Publié 22/02/2016
La France est le 1er exportateur européen d’animaux vivants vers la Turquie. 4000 km de souffrance. Année après année, les conditions de transport et d’attente à la frontière ne s’améliorent pas.
En 2015, plus de 80 000 animaux français ont été exportés vivants en Turquie pour y être engraissés ou abattus.
En chemin ils subissent un traitement et des conditions cruels, en violation de la règlementation européenne. Un nouveau rapport accablant de Animal Welfare Foundation, Tiershutzbund Zurich et Eyes on Animals, en collaboration avec CIWF France révèle la souffrance des animaux d’élevage européens à la frontière turque. Sur une période de cinq ans, les équipes ont inspecté 352 camions bloqués à la frontière. En 2015, sur les 38 camions inspectés transportant des animaux français, 89% étaient en infraction à la règlementation européenne.
Vidéo de l’enquête : https://www.youtube.com/watch?v=19FJ6GumqpI
Action de CIWF : ciwf.fr/Turquie
Des infractions à la réglementation européenne toujours aussi nombreuses.
Chaque année, des millions d’animaux sont exportés hors de l’Union Européenne, la Turquie étant la destination finale d’un demi-million d’entre eux. Bloqués à la frontière turque pendant plusieurs jours, ces animaux restent entassés dans les camions ayant servi à leur périple, sans aucun espace leur permettant de se coucher ou même de se mouvoir. Aucune disposition n’étant mise en œuvre pour garantir une certaine salubrité, ils passent des journées entières à piétiner leurs excréments. En l’absence de nourriture, les plus affamés d’entre eux finissent d’ailleurs par s’en nourrir. L’été, la chaleur et l’absence de zones ombragées à la frontière font de leur condition de détention un enfer. Ne disposant d’aucun système d’abreuvement approprié, la déshydratation est inéluctable, entraînant pour certains d’entre eux une mort lente et douloureuse. Les animaux malades sont laissés à leur propre sort. Ceux succombant à leurs souffrances sont laissés tels quels au milieu de leurs congénères.
L’exportation d’animaux vivants vers la Turquie est contraire aux lois européennes en vigueur.
Le Règlement (CE) n°1/2005 sur le bien-être des animaux pendant leur transport précise clairement l’obligation de décharger les animaux à intervalles réguliers pour une période de repos. Le rapport montre que dans 70 % des situations inspectées, des infractions à la loi ont été constatées, avec à la clé des souffrances animales inexprimables. De plus, en avril 2015, dans un arrêt historique, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a précisé que le règlement s’applique aux animaux même une fois qu’ils ont quitté l’Union Européenne. La responsabilité des autorités françaises est donc engagée sur l’intégralité du transport des animaux, jusqu’à leur destination finale. Pour Aurélia Greff, responsable de campagne pour CIWF France, « La réglementation sur le transport des animaux vivants hors de l’UE est trop souvent ignorée et impossible à respecter et contrôler. Ce commerce cruel doit être interdit immédiatement.»
CIWF demande l’interdiction de ce commerce cruel
CIWF appelle les citoyens à écrire au Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll pour lui demander de faire cesser les exportations d’animaux vivants vers la Turquie.
Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large appelant à remplacer le commerce européen d’animaux vivants vers des pays tiers par l’exportation de viande. Déjà, 115 eurodéputés soutiennent cette campagne et demandent, à nos côtés, la fin de ces exportations.
Contact presse
Claire Hincelin 01 79 97 70 53 / 06 26 07 55 43 / claire.hincelin@ciwf.fr
2016FevDPliveexportTurquie.pdf: