28/01/2014
Véronique et Nicolas, des éleveurs attentifs au bien-être de leurs cochons
A peine 1% des cochons sont élevés en plein air en France. L’écrasante majorité des porcs est élevée dans des systèmes intensifs sur caillebotis intégral et sans possibilité d’exprimer leurs comportements naturels. C’est en partie pour rendre leur dignité aux cochons que Nicolas et Véronique Fresneau ont décidé il y a deux ans de se lancer dans l’élevage porcin en plein air à Mourjou dans le Cantal. Rencontre avec ce couple d'éleveurs fiers de vivre pleinement ses convictions.
Aurélia, CIWF France : Pourquoi avez-vous décidé d'élever des cochons en plein air ?
Véronique, Ferme du Loriot : Nicolas et moi travaillions avant dans des bureaux, et nous nous posions plein de questions sur l'écologie. Nous nous sommes demandé comment agir concrètement, et comment vivre et travailler avec les animaux, d’où notre orientation vers l’élevage en 2011. Nous avons choisi le cochon par sympathie pour l’animal lui-même. La question du plein air était évidente car nous voulions élever nos cochons dans les meilleures conditions possibles. L'entretien de parcs, et le soin aux cochons au quotidien représente beaucoup plus de travail qu'en bâtiment, mais le fait de pouvoir être témoin du plaisir des cochons qui gambadent dans l'herbe, ou qui font leur sieste sous un beau soleil d'hiver, c'est extrêmement gratifiant. Et le choix du bio, c’est pour des raisons environnementales.
Le cochon est un animal très chouette, intelligent et sensible. Il est aussi doté d'une joie de vivre qu'il nous transmet par son comportement. Il est capable d'apprendre plein de choses rapidement.
Véronique Fresneau
A : Combien d’animaux avez-vous ?
V : Nous avons cinq truies, qui ont des portées de porcelets étalées tout au long de l'année. Nous avons également un verrat, pour la reproduction naturelle. Sur une année, cela représente une soixantaine de cochons.
A : Les cochons sont-ils en plein air toute l’année ?
V : Oui, nos cochons peuvent gambader toute l’année mais ils ont bien sûr des cabanes en bois avec de la paille pour être au sec quand il pleut et pour se protéger du froid ; les cabanes sont isolées. Elles servent aussi d’abri en été, quand il fait très chaud. Nous avons aussi planté des arbres sur notre terrain pour plus de confort.
A : Vous avez choisi de transformer vous-mêmes et de vendre en circuit-court, pouvez-vous nous en dire plus ?
V : Nous élevons nos cochons jusqu’à l’âge adulte, entre 10 et 13 mois. Ils sont ensuite abattus dans un petit abattoir à 40 minutes de chez nous, que nous avons visité pour être sûr que nos cochons soient tués dans les meilleures conditions possibles, avec le moins de stress possible. Nous nous chargeons nous-mêmes de la transformation et de la fabrication des produits que nous vendons ensuite en circuit court en local, notamment sur le marché d’Aurillac et en AMAP. Nous avons décidé d’aller jusqu’au consommateur, et nous le regrettons pas : nous recevons un super accueil et beaucoup de demandes pour nos produits, nous sommes vite en rupture de stock ! Dans la région, l'offre en cochon plein air est quasiment nulle, or nous rencontrons des clients qui sont heureux de nous avoir trouvé parce qu'ils recherchaient justement des produits de qualité, issu d'un élevage respectueux des animaux et de l'environnement.
A : Merci, nous aimerions que tous les cochons bénéficient de ces excellentes conditions d'élevage. Pour tous ceux qui aimeraient en savoir plus sur notre travail, je recommande de visiter votre blog Devenir paysan, c'est plaisant et/ou de vous suivre sur votre page Facebook La Ferme du Loriot.
Vous pouvez aussi découvrir ce portrait en vidéo, réalisé pour le site auvergnelife.tv.
Nicolas et Véronique Fresneau - Eleveurs porcins - Auvergnelife film de Riot House Production.