Publié 19/11/2014
Nous sommes heureux que les autorités libanaises aient annoncé dans la soirée d’hier la fermeture immédiate de l’abattoir de la Quarantaine au Liban.
L’abattoir de la Quarantaine est le plus grand de Beyrouth, dans lequel un très grand nombre d’animaux, pour partie en provenance de France, sont abattus dans la peur et l’agonie. Nos enquêteurs y avaient découvert des conditions d'abattage épouvantables en décembre 2013.
Notre enquête a révélé des traitements inacceptables infligés aux animaux : battus avec violence pour les faire avancer, les moutons trainés par les membres sur le sol couvert de sang et jonché de morceaux de cadavres, soulevés, jetés puis immobilisés à terre avant la mise à mort et les bovins suspendus conscients par une patte durant de très long moments.
De nombreuses voix contre cet abattoir
Après les révélations de notre enquête, plus de 136 000 personnes ont signé notre pétition exigeant la fermeture de l’abattoir. Nous avons rencontré l'ambassade libanaise qui a été submergée par le volume de courrier qu'elle a reçu à ce sujet et s’est engagée à communiquer avec les autorités libanaises pour les informer sur la situation.
Alertés par CIWF France, Alain Marsaud, député de la 10ème circonscription des Français de l'étranger, et Fabienne Blineau-Abiramia, sa suppléante et conseillère des Français de l'étranger pour la zone Asie centrale – Moyen-Orient, ont rencontré les ministres libanais de l'Agriculture Akram Chehayeb et de l'Environnement Mohammad Machnouk, ainsi que Rachid Achkar, membre du conseil municipal de Beyrouth en juillet. Ils ont remis au nom de CIWF notre pétition accompagnée d’un dossier technique au Ministre de l’agriculture qui s’est engagé à visiter l’abattoir. Il a tenu parole et s’y est rendu en octobre, dénonçant lui-même une « situation catastrophique »
Un scandale sanitaire
Le Ministre de la Santé libanais a annoncé ces dernières semaines que plusieurs restaurants et supermarchés les plus importants du pays vendraient de la viande contaminée. La viande provenait de la Quarantaine, et cette affaire a mis en lumière les liens entre les conditions d'abattage des animaux et les problématiques de sécurité sanitaire.
La Quarantaine est fermée
De précédents scandales sanitaires seuls n’avaient pas suffit à obtenir sa fermeture, mais cette fois, l’abattoir a finalement été fermé pour rénovation.
Notre responsable des campagnes, Aurélia Greff, remercie « chaque personne qui a signé notre pétition pour demander la fermeture de la Quarantaine. Grâce à cette forte pression, pour la première fois, des mesures sont prises par le Gouvernement libanais. Nous allons continuer à travailler en étroite collaboration avec les responsables libanais pour nous assurer que des changements réels pour les animaux sont menés. »
La France a un rôle à jouer
La France est le 2ème exportateur d’animaux vivants vers le Liban, et les chiffres sont en augmentation. Les dernières données pour les 8 premiers mois de l’année 2014 font état de plus de 35 000 animaux, soit près du chiffre total pour toute l’année 2013.
En tant que partenaire économique important, la France est en mesure de faire évoluer la situation et d’exiger a minima le respect des standards de l’OIE auprès des autorités libanaises. Le ministre de l’agriculture français Stéphane Le Foll recevait le 23 octobre dernier à Paris son homologue libanais, et nous l’avons sollicité afin que ce dossier soit abordé. Nous souhaitons que la France intervienne pour s’assurer des normes mises en place lors de la reconstruction de l’abattoir de Beyrouth.
Bien que nous craignions que la fermeture de l'abattoir soit temporaire, nous allons continuer à travailler pour s’assurer des changements réels et significatifs pour les animaux.
Agissez
Ecrivez à la Commission européenne et dites-lui qu'elle doit mettre fin à la souffrance de tous les animaux européens exportés vers des pays non membres de l'UE.