La loupe

Nous en avons assez !

News Section Icon Publié 10/09/2013

CIWF contre l'élevage industriel en Allemagne

Depuis deux ans, Jonty est à la tête de notre campagne pour exposer la vérité sur l'élevage industriel. Il rentre d'un voyage en Allemagne auprès d’un abattoir de poulet qui prévoit de doubler sa production de 200.000 à 400.000 oiseaux par jour. Il a rejoint des milliers de manifestants pour former une chaîne humaine autour de l’abattoir. Voici son récit.

Le soleil brille à Wietze, une petite ville située dans la campagne vallonnée de Basse-Saxe en Allemagne. Je suis ici pour participer à une manifestation contre le projet de doubler la production d’un abattoir qui actuellement abat, découpe et emballe 200.000 oiseaux par jour. L’abattoir devrait atteindre le chiffre stupéfiant de 400.000 poulets par jour, un scénario presque incroyable.

L'événement est coordonné par de nombreuses organisations - des agriculteurs, des syndicats agricoles aux ONG environnementales et de bien-être animal - qui tous partagent une volonté inébranlable de mettre un terme à la propagation du modèle de l’élevage intensif. Le nom de cette manifestation pacifique - « Wir Haben Agrarindustrie Satt ! » (« Nous en avons assez de l'agriculture industrielle !) - énonce notre objectif commun en termes non équivoques.

Parler des conséquences de l’élevage intensif

Je plante ma tente avec des centaines d'autres personnes dans un pré, à côté d'un champs avec des vaches (une scène ironique étant donné le thème de l'événement) et je jette un œil au programme : débats, ateliers, présentations (dont la mienne), films, concerts et pour finir en beauté, la formation d'une chaine humaine pour encercler l'usine incriminée, dans un élan de solidarité contre l'idée même de l'élevage industriel.

C'est mon premier discours sous un chapiteau et je suis surexcité. J'explique pourquoi l'élevage industriel est néfaste pour nous, les animaux et la planète. Mon public est choqué d'entendre certains faits et statistiques, mais nous avons tous bon espoir. Nous pouvons changer les choses et nous sommes ici pour ça.

Une atmosphère de ruche

Quand la journée touche à sa fin, la zone autour du feu de camp se transforme en une vraie ruche. Les militants s'installent pour préparer les bannières, personnaliser les T-shirts et créer des costumes pour la manifestation de demain et le "Menschenkette", la chaîne humaine, au cœur de toutes les discussions.
En peu de temps, les bannières sont prêtes et disparaissent (soigneusement cachées en attendant le lendemain) au profit de planches à découper, de couteaux et de légumes. Nous sommes maintenant en pleine « disco soupe » - une session collective d'épluchage de légumes dans une ambiance musicale et festive.

Réaction en chaîne

C'est ma dernière matinée et le moment crucial est enfin là - la manifestation et la chaîne humaine. Nous marchons durant une heure pour rejoindre l’abattoir, rejoints par des milliers de militants tout au long du chemin. Sifflets, vuvuzelas et le battement des pas créent une bande-son entraînante.

Au final, environ 10.000 personnes arrivent près de cette terrible usine sans fenêtre (mais avec des chiens de garde menaçants et des clôtures de barbelés). Nous nous tenons par la main pour former une chaîne autour du site. C'est une incroyable scène à couper le souffle - les innombrables bannières, costumes et accessoires offrant un peu de couleur face au gris des murs de l'usine. Rien ne peut affaiblir notre moral, pas même une grosse averse.

Des retrouvailles pleines d’espoir

Sur le chemin du retour, je réfléchissais à cette expérience insolite, mais tellement inspirante, que je venais de vivre. Malgré mon insuffisante maîtrise de l'allemand, j'avais été en mesure de comprendre les arguments des orateurs que j'avais écoutés et les militants auprès de qui j’avais marché, et j'ai été frappé par leur éloquence et leur enthousiasme.

Cet événement a confirmé ma conviction profonde que l’élevage industriel n’est pas uniquement un problème de bien-être animal. Ce système est à un véritable problème qui concerne notre alimentation, nos emplois, notre économie, notre environnement, nos campagnes et nos communautés. En fait, il y a très peu de choses qui ne sont pas connectées de près ou de loin au mode de production de ce que nous mangeons.

Steph Roth, militante extraordinaire et une des organisateurs de l'événement, a ainsi résumé l'ambiance générale : « C'est quand vous connectez des gens d’origines différentes, des connaissances, des compétences et des passions différentes, que les pièces du puzzle se rassemblent. C'est très bien de faire vos propres actions, mais c'est quand nous créons des histoires partagées que la vraie magie commence à se produire. » Je pense qu'elle a tout à fait raison.

Quelle suite ?

Les remous créés par cette manifestation pourraient être profonds. Des élections nationales auront lieu en Allemagne à la fin de septembre, et la chaîne humaine a offert une indéniable « démonstration de force », preuve que les Allemands en ont assez des élevages et des abattoirs industriels, des communautés rurales désertées et des champs des maïs à perte de vue. L'espoir est que ceux qui arrivent au pouvoir en septembre mettent l'accent sur ​​des politiques qui favorisent une alimentation saine et une agriculture durable, plutôt que de suivre aveuglément les demandes des lobbies agro-industriels.

Globe

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