ces sociétés ont le pouvoir de changer les choses pour des millions, voire des milliards d’animaux chaque année, mais leur visibilité permet également de toucher l’ensemble des enseignes du secteur qui voudront à leur tour faire partie de ce même mouvement, pour ne pas paraître suranné ou dépassé aux yeux du marché.
Une évolution rapide
Depuis son lancement en 2012, le BBFAW n’a eu de cesse de se renforcer : le nombre d’enseignes affichant une politique en faveur du bien-être animal est passé de 46 % en 2012 à 69 % en 2015 et le nombre de cibles et d’objectifs atteints en la matière est passé de 26 % en 2012 à 54 % en 2015. Plusieurs sociétés ont par ailleurs montré une amélioration de leurs propres résultats sur cette même période.
Malgré tous ces aboutissements, n’oublions pas que près de 40 % des enseignes du secteur (parmi lesquelles Burger King, le groupe Domino’s Pizza et Starbucks) affichent une opacité quasi absolue à l’égard de leur approche sur le bien-être des animaux d’élevage. Pour la responsable du BBFAW Nicky Amos, « malgré les progrès effectués, beaucoup d’efforts sont encore nécessaires pour que les leaders de l’agro-alimentaire intègre le sujet à leur stratégie d’entreprise ».
Comment pouvez-vous agir ?
Bien que le BBFAW s’affaire à faire évoluer les grands noms de l’industrie agro-alimentaire, cela ne signifie aucunement que vous ne pouvez pas agir à votre niveau. En effet, le choix des consommateurs a un impact considérable sur la stratégie commerciale des enseignes et, en amont, sur celle des plus grandes multinationales. N’oubliez pas que manger c’est voter : en choisissant des aliments éthiques, durables, respectueux de la nature et de l’animal, en consommant moins de viande (mais de meilleure qualité) vos achats peuvent faire la différence.
Les résultats sont disponibles !
Les derniers résultats sont désormais disponibles. Cette année, le classement porte sur 90 des plus grands noms de l’industrie agro-alimentaire (c’est 10 de plus que l’année passée) avec en tête de liste Waitrose, Marks & Spencer et le groupe suisse Coop Group. Notons également les progrès du groupe Noble Foods avec une progression d’un niveau.
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