Publié 26/03/2012
Des experts internationaux des Nations Unies, de l'Union Européenne et CIWF demandent à ce que le système alimentaire mondial soit radicalement repensé.
Intervenant à une conférence organisée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation) et CIWF le 20 mars à Bruxelles, Dr. Modibo Traoré, Directeur Général Adjoint de l'Agriculture et de la Protection des Consommateurs à la FAO, à déclaré : "D’importants efforts de recherche et d’investissements publics sont nécessaires […] pour assurer la couverture des besoins croissants en produits d’origine animale et contribuer à la réduction de la pauvreté dans le monde, à la sécurité alimentaire, à la préservation de l’environnement, à la santé publique et au bien-être animal".
Experts, diplomates, décideurs politiques et députés européens étaient présents à la soirée de discussion intitulée Garantir une alimentation et une agriculture équitables pour le futur . Le but : identifier des alternatives au modèle agricole actuellement dominant et étudier des moyens de le réformer pour aboutir à un système alimentaire plus efficace.
Pour Philip Lymbery, Directeur Général de CIWF en Angleterre, il est urgent de repenser nos systèmes alimentaires et agricoles : « Notre société gaspille actuellement près de la moitié de sa nourriture ». Et il a ajouté : « Nous nourrissons les animaux de ferme avec des céréales qui pourraient nourrir des humains et satisfaire les besoins de milliards de personnes ». Philip Lymbery a présenté un nouveau rapport : Food Sense (en anglais). D'après ce rapport, pour six kilos de protéines données à manger aux animaux, seulement un kilo de protéines en moyenne est récupéré sous forme de viande. Et pour chaque 100 calories de cultures comestibles données aux animaux, nous ne récupérons que 30 calories sous forme de viande et de lait : une perte de 70%. "La vérité est que les élevages industriels sont des usines à nourriture inversées ; ils la gaspillent au lieu de la produire ", a déclaré Philip Lymbery.
Le message est clair, il faut :
- réduire notre consommation de viande,
- éviter le gaspillage de la nourriture,
- donner de l'herbe et du fourrage aux animaux au lieu de céréales,
- et recycler les déchets alimentaires.
Alors que le lobbying s'intensifie et que les discussions se poursuivent sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), M. Jeremy Wates, Secrétaire Général du Bureau européen de l'environnement, a critiqué les propositions législatives actuelles de la Commission européenne, les jugeant trop timides : "Seuls des changements significatifs apportés au système actuel de subventions agricoles, aideront l'UE à arriver à une agriculture durable". Les pratiques agricoles qui se basent sur la monoculture et la dépendance excessive aux pesticides, aux fertilisants et à l'import d'aliments pour animaux, sont la principale menace pour la sécurité alimentaire européenne. M. Wates a mis en question le système de la PAC, dont les subventions encouragent l'industrialisation croissante et l’intensification excessive de la production animale, au détriment du bien-être animal, des gens et de l'environnement.