Publié 10/10/2014
A l’occasion de la journée mondiale de l’œuf ce 10 octobre, le comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) lance une charte « Pondus en France ». Mais que se cache-t-il vraiment derrière ce nouveau label ?
Aucun engagement au-delà de la règlementation
Selon l’interprofession de l’œuf, avec cette Charte, les professionnels s’engagent et garantissent aux consommateurs l’application de « normes de bien-être animal élevées ». Il est notamment affirmé que « les éleveurs veillent en permanence au respect des conditions dont les poules ont besoin pour leur confort. » A priori une bonne nouvelle, si on n’y regarde pas de plus près…
En réalité, non seulement la Charte ne contient aucun critère relatif au respect du bien-être animal au-delà de la règlementation minimale applicable en France et en Europe à tous les élevages depuis le 1er janvier 2012, mais plus inquiétant encore, il n’est pas certain que cela garantisse le respect des normes minimales : un audit[1] de l’Office alimentaire et vétérinaire (OAV, organisme européen chargé de contrôler le respect des règlementations européennes) fait état de non-conformité de nombreux élevages de poules en cages en France avec l’absence d’aire de picotage-grattage et l’absence de litière dans les cages aménagées .
Un étiquetage déjà obligatoire
La Charte garantirait également « la transparence et l'information aux consommateurs. » Or depuis 2004, l'UE a introduit un étiquetage obligatoire relatif au mode de production sur les coquilles d'œufs. La loi prévoit ainsi déjà depuis de nombreuses années que chaque coquille soit obligatoirement marquée d'un code permettant d'identifier la provenance (FR pour la France) et l'élevage concerné, le mode d'élevage et le numéro du bâtiment de ponte.
Du Made in France au Made in Cage
En France, 37 millions de poules pondeuse passent leur vie dans de petites cages collectives alignées sur plusieurs étages dans des hangars sans lumière naturelle. Ce mode d’élevage en cage représente encore 70% de la production française.
Depuis 2012, la réglementation européenne interdit les cages conventionnelles (des cages vides) mais autorise cependant encore les cages dites aménagées.
Si cela présente quelques améliorations (légère augmentation de l'espace par poule et aménagement de nid artificiel par exemple), ces aménagements sont loin de répondre aux besoins des poules. Elles ne peuvent toujours pas exprimer leurs comportements naturels fondamentaux : déployer leurs ailes, gratter le sol, construire un nid ou encore prendre un bain de poussière.
Choisir de refuser l’élevage en cage
Depuis 2004, la loi oblige l'étiquetage de tous les œufs dans l'UE. Les codes 0, 1, 2, 3 indiquent le mode d’élevage des poules :
- 0 = œufs de poules élevées en plein air (agriculture biologique)
- 1 = œufs de poules élevées en plein air
- 2 = œufs de poules élevées au sol
- 3 = œufs de poules élevées en cage
Pour agir :
- Achetez des œufs codés 0 ou 1 (premier chiffre sur la coquille devant FR).
- Rejoignez notre appel pour une nouvelle ère sans cage
[1] Rapport de l’audit de l’OAV mené du 12 au 22 novembre 2012 en France : DG(SANCO)2012-6446-MR FINAL